Capitolo 8

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Ils arrivèrent à leur point de départ après plusieurs heures de marche. Le trajet de retour était passé plus vite que Stella ne l'avait imaginé, et même si elle avait peur, elle ne voulait pas que cette journée s'arrête. Pour la première fois, depuis longtemps, elle profitait de la vie. Et même si son passé n'était jamais loin, elle voulait espérer à nouveau.

Elle tourna son regard vers Charles, quittant le chemin des yeux quelques secondes.

« Que dirais-tu si on s'arrêtait quelques minutes au lac avant de repartir ?

- Je n'ai pas de maillot de bain...

- Je ne parlais pas forcément de se baigner, mais c'est vrai qu'aller dans l'eau aurait été une bonne idée après toute cette marche. On peut simplement se poser quelques minutes.

- Avec plaisir dans ce cas. »

Stella sourit au jeune monégasque. Le lac avait attiré son regard lorsqu'ils étaient arrivés plus tôt dans la journée, si elle avait pensé à prendre un maillot de bain, elle s'y serait jetée après une telle marche.

Ils s'installèrent sur l'herbe tout près du lac, il n'y avait pas trop de monde, heureusement pour eux. Stella capta à nouveau le regard du jeune homme et ils se sourirent.

« J'ai été contente de passer la journée avec toi. Un peu plus et on se loupait.

- Ça a failli.

- Je dois avouer que je ne m'attendais pas à avoir de tes nouvelles.

- Comment ça ?

- Eh bien, le soir de notre rencontre, tu as disparu alors que j'étais allée chercher mon téléphone.

- Oh, sérieusement ? »

Le jeune homme la regardait stupéfait, il ne pensait pas qu'elle avait eu envie de le revoir et qu'elle était seulement allée chercher son téléphone.

« Oui, enfin, je pensais après que ce n'était pas plus mal parce que je voulais rester loin, mais c'est vrai que j'ai été contente de recevoir l'appel de Giovanni, j'ai apprécié de passer cette journée avec toi.

- Moi aussi Stella. »

Ils profitèrent de ces derniers moments au bord du lac, la conversation se concentrait sur Charles et sa carrière en Formule Un. Stella était impressionnée par le jeune homme. Il courrait pour la grande écurie Ferrari et Stella voyait toute la fierté qu'il ressentait traverser son regard. Elle ne le connaissait pas très bien et pourtant elle aussi était fière de lui.

« Il commence à se faire tard, ce n'est pas que je n'apprécie pas ce moment en ta compagnie, mais je travaille demain...

- Je suis d'accord Stella, on va rentrer tranquillement, mais oui il vaudrait mieux ne pas trop tarder, je dois rentrer à Monaco demain matin, avant de décoller pour Bahreïn.

- Tu commences les essais hivernaux cette semaine, c'est ça ?

- Exactement.

- Eh bien, j'espère que ça se passera bien pour toi.

- Moi aussi... »

Ils se levèrent en même temps et rejoignirent la voiture de Charles.

Après avoir déposé la jeune italienne devant le restaurant, Charles quitta le centre-ville de Maranello, pour rejoindre l'appartement où il séjournait lorsqu'il devait passer plusieurs jours à l'usine. Il avait passé une merveilleuse journée en compagnie de la jeune femme. Il avait été surpris par les révélations qu'elle avait faites plus tôt.

Il voulait désormais en savoir plus sur la jeune italienne. Elle avait des secrets et semblait-il un lourd passé, pourtant au lieu de l'inquiéter cela lui donnait encore plus envie de la connaître.

Stella récupéra sa voiture et retourna à son appartement. Elle ne mit que quelques minutes pour le rejoindre, étant donné qu'elle n'habitait qu'à quelques rues du restaurant.

Elle rejoignit directement la salle de bain pour une bonne douche. La chaleur de l'eau brûlante, lui fit oublier pendant quelques instants qu'elle venait de dévoiler l'un de ses secrets au jeune monégasque.

Lorsqu'elle sortit de la salle de bain et s'assit sur son lit, elle sentit toute la pression de son passé lui revenir à la figure. Elle ne pouvait pas se permettre d'être vue aux côtés du monégasque. Elle avait envie de le revoir de devenir son amie, mais elle ne devait pas. Si elle le faisait, elle allait se mettre en danger, et le mettre en danger lui.

Et toute cette année, passée loin de sa famille, n'aurait servi à rien. Elle s'effondra en larmes. Elle voulait appeler son frère, lui parler, le revoir. Il était le seul sur qui elle avait pu compter toute sa vie, et il lui manquait terriblement.

Elle se leva et se dirigea vers son bureau. Elle attrapa la chaise et l'emporta jusqu'à son armoire, qu'elle ouvrit, et grimpa sur la chaise.

Là haut, tout au fond de l'armoire, se trouvait une boite bien cachée. Elle l'attrapa et l'emmena jusqu'à son lit.

Elle s'installa et soupira avant d'ouvrir la boite. Les larmes étaient toujours présentes, et elles redoublèrent quand les premières photos apparurent sous ses yeux.

La première photo montrait deux jeunes enfants, une fille et un garçon, à peine âgés de plus de cinq ans. Ils jouaient tous les deux aux petites voitures devant une porte de garage.

Une nouvelle larme coula, Stella n'avait pas beaucoup de souvenirs de ces années-là, mais elle savait qu'elle avait toujours été proche de son frère, sa moitié. Ils avaient toujours tout fait ensemble, complices lors de leurs jeux, mais également lors de leurs bêtises.

Mais la séparation qu'ils vivaient aujourd'hui, était le pire de tout. Ils n'avaient pas eu le droit de rester ensemble, et c'était ce qui faisait le plus de mal à Stella. Ses parents lui manquaient, mais ce n'était rien comtrairement au manque de sa moitié, son frère jumeau.

Elle déposa la photo sur le couvercle de la boite, et attrapa une autre photo. Ce jour-là, elle ne l'oubliera jamais, Enzo et elle, visitant les ruines de Pompéi. Comment pouvait-elle oublier le jour qui avait changé sa vie à tout jamais ? Non, ce n'était pas possible. Elle n'en était pas capable. Le sourire du jeune homme était toujours ancré en elle.

Elle l'aimait tellement. Ils se connaissaient depuis de nombreuses années, leurs familles ayant vécus non loin l'une de l'autre pendant des années. Et quand ils avaient enfin osé s'avouer leurs sentiments, une nouvelle vie avait commencé. Ils voulaient changer leur destin, et pourtant, celui-ci les avait rattrapées plus rapidement et brutalement que prévu.

Elle posa la photo avec celle de son frère, et aperçu enfin sa porte de sortie. Un téléphone accompagné d'une liste de numéros. Deux, pour être exact. Il existait deux autres téléphones comme celui de Stella, l'un que possédait son frère et l'autre ses parents.

Elle n'avait le droit de l'utiliser qu'une fois tous les trois mois. Pour envoyer seulement un message aux autres membres de sa famille : « Un giorno ci rivedremo. VM ». Un jour, on se reverra. C'était sa phrase pour dire que tout allait bien. Son frère et ses parents avaient chacun leurs phrases, et ils s'envoyaient tous leurs messages le même jour, le quatrième jour du mois.

Bien sûr, ils savaient que si la phrase était différente, ou que si un message manquait, cela ne voulait dire qu'une seule chose. Changer de ville, disparaître à nouveau. Ils avaient également un code, pour le jour où ils pourraient enfin se retrouver.

L'Étoile de Maranello - Charles Leclerc ❤️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant