Le médecin m'a déclarée apte au service, et il en a profité pour soigner ma main, sans poser de question, je ne prends même pas le temps de repasser par chez moi, donnant l'adresse du restaurant au taxi avant de me diriger vers le bureau de Paul en marchant la tête haute, tout en saluant et souriant à mes collègues. Je n'ai pas l'intention de changer d'attitude à leur endroit à cause de mes nouvelles fonctions. Tous faisaient ce que je demandais avant, pourquoi cela changerait maintenant ? Paul prend le papier de mes mains, le regarde à la lumière de sa lampe de bureau, le sent, le goûte même.
« Ça n'a pas l'air d'un faux.
— J'aurai fait un faux, j'aurai mis de la couleur », Paul, souriais-je.
« Je t'ai commandé des chemises blanches, je vais les recevoir demain. Tu te sens prête ?
— Absolument.
— Alors je te vois demain. Toujours partante pour garder le même horaire et faire les quarts de soir ?
— Oui, bien sûr.
— Bien, je te laisse t'organiser, comme tu le faisais déjà avant en fait. Ah, Kim ? » m'appelle-t-il alors que j'allais sortir de son bureau.
« Oui ?
— Ne me fais plus jamais un coup comme ça, je suis trop vieux pour supporter ce genre de plaisanterie.
— Jamais deux sans trois, Paul, va savoir, je suis peut-être comme les chats, j'ai peut-être neuf vies ?
— Tu n'es pas obligé de vérifier, Kim.
— Merci de t'inquiéter, j'apprécie. »
Sortant du bureau, je vois qu'une partie du personnel est présent, le restaurant est vide aussi j'en profite et organise une réunion rapidement.
« Bon, voilà comment je vois les choses. Ça fonctionnait très bien comme c'était avant, vous veniez me voir pour vos horaires, vos bobos, vos demandes spéciales, même si ce n'était pas mon travail. Maintenant que ça l'est, on ne change rien. Ça vous va ? Je ne vais pas changer de personnalité parce que j'ai un titre. C'est toujours moi. Voilà, retournez travailler maintenant, je ne vous paye pas à rien faire. Je vous vois officiellement demain ! Ah, pendant que je vous tiens... merci pour votre aide et le support financier, j'apprécie le geste, vraiment. Je parle pour Katheryn aussi au cas où elle ne l'a pas fait. Elle m'a accompagnée jusqu'au bout, restant avec moi jour et nuit à l'hôpital, je vous remercie pour elle, je vous le revaudrais. Mais ce n'est pas un pot-de-vin, pas de favoritisme ! » souriais-je en les saluant de la main en sortant du restaurant.
Tous applaudissent et me félicitent avant de monter la salle en suivant le plan de salle et les réservations.
« Kim, attends !
Je me retourne, voyant Kat courir pour me rattraper. « Je suis off aujourd'hui, je passais juste déposer mon uniforme dans mon casier. Tu vas quelque part ?
— Non, je suis off aussi.
— On va se balader, faire les boutiques ?
— OK. »
Nous marchons plutôt que de prendre un taxi ou les transports en commun, discutant, comme toujours ; riant, complices. Tout allait bien, jusqu'à ce que quelqu'un nous bouscule en courant, faisant tomber Kat par terre.
« Hey ! » criais-je, mais l'homme ne s'arrête pas. Kat se relève, visiblement en colère, se tenant le coude. Voyant qu'elle a mal, quelque chose prend le contrôle en moi. Je pars à sa poursuite comme une flèche, les yeux fixés sur ma cible, je contrôle mon souffle, mes foulées sont parfaites. Je ne savais pas que je courais comme ça. Je faisais peut-être de la course à pied. J'entends Kat dans mon dos qui me crie de laisser tomber, mais je suis déjà sur lui, le faisant tomber au sol. Les autres passants s'écartant. L'homme se relève et me fait face en sortant un couteau. Dans la seconde qui suit, mon bras s'enroule sur le sien, lui tordant le poignet, le forçant à lâcher le couteau. Kat arrive dans mon dos au moment où l'homme se positionne pour me frapper. Ma jambe part, s'enfonçant dans son estomac, le mettant à genoux. Ma main s'avance, allant le frapper au visage, mais le bras de Kat s'interpose.
VOUS LISEZ
Killer love
Mystery / ThrillerKim Davidson, c'est le nom que m'a donné le FBI à ma sortie du coma. On m'a retrouvé dans un parc, laissée pour morte, sans papier ni aucun moyen d'identification. Je n'ai pas de casier. Personne n'a signalé m'a disparition. Je ne manque à personne...