Capitolo 37

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Le ciel italien n'avait jamais paru aussi lumineux que ce lundi midi, pas un seul nuage ne se dessinait au-dessus de Maranello. Le ciel était si bleu, le soleil brillant, que le jeune Monégasque avait gardé ses lunettes de soleil en entrant dans le restaurant. Le soleil lui brûlait les yeux tant il avait pleuré ses dernières heures.

Il y fut directement accueilli par Giovanni, un semblant de sourire sur le visage, qui le prit immédiatement dans ses bras. Il cachait sa peine du mieux qu'il pouvait, mais c'était difficile à vivre pour lui. Il vivait à nouveau la disparition de sa filleule, les malheurs qu'apportait la mafia sicilienne à ses amis et à l'Italie. Il s'éloigna du jeune homme pour lancer un léger sourire à sa mère.

« Buongiorno Charles,y la signora Leclerc. Come state ?

- Buongiorno Giovanni. Ce n'est pas la forme. Des nouvelles ?

- Non aucune pour le moment... »

Charles retira ses lunettes de soleil, dévoilant son visage fatigué, anéanti. Ses yeux de couleur émeraude avaient perdu toute leur brillance, remplacée par un vert sombre, comme si la forêt avait remplacé les pierres précieuses. Comme s'il envisageait déjà la disparition de la jeune femme.

« Et vous signora Leclerc, comment allez-vous ?

- Je vous ai déjà dit de m'appeler Pascale.

- Excusez-moi. Comment allez-vous Pascale ?

- Je fais aller, mais c'est plus à vous tous qu'il faut poser la question. Je n'ai jamais eu l'honneur de rencontrer Stella... »

Elle lança un sourire à Giovanni, qui lui répondit avec un nouveau sourire, bien plus réel que les précèdent. Pascale tentait de soutenir de son mieux, son fils. Mais le voir au plus bas encore une fois, lui faisait tellement de mal et lui rappelait tellement de mauvais souvenir qu'elle avait du mal à rester souriante.

Le vieux restaurateur eut encore plus mal au cœur en voyant l'état du jeune monégasque et de sa mère. Il savait que tout pouvait basculer en quelques secondes. Giancarlo était au téléphone sur la terrasse du restaurant, Paula toujours près du bar en compagnie de Lorenzo. Il hésitait à faire les présentations. Il aurait préféré que le jeune homme les rencontre dans d'autres circonstances, et en compagnie de la jeune Sicilienne.

« Ça va aller, Charles...

- Je... Je... Elle me manque terriblement.

- Elle reviendra mon garçon, elle reviendra bien vite...

- Je l'espère, Giovanni... »

Charles s'éloigna du petit groupe, il souffrait. Terriblement. Il l'aimait bien plus qu'il ne l'eût envisagé. Son charisme, son caractère et sa douceur l'avaient surpris, son passé l'avait effrayé, mais sa force l'avait fait tomber. Tomber éperdument amoureux de la jeune femme. Il n'envisageait plus sa vie sans la jeune Sicilienne à ses côtés. Et savoir que tout pouvait s'arrêter du jour au lendemain, le traumatisait.

Il ouvrit la porte qui menait à la terrasse et s'assit rageusement sur une chaise. Il ne voulait plus pleurer devant sa mère, mais c'était tellement difficile à vivre. Il laissa de nouvelles larmes s'échapper, il en avait marre de pleurer. Mais la peur était bien trop forte.

« Au revoir monsieur. Bonne journée à vous également. »

Charles ne releva pas la tête en entendant la personne parler. Il avait déjà honte de lui, d'avoir pleuré devant sa mère alors devant un inconnu. Hors de question.

L'homme passa à ses côtés et aperçut les tremblements du jeune monégasque. Il n'avait aucune idée de qui il était, le visage caché entre ses mains.

L'Étoile de Maranello - Charles Leclerc ❤️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant