Le Coeur Aux Formes (suite)

17.

Malik

Elle reste là, toute silencieuse à analyser mon expression faciale pour décrypter si je mens ou pas. Mais je suis vraiment sérieux.

Tellement sérieux que je ne me comprend pas moi-même. Les mots se sont enchaînés sans que je puisse les arrêter, quand en une fraction de seconde, je l'ai vue très loin de moi, le regard perdu. Oui je l'avoue, je suis étrangement attiré par elle, et ce n'est pas seulement son visage d'ange qui m'attire mais c'est tout elle, mentalement tout comme physiquement. Le soir où je l'ai embrassé, j'avais vraiment envie de le faire; avec la lumière de la lune qui rayonnait sur sa peau brune, qui faisait ressortir ses yeux hyper bruns, j'ai senti une force qui me poussait vers elle et je n'ai pu que céder, la tentation était beaucoup trop forte. Et je n'ai pas regretter.

Mais elle apparemment, oui.

Ça ma blessé parce que sur le coup, je me suis dit que ce baiser n'était magique que dans un seul sens, le mien.

Tania est la première fille avec qui je mets autant de temps à  toucher comme je veux, à lui avouer mes faux sentiments juste pour qu'elle termine dans mon lit quand je veux et c'est ce qui m'a le plus rendu nerveux. Pourquoi avec toutes les autres filles je me comporte comme un connard et quand c'est avec elle, je ne sais même pas comment me tenir ? Il y a à se poser des questions,non ?

Tout doucement, elle retire ses mains que j'avais emprisonné et tourne la tête .

-Mon physique ne te dérange pas ? Demande-t-elle sans me regarder.
Euh...

Que dire à propos de ça ?

-Je dois avouer qu'au début, oui, commencé-je . Mais j'ai appris à te regarder comme ça et à..."Même te désirer" , ai-je envie d'ajouter mais ça fait trop prédateur sexuel. À t'apprécier, fini-je par dire

Je ne suis pas satisfait de ma réponse,donc j'ajoute :

-Il y a un truc qui se passe entre nous et tu peux pas le nier. Je le vois dans tes yeux quand tu me regarde. Et tu le vois dans mes yeux quand je te regarde.

-Qu'est ce qu'il y a entre Jane et toi ?

Jane ? Pourquoi elle me pose cette question? Bien-sûr qu'il ne se passe rien entre moi et Jane.

-Jane et moi ne sommes même pas amis . On a été bien évidemment plus qu'amis à une époque, je me sens obligé de lui confesser. Mais là, on se dit même pas bonjour.

Ses yeux se posent enfin sur moi mais avec cette même lueur depuis tout à l'heure : la confusion, le doute , la peur. Je n'aime pas ce que ses yeux montrent, je veux enlever toute forme de doute.

-Je...laisse moi du temps pour réfléchir , dit-elle. J'aimerais avoir le temps de...pour que toutes ces informations arrivent jusqu'à mon cerveau.

-Combien de temps ?

-Je ne sais pas. Le temps qu'il faudra , répond-t-elle un peu agressive. Est-ce que tu veux bien me ramener chez moi ? Il se fait tard.

Effectivement il se fait tard. Un coup d'oeil à ma montre et je suis surpris voir que le temps est vite passé puisqu'il est déjà dix-neuf heures. Je me lève alors l'invitant à me suivre. Elle reste derrière moi , et j'ai peut-être le dos tourné, je peux sentir son regard sur moi. La pauvre. Elle doit se poser milles questions...et moi aussi.

Le trajet se fait dans un silence lourd, pesant et assez électrique ; personne ne veut parler , surtout elle qui se fait très petite sur le siège, elle n'ose même pas regarder devant sûrement par peur de croiser mon regard.