Chapitre 19

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Je ne sais pas pour quelle raison, mais je change d'attitude en sortant de l'aéroport Capodichino, à Naples, de revenir chez moi fait ressortir un peu plus l'Italienne en moi. J'ai toujours été plus masculine que féminine, de par mon travail et ma vie, mais là, chez moi, je sens l'Italienne venir balancer les proportions masculin-féminin qui nous définissent, nous, les Italiennes. La dernière fois que j'étais en Italie avec Kat, nous étions à Florence. Je venais de sortir de ma résidence surveillée, nous étions libres de nous aimer. C'était à la fois intense et sensuel. Nous couchions ensemble depuis un moment déjà, elle m'avait quasiment violée en cellule, alors que je la provoquais, et en résidence surveillée, entre deux interrogatoires, nous nous faisions jouir à tour de rôle. Elle était la seule à qui j'acceptais de parler. Si, au début, ses supérieurs et les Carabinieris doutaient de mes informations, quand il s'avéra que tout était véridique, Kat devint la seule à m'interroger. Non seulement cette femme n'avait pas peur de moi, mais elle éprouvait des sentiments pour Lora, celle qui existait derrière La Faucheuse.

Je fais rapidement comprendre au chauffeur de taxi que nous n'étions pas des touristes aussi, qu'il n'essaye surtout pas de m'arnaquer sinon je lui arrache sa virilité. Kat se retenait d'éclater de rire, n'ayant jamais vu un chauffeur aussi silencieux. Le trajet jusqu'à l'hôtel est assez rapide, heureusement. Kat me broie la main lorsque le taxi se gare.

« Lora ! C'est...

— Beau, je sais. Je n'ai pas vraiment eu l'occasion de te gâter. Mes appartements étaient plus pratiques qu'autre chose, même chez Kim, bien que ce soit le FBI qui l'ait installé là, ce n'était pas...

— C'était chaleureux et accueillant. J'aimais aller chez Kim, pas simplement parce que j'étais en mission, pas que parce que j'étais amoureuse, j'aimais sa compagnie, regarder des films ensemble, bien avant de coucher avec elle, elle me permettait de passer du temps en amie auprès de toi.

— Tu es une romantique, Kat. Excuse-moi de ne pas être démonstrative. Je voulais te faire plaisir, je trouvais cet hôtel parfait, comme toi. Beau, avec un côté distingué et indéniablement charmant, c'est une villa du XIXe siècle reconvertie. Il y a un jardin, un petit coin de verdure, tu vas adorer. Et il est un peu moi, aussi, avec sa vue sur le Vésuve. La beauté et la destruction.

— Ne sois pas glauque, pour gâcher ce moment, Lora », dit-elle en me donnant une tape sur le bras, « soit douce et agréable, au moins un moment. »

Kat me colle dès que nous franchissons les portes, complètement en extase par le bâtiment, ne me lâchant pas alors que nous entrons dans la chambre, Kat regardant le lit encastré dans une alcôve, avec une décoration murale rappelant celles de Pompéi en guise de tête de lit, le sol décoré, typique des villas romaines antiques, la salle de bain la fait fondre, si ce n'était de l'équipement, elle a l'impression d'être transportée plus de deux mille ans en arrière avec son plafond en arche et son bain-douche, et elle me lâche encore moins sur le balcon faisant face au volcan, où elle ne cesse de me donner des baisers dans le cou.

« Quel est le plan, mon amour ? » susurre-t-elle en mordillant mon oreille, me serrant contre elle.

« Je vais nous fournir en armes. Repérage et destruction. Nous serons de retour à la maison dans trois jours maximum.

— Avons-nous un créneau pour nous aimer ?

— Toujours, Kit Kat », affirmais-je en me retournant, retirant mon tee-shirt et mon soutien-gorge sans aucune pudeur ni romantisme, mais Kat s'en fiche à ce moment-là, prenant la seule chose que je lui ai toujours donnée sans condition, mon amour.


Assises sur le lit, l'une à côté de l'autre nous nous habillons, avant d'aller à pied jusqu'à l'agence de location de voiture afin que nous puissions nous rendre à notre rendez-vous. C'est Kat qui achète, je ne suis que la traductrice. Demain je louerais quelque chose de plus pratique, ensuite ce sera le grand jour. Mais pour l'heure, je gare le SUV Mercedes et sors ouvrir la porte pour laisser descendre Kat. Le rendez-vous a été donné dans une zone désaffectée, je connais le vendeur de réputation bien que je n'ai jamais traité avec lui, mais il semblait plus que ravi quand je lui ai expliqué que plusieurs de ses marchandises nous intéressaient. Kat se fait passer pour une Américaine d'origine ukrainienne qui veut aider son peuple à sa façon. Le vendeur s'en fiche complètement, il vendrait aux Russes s'il le pouvait. Kat achète un fusil pour du tir longue portée et des munitions, des Glock pour Kat et moi, mais surtout, la réelle raison de sa présence, un mortier et six obus, ainsi qu'un RPG et deux roquettes. Le bastion des Specola ne sera que ruines fumantes après mon passage.

Killer loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant