33. Désir brulant

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Tania

J'ai passé une bonne heure à pleurer toutes les larmes de mon corps.  Ce n'étaient pas des larmes de tristesse, c'étaient des larmes de rage mais surtout de frustration. 

C'était vraiment de la frustration.

J'en ai marre de me sentir frustrée, de ne jamais me sentir suffisante, de toujours avoir à me battre psychologiquement contre moi-même pour me trouver belle, suffisante, et désirée. Parce que c'est ce que Jane m'a dit: Que "J'ouvrais me grosses cuisses pour me sentir désirée". Face à ce souvenir, des larmes chaudes quittent mes yeux cette fois-ci, sans un bruit

Adossée contre la porte de ma chambre, les jambes repliées, je regardes dans le vide en me repassant en boucle mon altercation avec Jane. Je n'arrive premièrement pas à croire que je me suis battue avec elle et deuxièmement, que je me suis battue pour un garçon. Je n'arrive pas à croire qu'elle m'a craché toute sa haine par...jalousie ? Par narcissisme ? Par égo ?

Cette fille est folle.

Je la déteste.

Mais je me déteste encore plus.

Je me déteste de m'être emportée  mais surtout d'avoir aimé. Je dois l'avouer, j'en avais quand-même besoin. J'avais aussi besoin d'exterioriser ma haine envers elle, sauf que c'est allé trop loin, nous en sommes en venu aux mains.

Et je ne devais pas.

On toque trois coups à la porte, ce qui me fait légèrement sursauter.

- Ma chérie, t'es sûre que ça va ? Redemande ma mère pour la troisième fois.

- M'man, je vais finir par vraiment aller mal si tu continue à me demander comment je vais, m'agacé-je faussement.

- Tu veux que je te fasses un sandwich ?

Je ris amèrement.

- Je vais bien, m'exclamé-je en riant faussement pour qu'elle s'éloigne.

- Bon d'accord...si tu me cherches, je suis dans le jardin, elle m'averit.

- D'accord, je réponds faiblement.

J'entends ses pas s'éloigner petit à petit.

- Je veux juste rester seule, soufflé-je pour moi-même.

Pendant le trajet du retour, j'ai pensé à quel mensonge déballer à ma mère pour qu'elle ne s'inquiète pas, ni ne me pose de questions. Sauf que quand on a une sale mine, même si on essaye de la cacher, les mères savent voir ça généralement. Elle a compris que quelque chose n'allait pas mais je crois qu'elle ne veut pas me mettre la pression pour que je parle.

Je ne lui dirais rien de toute façon.

J'ai aussi envoyé un message à Alma, elle aussi s'est questionnée sur mon départ soudain, a tellement insisté que je me prépare à sa visite le soir  après les cours. Mais pour le moment :

- Je veux juste être seule, me répété-je encore.

Je me lève péniblement de la porte pour me traîner sur mon lit où je m'affale lourdement, le visage dans les draps. Par manque d'oxygène, je me retourne pour regarder le plafond, l'esprit ailleurs.

Je ne veux pas ouvrir mes cuisses pour me sentir désirée, elle a menti.

Je ne veux pas non plus coucher  avec Malik juste pour me prouver à moi-même que je peux faire succomber un garçon, ça aussi elle a menti.

- C'est qu'une grosse menteuse, soufflé-je en repliant mes jambes et placer une main entre mes genoux.

Si je veux coucher avec lui, c'est tout simplement parce que j'en ai envie et que je me sens prête. Mais je ne peux nier que ma dispute avec Jane m'a refroidi pour plusieurs raisons : je crois qu'elle est obsédée par Malik et ça me fou la rage; elle se sert, pour ne pas changer de mon physique pour me blesser et bien que ce n'était pas le cas, c'est très irrespectueux de parler en mal du physique des autres. Il faut vraiment que j'en parles à Malik sinon je vais exploser.

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 31, 2022 ⏰

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