trois

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MATHIEU PRUSKI, 2021

MATHIEU PRUSKI, 2021

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Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de la reum de Maël et comme chaque année, elle vient manger chez mamie pour l'occasion. Elles ont toutes les deux gardées de bonnes relations depuis que l'on est séparés.

Ça fait maintenant bien quatre ans, c'était quand Maël avait deux ans. Ça n'allait vraiment plus entre nous, on se disputait tout le temps et y'avait plus de communication à part pour l'éducation de notre fils.

Marie, c'est mon amour du lycée, on est restés ensemble pendant cinq ans et c'est la seule meuf dont j'ai été amoureux un jour. Aujourd'hui c'est différent, je ne l'aime plus de cette manière mais elle aura toujours une place importante dans mon coeur, puisque c'est la mère de mon fils et que malgré tout, on s'entend bien.

On a eu Maël quand on avait dix-neuf ans, c'était clairement pas prévu mais je ne regretterais jamais le fait que l'on ait décidé de le garder. Je ne sais pas ce que serait ma vie sans lui, à l'heure actuelle et je ne veux jamais le savoir.

Elle, elle a réussit à refaire sa vie depuis peut-être bien, deux ans. J'avoue que j'avais un peu le mort au début. Pas parce que j'étais jaloux, loin de là, j'veux son bonheur, même si il n'est pas avec moi, mais parce que j'avais peur que Maël tombe entre de mauvaises mains.

Au final, Victor, son mec, est un type bien, j'ai eu l'occasion de le voir quelque fois et je crois que mon fils s'entend assez bien avec lui. J'avais trop peur qu'il essaye de me prendre ma place mais on a mit les choses au clair dès le départ et j'ai bien vu qu'il était sincère, donc je me fais pas trop de soucis quand je laisse Maël avec sa mère et que je sais qu'il est là.

Je sais que ce soir, il ne vient pas, parce qu'il est pas encore rendu au point de s'incruster dans les repas de famille mais je sais aussi que ça m'aurait pas forcément dérangé. Il arrive même que parfois on se capte tous les deux pour boire une bière. Ouais, je m'étonne moi-même de mon comportement, parce que je sais qu'il y a quelques années, jamais je n'aurais réagis comme ça. Mais avoir un enfant m'a fait mûrir, faut croire.

J'entends mamie s'activer dans la cuisine, je me suis fais jeter quand une demi-heure avant, j'ai voulu aller l'aider. Elle m'a clairement fait comprendre que je serais plus un poids qu'autre chose pour elle. Sympa.

Je décide d'aller fumer une clope sur le balcon et quand cette dernière est terminée, sa frappe doucement contre la porte. Je l'écrase rapidement dans le cendrier et m'avance jusqu'à cette dernière avant de l'ouvrir et de tomber sur la brune.

Elle me sourit et s'avance pour me faire la bise.

« - Ça va?
- Ouais tranquille et toi?, elle hoche la tête, joyeux anniversaire.
- Merci Mathieu, elle ricane, il est pas là le petit monstre?, elle demande quand elle regarde un peu partout dans le salon. »

Je secoue la tête de gauche à droite en souriant, pour être un petit monstre, c'en est un.

« - Maël, je crie depuis la pièce principale, viens là, y'a maman. »

On entends du bruit et des petits pas venir vers nous avant de voir apparaître sa touffe de cheveux.

« - Maman !, il crie en sautant dans ses bras, bon anniversaire, il cache sa tête dans son cou. »

Elle lui embrasse tout le visage avant de finir par le re poser. Rapidement, mamie débarque aussi à son tour en lui souhaitant son anniversaire, un grand sourire sur le visage et la prend dans ses bras.

Plus tard dans la soirée, je me retrouve sur le balcon avec Marie, une cigarette dans nos mains, assit sur le petit salon de jardin de mamie.

« - Il revient quand du coup Maël?, je demande à la jeune femme en face de moi.
- Tu sais que tu l'as quand tu veux hein, elle sourit doucement, ça fait plusieurs jours qu'il est ici, ça te va si il revient que mardi soir après l'école? Puis, tu peux toujours venir le voir entre temps.
- Mh, je marmonne déjà saoulé d'avance de ne pas voir mon fils pendant presque cinq jours mais c'est le jeu. »

Je tire une taffe et observe la nuit noire. Le ciel est tellement pollué sur paname qu'on ne voit quasiment pas les étoiles, ce soir.

« - Faut que tu te trouves quelqu'un si tu t'ennuies tant que ça sans Mama, elle dit de façon espiègle. »

Elle sait que j'aime archi pas parler de ça avec elle. Enfin, ça m'arrive mais vu que y'a rien, j'ai rien à dire. Je lui lance un regard noir tandis qu'elle rigole.

« - Y'a toujours rien de nouveau?, elle demande curieuse.
- Non, toujours pas, j'suis bien comme ça, hein ! Mais Maël, il fait que de me tanner avec ça, je pouffe.
- Il veut voir ses deux parents heureux, c'est normal, elle dit en expirant sa fumée.
- Ouais mais vas-y, j'crois il veut m'caser avec la daronne de son pote, ce fou !
- Tu l'as déjà vu?
- Non, enfin j'crois pas, peut-être mais j'ai jamais fais gaffe, t'sais j'viens pas devant l'école pour repérer les meufs, je lève les yeux au ciel.
- On sait jamais, elle ricane. »

Elle aime vraiment trop me faire chier elle. Je secoue la tête de gauche à droite et la conversation s'arrête là. On finit par rentrer après avoir terminé nos cigarettes et il est déjà l'heure de dire au revoir à mon fils.

« - T'as tout ce qu'il te faut mon loulou? »

Comme à son habitude, il grogne et me dit que oui. Ça se voit qu'il est fatigué, alors je le prend dans mes bras et l'enlace pendant quelques minutes avant de lui embrasser sa joue toute douce et son front.

« - À mardi mon grand.
- À mardi, papa. »

la couleur des âmes • 𝐩𝐥𝐤 (en pause) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant