MATHIEU PRUSKI, 2021
𓆝𓆞𓆟Je pars chercher le petit sac de Maël dans la chambre qu'on partage et j'y met le nécessaire dont il a besoin pour la journée en espérant ne rien oublier. Après, il a pas besoin de grand chose non plus, en primaire mais on sait jamais.
Je retourne dans la cuisine où ce dernier finit son petit-déjeuner et lorsque c'est le cas, je met son bol et sa cuillère dans le lave-vaisselle, me jurant de me souvenir de le laver en revenant, si je veux pas me prendre un coup de torchon par mamie.
« - Aller bébé, on va aller s'habiller et se brosser les dents, maintenant. »
Le petit grogne légèrement, encore à demi-endormit et s'hisse pour se placer dans mes bras. Il resserre les siens autour de mon cou et dépose sa tête dans ce dernier tandis que j'avance en direction de notre chambre tout en humant le parfum que dégage ses cheveux.
Je le dépose délicatement sur le lit et je me retourne vers l'armoire en choisissant ce qu'il faut pour l'habiller, comme tous les jours. Malgré le fait que ce soit moi qui choisisse en dernier, il arrive qu'il donne son mot quand il aime pas ce que je lui ai choisis. J'enlève son pyjama alors qu'il se tortille dans tous les sens.
« - Tu me fais des chatouilles papa, il pouffe de rire et je le trouve trop mignon.
- Essaye de te concentrer s'te plaît Mama, on va finir par être en retard sinon. »Prenant au sérieux mes dires, Maël finit par se calmer et je lui tends ses vêtements, qu'il enfile sans grande difficulté.
« - Les dents maintenant, je lui souris doucement. »
Mon petit brun saute du lit et se dirige dans la salle-de-bain avant de monter sur le marche-pied mit à disposition dans la pièce, pour qu'il puisse être à la hauteur du lavabo. Moi et ma grand-mère, on lui a montrés tellement de fois, qu'il peut le faire tout seul comme un grand, désormais.
Il attrape tant bien que mal sa brosse à dents ainsi que la mienne et me la tend pour que je puisse y déposer un peu de dentifrice.
Après avoir terminé, je retourne au salon et met mon manteau, puis décroche celui de mon fils avant de lui enfiler sur le dos. Mamie finit par pointer le bout de son nez et sort de sa chambre en robe de nuit avant de débarquer dans le salon.
« - Mat' t'oublieras pas qu'il y a Anna, la decoratrice qui vient aujourd'hui, si tu rentres plus tôt. Moi je serais sûrement chez Madeline.
- Ouaip, t'inquiète mamie, je viens lui embrasser le front et Maël cours dans les bras de son arrière grand-mère.
- À ce soir mes loulous. »Ma grand-mère, elle me parle toujours d'Anna en disant la décoratrice alors que c'est la meuf d'Hugo depuis plusieurs années maintenant et que c'est aussi ma pote. En plus, elle la connaît bien, je sais pas pourquoi elle s'obstine à dire ça. Peut-être que secrètement, ça l'a fait marrer.
J'adresse un dernier sourire à ma mamie et prend Mama dans mes bras avant de sortir de l'appartement, pour l'emmener à l'école.
Il finit par descendre pour rejoindre le sol quelques minutes plus tard, en courant légèrement.
« - Vas-y, arrête de courir, t'va te faire mal mon loulou ! »
Il me regarde en fronçant légèrement ses sourcils et tire une tronche, je suis prêt à exploser de rire.
« - J'aime pas le surnom, il dit en retroussant son petit nez.
- Tu dis rien d'habitude, hein !, je lui répond en souriant en coin. »Je l'entends souffler et il tire sur ma main alors je baisse les yeux vers lui.
« - Dis papa?
- Quoi?
- C'est quand que tu trouves une amoureuse? »Je lève les yeux au ciel. Il sait comment me faire chier ce morveux. Ça fait des semaines qu'il me baratine avec ça. J'crois qu'avec son pote Evan, ils se sont mit en tête de nous faire rencontrer sa mère et moi. Mais ils oublient trop vite que ça marche pas comme ça.
« - Quand les poules auront des dents.
- Mais ça existe pas, elles auront jamais de dents, il dit agacé.
- Alors, jamais. »Après avoir déposé Maël à l'école maternel, j'ai finis par rejoindre le studio, ma deuxième maison. Le casque vissé sur les oreilles, je hoche la tête de haut en bas, en rythme avec la musique qui s'en dégage.
Je viens tout juste de commencer une prod sur mon logiciel et j'aime déjà beaucoup le rendu que ça donne. J'appuie sur quelques boutons afin de baisser le son que fait la batterie, car elle est trop forte par rapport aux restes, à mon goût.
J'suis tellement concentré que je sursaute quand la porte du studio s'ouvre sans aucune douceur. Je fais rouler ma chaise afin de me retourner et tombe nez-à-nez avec mes potes.
Ormaz s'approche le premier de moi et me tape dans les mains avant que les autres ne l'imite.
« - Bien ou quoi? Tu f'sais quoi là?, me demande Lesram.
- J'étais en train de bosser la prod d'un potentiel nouveau son, reste à voir si j'arrive à caler un couplet d'ssus.
- Fais écouter, lance Rayan. »Je m'exécute et démarre directement la piste pour que mes potes me disent ce qu'ils en pensent. Tous imitent mes gestes en hochant la tête sur le rythme du son.
« - C'est lourd mec !, s'exclame Elyo, y'a grave un bail à faire là, fonces.
- Ouais, j'vais tema dans mes notes si y'a pas un truc qui colle, par hasard. »Je sors mon paquet de clope de ma poche et m'en allume une avant de me lever et de laisser la place à Hugo qui veut regarder un truc sur l'ordinateur.
« - Ça vous dit on décalle chez oim après? Avant que je doive aller chercher Maël. J'ai envie de taper un fifa vite fait. En plus y'aura Anna, je dis à l'attention de mon pote qui se trouve derrière l'ordinateur. »
Tous acquiescent en hochant la tête, complètement d'accord avec le programme.
« - J'pourrais venir chercher Mama avec oit?, me demande Moctar. »
Les autres me demandent la même chose et je ne peux qu'accepter. Maël c'est la petite star du groupe. Ils en sont trop gaga et veulent le voir dès qu'ils le peuvent.
J'suis devenu père jeune mais Maël est la plus belle chose qu'il me soit arrivé dans ma vie. Il est la prunelle de mes yeux et j'donnerais tout pour lui.
VOUS LISEZ
la couleur des âmes • 𝐩𝐥𝐤 (en pause)
Fiksi PenggemarMathieu est devenu père jeune. Étant séparé de la mère de son fils depuis plusieurs années maintenant, il s'efforce d'élever ce dernier comme il le peut en omettant complètement sa vie amoureuse, qu'il juge presque inutile puisque seule la présence...