Je déteste les salles d'attente. Je déteste les hôpitaux, pour plusieurs raisons. L'odeur, le bruit, les obligations pour lesquelles j'y passe de temps en temps. J'attends depuis un moment, assise sur une chaise en plastique, Kat est à côté de moi et me tient la main. J'ai tenu bon toute la soirée avant de m'effondrer au sol dans la salle des employés, le front brûlant, la douleur était trop intense. Paul m'a conduite à l'hôpital que j'ai pu lui indiquer en bafouillant et n'a posé aucune question quand Kat lui a dit qu'elle venait aussi et qu'elle s'occuperait de moi, qu'il pouvait rentrer, qu'elle le tiendrait informé. J'essaye de penser à autre chose pour éviter que la douleur accapare mon cerveau. J'imagine mon restaurant, mon menu, mes employés, Kat près de moi, j'en ferais ma gérante. Ma tête est posée sur son épaule, j'ai tellement mal que j'ai l'impression que quelqu'un a planté quelque chose dans mon épaule, dès que je bouge, la douleur est infernale. Ma vision se trouble, j'ai beau essayer de la barrer de mes pensées, rien n'y fait, c'est même de pire en pire.
« Kat », murmurais-je, le front en sueur. « Je me sens mal, ça ne va pas du tout. J'ai peur. Je ne... » Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que je me sens partir, tête la première, mais Kat me rattrape. J'entends sa voix qui me parvient de loin.
« Merde, tu es glacée. J'ai besoin d'un médecin, tout de suite ! », crie Kat avant que je perde conscience dans ses bras.
Une septicémie et un choc septique. Des bactéries dans mon sang ont causé une septicémie et une chute de ma pression artérielle dans la salle d'attente a causé un choc septique. Mon médecin me fait un compte rendu de ce qui s'est passé, suivi ensuite d'une longue série des causes possibles de ma septicémie, mais je ne retiens que deux choses, j'ai failli mourir, et Kat est restée près de moi en permanence. Je ne regarde pas mon médecin, mais mon amie qui est dos au mur, les bras croisés. Je ne m'aperçois du départ du docteur que lorsque Kat s'approche et s'assied à côté de moi.
« Tu m'as sauvé la vie, Kat, je te le revaudrais un jour », pleurais-je doucement.
« Ne dis pas n'importe quoi, Kimi. C'était juste une petite bactérie.
— Mortelle, une petite bactérie mortelle. Je te dois la vie. Je serais toujours là pour toi, peu importe où, quand, quoi que tu aies fait, quels que soient tes ennuis, je serais là. Je n'ai que toi dans ma vie, et j'ai failli mourir sans que tu me connaisses. Je ne sais pas qui je suis, je ne m'appelle pas Kim Davidson, enfin je ne sais pas, peut-être, c'est le FBI qui m'a donné un nom. On m'a retrouvé dans un parc fin octobre, je n'ai plus aucun souvenir de ma vie. On m'a agressée et laissée pour morte. Le FBI enquête, mais il n'y a pas de témoin. Je n'ai personne dans ma vie, personne n'a jamais déclaré ma disparition. Tu es ma seule amie, Kat », dis-je en pleurant. « J'ai des cicatrices sur tout le corps, tu as vu mon dos, je ne sais pas ce que l'on m'a fait.
— Hey, Kimi, je suis là, je reste avec toi, d'accord ? Repose-toi. Je vais appeler Paul, pour lui donner des nouvelles, le docteur m'a inscrit comme membre de la famille, alors je reste avec toi, même en dehors des heures des visites, OK ? Je vais téléphoner, me chercher un truc à boire et à manger et je reviens. Tu ne bouges pas, c'est compris ? »
Kat me fait rire, où veut-elle que j'aille ? Je suis câblé à toutes sortes de moniteurs, mais je souris avant qu'elle ne se penche et dépose une bise sur ma joue, faisant attention au cathéter qui m'injecte des antibiotiques à plein pot.
Log : AmyCol
Jour : 226
Le sujet a fait une septicémie.
Empoisonnement du sang soigné à temps. Le pronostic vital n'est plus engagé. Katheryn Mallory a eu une crise de conscience. Laisser le sujet mourir ou lui sauver la vie. La mission est prioritaire, la morale ne l'est pas. Le sujet s'est confié à Katheryn Mallory, n'a toujours aucun souvenir de sa réelle identité. Rapprochement entre Kat et le sujet engagé.
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Killer love
Mystery / ThrillerKim Davidson, c'est le nom que m'a donné le FBI à ma sortie du coma. On m'a retrouvé dans un parc, laissée pour morte, sans papier ni aucun moyen d'identification. Je n'ai pas de casier. Personne n'a signalé m'a disparition. Je ne manque à personne...