TRIPLE PEINE

Chapitre 6 - le mobile

Mardi 27 septembre 2011 – Ministère de la Magie - Londres

Pansy Parkinson avait une explication.

- Drago s'est retrouvé piégé avec cette fille. C'est un coup classique mais qui fonctionne très bien avec des personnes comme lui. Il s'est senti obligé de l'épouser.

- Mademoiselle Parkinson, M Malefoy et Melle Granger n'étaient pas mariés

- Oh, c'était tout comme ! Hermione était une arriviste, elle a mis le grappin sur le fils Malefoy et pour le garder, elle est tombée enceinte.

Le juge soupira fortement.

- Il s'agit du procès de Drago Malefoy, pas celui de sa victime.

- Bien sûr. Mais il faut comprendre le contexte avant de le condamner. Hermione Granger était une ...Née-moldue, elle n'avait aucun réseau dans notre monde. Drago servait ses ambitions politiques. Il a accepté de se mettre à dos la moitié de sa famille pour vivre avec elle. Alors quand elle l'a trahi, il a perdu la raison.

- Quand elle l'a trahi ?

- Tout le monde sait que Granger était la maitresse de Sean Cohen.

Sean se leva et cria :

- C'est faux ! Cette fille ment !

- Je vous ai vu ensemble, l'après-midi même !

C'était Pansy qui l'avait étrenné. C'était l'été, avant la sixième année, lors d'une fête qu'elle avait organisé chez ses parents. Après la bataille, ils s'étaient mis en ménage. Un matin deux ans plus tard alors qu'ils partageaient un petit-déjeuner, le petit bruit qu'elle faisait en buvant son café lui parut absolument intolérable. Il songea que c'était ce qu'il l'attendait, une infinité de matins avec Pansy à l'entendre aspirer son café tout en regardant ses magazines de mode. Il lui annonça donc qu'il partait, que non il n'y avait pas une autre femme, pas un homme non plus, qu'une chose n'avait pas évolué depuis qu'ils se connaissait, il l'aimait bien sûr mais pas d'amour, elle le savait parfaitement, il était inutile de pleurer si fort.

Quelques mois plus tard, il la revit à une garden party. Ce jour-là toute son attention fut pourtant pour Astoria, la sœur de leur amie Daphné. Elle était arrivée avec un petit ami mais elle repartit avec lui. Sang Pur, Serpentarde, issue d'une famille fortunée, cette grande brune cochait toutes les cases pour devenir la future Madame Malefoy. Pendant quelques années, tout fut parfait. Son chemin croisait rarement celui du Gloden Trio et cela lui allait très bien.

Un soir Astoria lui dit Hermione et Ron se sont séparés.

Hermione. Ce prénom étrange, qu'il n'avait jamais prononcé, qu'il ne pouvait lire dans un journal sans ressentir un profond malaise, qui le rendait nerveux à l'entendre, fit alors exploser d'un coup le monde qu'il avait construit après Poudlard.

Trois jours plus tard, il rompait ses fiançailles.

Avec les années, Drago en était revenu de la suprématie des sangs purs et était en capacité d'admettre qu'Hermione était une grande sorcière, en plus d'une belle fille. Il se demandait vaguement ce qu'elle pouvait bien trouver à ce Weasley. Non pas vaguement. Cela l'obsédait.

Les rares fois qu'il la croisait, Hermione ne pouvait dissimuler un premier mouvement de recul.

A cette soirée d'anciens, il revit Pansy, fraîchement fiancée avec un sorcier français, il revit Astoria et son nouveau petit ami, un joueur de Quidditch professionnel. Astoria le salua en lui présentant son majeur levé et Pansy le gratifia d'un regard franchement lubrique.

Mais surtout Drago revit Hermione. Souriante, splendide, entourée d'une cour. Il l'observa à la dérobée pendant un moment tout en enfilant les verres et il eut un éclair de génie. S'il voulait lui parler, il n'avait qu'à à aller lui parler et il se décida quand il la vit seule.

Quelques minutes plus tard, un Serdaigle les rejoint, pour évoquer les conséquences désastreuses de la surpêche sur l'écosystème global, ce qui fit venir deux autres casse-pieds, des Poufsouffles, Le ton monta, puis les voix furent couvertes par la musique. Drago saisit Hermione par le bras et l'attira vers la sortie, pendant qu'un mouvement inverse se faisait vers la piste de danse.

- Tu ne veux pas danser ?

- Non

Et il l'embrassa.

Leur première étreinte l'avait laissé hébété un long moment. Il se demanda le lendemain s'il n'avait pas rêvé la scène. Mais le souvenir de son odeur et du goût de ses baisers étaient trop précis pour avoir été hallucinés. Les choses s'étaient passées très vite, ils s'étaient roulés contre les murs en s'embrassant, s'étaient cachés dans la salle parce qu'ils avaient entendu des pas. Puis elle s'était collée contre lui et avait glissé sa main dans son pantalon en s'exclamant dans quel état tu te mets Malefoy. Il avait alors perdu la tête.

La semaine suivante il était passé la chercher chez elle, ils avaient convenu de prendre un verre ensemble dans un pub mais finalement ils ne sortirent pas et il ne quitta son logement que l'après-midi suivante.

Cette fois-ci, il put la voir, caresser chaque centimètre carré de sa peau, l'embrasser du front à la pointe de pieds. Il faisait encore jour dans sa chambre et il put contempler le beau spectacle de son plaisir. Ensuite, elle lui caressa les cheveux en le serrant contre elle, un peu inquiète de le voir pleurer.

Voir le corps de sa compagne se déformer pendant la grossesse ne le gêna pas. Vers la fin, c'est à peine s'il parvenait à faire le tour de sa taille avec ses bras.

Quand après la naissance des enfants, ils firent pour la première fois l'amour, du lait dégoulina des seins d'Hermione. Il ne lui laissa pas le temps de s'essuyer, et puisant à la source, se gava du liquide sucré. Ce geste, qu'il répéta souvent, eut pour conséquence pratique d'augmenter la production lactée et les jumeaux n'eurent pas à s'en plaindre. On s'étonnait autour d'eux, Hermione arrive à allaiter les jumeaux, c'est si rare, il faut compléter avec des biberons en général. Mais ils ne révélèrent pas leur petit secret.

Une année plus tard, elle avait repris son poids initial. La grossesse lui avait un peu élargie les hanches, ses seins paraissent un peu plus petits mais elle restait bien séduisante. Leur intimité était plus que satisfaisante. Elle était magique.

Sauf au cours des derniers mois.

Depuis quelques semaines il savait pourquoi.