32. Chaotique, Tania

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Malik

Les lundis s'annoncent toujours comme le début d'une nouvelle aventure ; une nième fois de faire mieux que la semaine précédente; l'occasion de se donner des nouveaux objectifs ; nous voyons les lundis comme toujours et encore un nouveau commencement. Moi, je les vois comme le pire jour de la semaine à cause de toute la pression qu'on se fait effectivement subir en nous donnant en continuité des nouveaux objectifs. Mais le plus chiant, c'est bien le lycée. Quand il faut rentrer à la routine de la semaine, quand le week-end n'a pas été suffisant pour se reposer, quand il faut se préparer mentalement pour affronter les professeurs qu'on ne supporte pas et encore moins les cours qu'on déteste le plus. C'est pour toutes ces choses que je n'aimerais jamais "Lundi".

Mais pour une fois, j'ai un peu trop envie de commencer la journée. Pas pour revoir le visage de ma prof de math qui va me complimenter sur le fait que je deviens très persistant dans son cours, ni pour revoir mon coach qui me remettra un coup de pression sur les épaules.

J'ai juste envie commencer cette journée parce que ça fait putain d'un jour que je n'ai pas revu Tania depuis que je l'ai déposé chez elle et que ce n'est pas trop notre délire de s'écrie du matin au soir comme si nous étions ces couples trop romantique. Pour s'écrire quoi d'ailleurs? "T'as bien dormi?", "Que fais-tu?", " Tu regardes quoi?"

Dégueu.

De nature, je ne texte pas mes contacts à longueur de journée, je ne passe même pas ma vie sur les réseaux sociaux comme elle qui en est accro. Et elle en est certes accro, ce n'est pas pour cette raison qu'elle m'écrit tout le temps. Je l'ai observé et elle est surtout du genre à passer son temps sur Instagram et YouTube. Elle aime beaucoup trop YouTube.

Donc je me vois pas lui texter toutes les deux minutes. C'est naturel, on n'a pas besoin de téléphone pour communiquer.

Sauf que je n'arrive pas à me l'avouer, mais elle m'a bordel de manquer ce dimanche. Comme un adolescent, j'ai regardé mon portable tellement longtemps que mes yeux se sont fatigués en attendant un message de sa part ou à me décider si je devais lui en envoyer un.

Je me suis senti comme un putain d'ado qui est resté sans nouvelles de son crush pendant longtemps.

Et pendant que je quitte mon lit pour prendre une douche, je repense surtout à ma première nuit avec elle, à tout ce qu'elle m'a dit, à son sourire, à son visage près du mien, à son corps.

À ce corps qui a fait trembler le mien, à mes doigts qui n'ont eu de cesse de caresser la peau douce et nue de son ventre et de ses hanches. J'avoue avoir été surpris par les courbes à ces parties de son corps. J'ai eu à toucher  des filles jusqu'au plus profond de leurs êtres, mais pas les mêmes courbes que celles de Tania. La curiosité mais surtout l'envie mêlée à l'excitation m'a poussé à ne pas détacher mes doigts d'elle; de son bas du dos creux, des ses hanches larges, et même son ventre qui n'est pas plat.

Et ça m'a plu.

Puis j'ai voulu aller plus loin, de sentir l'intérieur de ses cuisses pleines, de sentir la chaleur de ses seins, de glisser mes mains plus bas que son ventre, de sentir sa moiteur. Et son parfum n'arrangeait en rien l'état dans lequel j'étais déjà. L'état où je n'avais qu'une envie, de la mettre nue dans mon lit et me servir plus que de mes mains pour sentir et apprécier la chaleur de son corps .

J'ai envie d'elle.

Mais ce qu'elle m'a révélé m'avait refroidi. Quand elle m'a dit qu'elle pensait que j'étais un fuckboy. Ce garçon qui ne sort qu'avec des filles pour les baiser ; et j'ai dû démentir, feindre l'innocent et lui dire que j'en suis pas un. Et c'est vrai ; je ne suis pas comme ça, du moins, je ne suis plus comme ça. Et je n'ai pas envie de jouer au romantique, mais depuis elle, je ne penses plus aux autres filles.

Le Coeur Aux Formes  (suite) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant