30. Affection

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Tania

Il est sept heures quand je me réveille. Doucement, j'essaye de bouger sans trop faire de bruit pour ne pas réveiller Malik qui dort encore profondément si je ne me réfère qu'à sa respiration lourde. Son corps à peine couvert du drap se retrouve de l'autre côté du lit et je me rends compte que même si nous étions collés hier la nuit, nous nous sommes bien séparé durant.

J'ai lu des livres où les amoureux ne se séparaient jamais durant la nuit et je peux confirmer que c'est des foutaises.

Je quitte le lit et me dirige dans la salle de bain pour me nettoyer le visage et passer de la dentifrice dans ma bouche en attendant son réveil. Je suis une personne matinale, alors c'est presque rare de me trouver au lit à huit heures passé. Devant le miroir, je me regarde d'un air évasif, je me regarde sans vraiment me regarder parce que toutes mes pensés sont dirigées vers l'homme endormie dans les draps bruns. Mes lèvres se retroussent dans un petit sourire que je tente bien d'effacer en vain, l'adrénaline est trop imposante dans mon être.

Quand je rentre dans la chambre, je fais face à son dos , alors je contourne la lit pour lui faire face. Son visage est paisible ; il dort comme si le photographe lui a juste demandé de fermer les yeux pour prendre une photo et cette réflexion me fait presque chier puisque je me rends compte que dans n'importe quelle situation, ce garçon est beau. Des ses cheveux bruns en bataille à sa mâchoire carré, de ses yeux couleurs flammes à ses petites lèvres en formes de coeur, de sa peau laiteuse à ses doigts fins ; il est parfait et ça me fait chier.

Je suis littéralement en pleine contemplation que là tout de suite, je n'ai aucune envie qu'il se réveille . Sauf que ma prière n'est pas entendue et il se retourne pour que son dos me fasse face. Sur le coup, j'ai l'impression qu'il se sent observé et qu'il s'est retourné exprès. Son bras se pose du côté vide du lit qu'il tâte et se rendant sûrement compte que je n'y suis plus , il lève sa tête un peu brusquement à ma recherche .

- T'es sérieuse ? Il me demande en couvrant sa main de son bras ne laissant apercevoir que sa bouche.

- Quoi ?

- Il est cinq heures putain, se plaint-il.

- Il est sept heures.

- C'est la même chose, réplique-t-il en s'allongeant de côté pour ensuite me regarder.

Il somnole encore quand il me regarde, ses paupières se ferment lourdement pour s'ouvrir encore plus lentement. Nous passons peut-être deux bonnes minutes à nous fixer en souriant à demie avant que je ne déclare :

- Bonjour.

- Bonjour. Je t'aurais bien embrassé mais je pue de la gueulle, il déclare en se mettant assis.

Sa réplique me fait quand-même marrer. Quand on se brosse la veille, notre bouche ne dégage pas de mauvaise odeur le matin mais je préfère garder cette remarque pour moi.

- Je dois partir.

- Là tout de suite ? Pourquoi ?

- J'ai des choses à faire.

- Comme quoi ?

- Tu deviens curieux ? Je lui demandes en souriant.

- Quand il s'agit de toi, ouais.

- Je dois passer avec ma mère quelque part et rester l'aprem à réviser avec Alma. Toi-même tu sais que les examens de fin d'année sont proches.

- Comme ça t'es ce genre d'élèves, se moque-t-il en quittant le lit.

Je ne lui réponds pas mais le fixe en plissant les yeux tout en me dirigeant vers la porte. Je quitte la chambre pour me diriger vers la cuisine dans une démarche assurée comme si c'était chez moo, en ayant conscience que les propriétaires n'y sont pas et que je pourrais juste tomber sur Rose, la gouvernante.

Le Coeur Aux Formes  (suite) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant