Capitolo 23

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Stella était derrière le bar à essuyer le bac de verre qui venait tout juste de sortir de la machine. Elle avait un œil sur le verre qu'elle essuyait et l'autre bloqué sur l'écran de son téléphone qui diffusait la course belge.

Ses patrons n'étaient pas fans des sports mécaniques, alors elle devait regarder discrètement les courses. Elle faisait un effort pour regarder les essais et les qualifications en replay le soir quand elle rentrait à son appartement, mais elle n'avait jamais pu manquer une course. Elle tenait à tout prix à garder un œil sur le pilote monégasque.

Surtout aujourd'hui. Il courrait en Belgique. Le pays qui lui avait offert sa première victoire, mais qu'il lui avait également enlevé un ami. Elle aurait aimé lui envoyer un message d'encouragement en début de semaine. Lui dire qu'il était fort, et qu'il allait réussir à affronter ce circuit. Comme il l'avait fait quelques années auparavant.

Mais elle s'était retenue. Elle savait qu'il serait difficile pour elle, de ne lui envoyer qu'un seul message. Et que s'ils discutaient à nouveau, elle aurait envie de le revoir.

« Tu es encore sur ton téléphone ? Tu te moques vraiment de nous Stella. »

La jeune femme faillit lâcher le verre qu'elle tenait, alors que la voix de sa patronne lui avait fait peur.

« Je vous ai déjà dit que je ne manquais jamais une course. En plus, il n'y a plus personne au restaurant depuis plus d'une heure.

- Et alors ? C'est une raison pour être sur ton téléphone et perdre du temps ?

- Je ne perds pas de temps. Je n'ai jamais compté dans mes heures de travail, celles que je passais devant les courses. Puisque je ne suis pas en train de travailler à 100 %, j'ai toujours accepté de ne pas les noter. Je ne vois pas pourquoi vous faites encore une réflexion là-dessus.

- Pour qui te prends-tu jeune femme ? Tu n'es qu'une employée ici. Je t'ai averti, l'autre jour. Un avertissement de plus et c'était la porte. »

Stella reposa brusquement le verre sur le comptoir, ainsi que le torchon qui lui servait à l'essuyer.

« Très bien. Dans ce cas, je m'en vais.

- Pardon ? Mais tu crois quoi.

- Vous l'avez dit vous-même. Un avertissement et la porte. Je choisis la porte.

- Ne t'attends pas à pouvoir retrouver un travail dans les parages, je ferais savoir à tous mes amis restaurateurs, que tu ne vaux rien.

- Faites donc. Je n'ai jamais eu besoin de travailler pour vivre. Je travaille seulement pour m'occuper l'esprit. Et puis à mon avis, vous pouvez dire à qui vous voulez que je travaille mal, peu de gens vous croirons. Vous n'imaginez pas ce que les gens d'ici disent sur vous et votre traitement envers vos employés. Cela ne m'étonne même pas que vous ayez du mal à garder vos employés.

- Petite sotte...

- Allez-y, insultez-moi. Cela ne plaidera pas en votre faveur. »

La jeune femme attrapa son téléphone et quitta le bar pour rejoindre la pièce qui servait de vestiaire. Elle y récupéra sa veste ainsi que son sac à main, et quitta ensuite le restaurant.

Elle souffla en franchissant les portes. Qu'allait-elle bien faire de ses journées maintenant ? Elle arrêta de réfléchir en se rappelant que la course n'était pas terminée. Elle se dirigea vers sa voiture et s'y installa.

Elle remit la course en route sur son téléphone et se concentra sur l'écran.

Charles était septième, il avait perdu deux places par rapport à la dernière fois où elle avait vu l'écran, mais elle se doutait qu'il était probablement passé par les stands en voyant d'autres pilotes s'y arrêter.

L'Étoile de Maranello - Charles Leclerc ❤️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant