Capitolo 35

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Le silence et le noir entouraient le jeune pilote monégasque accoudé à la fenêtre du salon. Aucune étoile, ni même la lune, n'étaient là pour éclairer ses pensées. Il avait le regard perdu sur les collines bordant la ville, il y distinguait à peine les quelques arbres présents.

Il tournait en rond comme un animal en cage attendant impatiemment des nouvelles de la jeune italienne, rien ne venait. Ni de nouvelles, ni le sommeil. Il avait essayé pendant des heures de trouver le sommeil, mais le souvenir de la jeune étoile sicilienne, l'empêchait de fermer les yeux.

Il était effrayé à l'idée de ne pas revoir la jeune femme. Effrayé de ne plus pouvoir la serrer dans ses bras, de ne plus voir son regard brillé, et son aura illuminé une pièce.

Il souffla d'énervement. Il ne savait pas pourquoi il se sentait plus en colère que triste. La police avait fait de son mieux pour protéger la jeune femme, mais cela n'avait pas suffi. Il leur en voulait. Malgré tout, il savait qu'ils se battaient contre la mafia et que rien n'était facile.

Il s'installa sur le canapé derrière lui et alluma la télévision. Peut-être que les journalistes allaient lui apporter de bonnes nouvelles. Ou moins des nouvelles. Il n'en avait pas eu depuis l'arrivée de sa mère à Maranello, et le départ dans la foulée de Giovanni.

Le bruit des voix des journalistes le fit sursauter et il s'empressa de couper le son. Sa mère dormait profondément dans la chambre voisine, et il ne voulait surtout pas la réveiller. Elle, au moins, avait réussi à s'endormir.

La lumière de la télévision éclaira son visage, et n'importe quelle personne présente dans la pièce aurait eu de la peine. Ses yeux émeraude semblaient avoir perdu toute leur brillance. Ses traits épuisés et les traces des dernières larmes versées, ne faisait que confirmer l'état du pilote monégasque.

Il remonta précipitamment le son, lorsqu'il aperçut le prénom de son étoile à l'écran.

« Retour sur l'événement de la journée, l'enlèvement de la jeune Valentina Minardi. Ce que nous redoutions depuis le début de l'après-midi et en train d'arriver. Une fusillade est en cours aux abords de Naples. Si dans un premier temps nous pensions que la police était en train d'intervenir et de tenter de mettre fin à cette course-poursuite, il s'agit d'un tout autre événement. Selon des témoins, des voitures n'appartenant pas à la police italienne auraient commencé à tirer sur les voitures de tête, lors de leurs arrivées près de la capitale campanienne. De nombreuses voitures ont déjà été visées et plusieurs d'entre elles ont fait des sorties de route. Nous sommes toujours sans nouvelles de la jeune Valentina Minardi. Enlevée quelques heures plus tôt sur le circuit de Monza aux abords de Milan. Nous ne savons pas si elle a échappé à la fusillade ou si elle fait partie des victimes, déjà nombreuses à déplorer. »

« Tu ne devrais pas regarder cela, Charlie... »

Le jeune homme sursauta en entendant la voix de sa mère. Il se précipita pour couper le son de la télévision et se tourna ensuite vers elle.

« Je...

- Je sais que tu attends des nouvelles, mais tu te fais du mal là...

- Je suis désolé de t'avoir réveillée. »

Pascale s'installa aux côtés de son fils sur le canapé et le prit dans ses bras.

« Tu ne m'as pas réveillée. Je n'arrivais pas à dormir, je suis bien trop tracassée par toute cette histoire.

- Je suis désolé maman...

- De quoi parles-tu Charles ?

- De nous avoir mis dans toute cette histoire. »

L'Étoile de Maranello - Charles Leclerc ❤️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant