Chapitre 10

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« Agent Stuart, dites-moi la vérité et arrêtez cette supercherie, dites-moi ce que vous voulez si vous attendez quelque chose de moi. »

Je me suis présentée près d'une demi-heure avant l'heure de mon rendez-vous, bien déterminée à obtenir des réponses. Je veux savoir si j'étais une criminelle avant et si je suis toujours considérée comme telle par le FBI. Pour que je ne sois pas prise en charge par la police c'est que j'étais une super méchante et cette seule pensée m'a empêchée de dormir. Son bureau est des plus basiques, comme quoi le prestige est plus dans celui de l'adresse que dans les bureaux. Je n'ai même pas l'impression d'être dans des bureaux d'avocats, de comptables à la rigueur, pour une petite PME, vraiment petite. Le 26 Federal Plaza, c'est impressionnant sur la carte de visite, mais ça s'arrête là. On ne m'offre même pas un café ou de l'eau. Je devais vraiment être méga méchante. Il y a peut-être des films à mon sujet, ça ne se peut pas autrement. L'Agent me regarde, sans répondre.

« Je me souviens avoir entendu FBI, puis on m'a tiré dans le dos. Puis, vous débarquez. Dites-moi qui j'étais et on verra bien si je m'en souviens. De me cacher des choses c'est de la torture psychologique, est-ce que c'est bien légal, la convention de Genève ne l'a pas interdit ?

— Vous exagérez un peu, non ? Nous ne savons rien du contexte de votre agression. Je peux vous certifier qu'aucune intervention du FBI n'avait lieu dans le secteur où vous étiez.

— Et si vous m'avez tiré dessus ailleurs et jeté mon corps sans vie là où l'on m'a trouvé ?

— Le FBI ne vous a pas tiré dessus, Mademoiselle Davidson, je vous l'assure », soupire-t-il, clairement exaspéré par mes accusations, « nous ne jetons pas des corps non plus.

— Je ne sais plus qui croire. Sachez juste que si ma mémoire me revient et que je découvre que j'ai raison, j'irais voir la presse. Peu importe que je sois une criminelle mondialement recherchée, j'en assumerai les conséquences pour elle, mais le FBI a sa part de responsabilité dans ce que je subis depuis des mois.

— Mademoiselle Davidson, croyez-vous que je serais sur votre dossier depuis ces neuf derniers mois si le but du FBI était de vous arrêter ? Ou de vous tuer ?

— Je n'en sais rien Agent Stuart », m'appitoyais-je, « je ne sais plus où j'en suis dans ma vie, donnez-moi quelque chose, n'importe quoi, je vous en prie. »

L'Agent Stuart me regarde avant d'ouvrir un tiroir de son bureau et d'en sortir un dossier.

« Vous avez conscience des problèmes que ceci peut me causer ? », demande-t-il en ouvrant le dossier.

Je me redresse sur ma chaise malgré moi, tentant de voir ce que contient ce dossier, car de là où je suis, je n'ai pas l'impression qu'il est très épais.

— Ce dossier est tout ce que nous savons, Mademoiselle Davidson.

— Il n'a pas l'air très épais », maugréais-je.

« En effet. »

Il tire une feuille, un test ADN, il m'explique qu'il n'y a aucune correspondance dans les bases de données de la police, du FBI et des autres agences gouvernementales. Mes empreintes, elles aussi, n'ont rien donné. Je le regarde refermer le dossier, les larmes coulant sur mes joues.

« C'est tout ce que vous avez sur moi ?

— Vos vêtements venaient d'une grande surface, tout ce qu'il y a de plus courant. Aucun bijou.

— D'accord, merci Agent Stuart », dis-je en me levant, déçue, amère. « Dites, est-il possible que j'étais un genre d'agent sous couverture et que mes informations personnelles aient été effacées parce que je devais infiltrer un cartel ou je ne sais quoi ? C'est possible ?

Killer loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant