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Alexei venait de regagner sa demeure. Il avait travaillé comme un forcené. Mais pas seulement pour son propre compte.

Le milliardaire avait fait marché ses connaissances pour en savoir plus sur les agissements de ce Vladimir Vasilev. Et les dernières nouvelles n'étaient pas très réjouissante.
L'époux désabusé avait engagé une équipe d'hommes entrainés pour retrouver la femme qu'il rêvait d'épouser.
Cette jeune créature aux yeux envoutants était tombé sur le mal en personne.
Un homme sans âme, ni remord prêt à tout pour arriver à ses fins.

Et dire que cette femme se trouvait chez lui, entre ses murs et qu'elle avait passé la nuit sous son toit.
Alexei en ressentit une certaine satisfaction. Il n'avait jamais porté Vasilev dans son coeur. Tout d'abord parce qu'il était un escroc et surtout parce qu'il n'avait ni moral ni parole.

Quand le brun ténébreux traversa les murs de sa maison, sa première obsession fut de savoir ou se trouvait son invité à laquelle il n'avait cessé de penser.

Rapidement, il eut sa réponse, Fiona était assise sur l'herbe, les genoux repliés contre sa poitrine. En face d'elle, se trouvait un petit lac artificielle ou de nombreux poissons nageaient paisiblement.

— Savez vous que nous avons des chaises? La surprit Alexei alors qu'elle était dans ses pensées.

La jolie blonde pivota à moitié pour lever son doux visage vers le géant posté derrière elle. Il l'avait surprise.

— Je... Je voulais profiter de cette verdure. S'expliqua t-elle maladroitement.

— Le jardin vous plait?

— Il est fabuleux. Votre jardinier a de l'or entre les mains.

— Youri sera content de l'entendre. Il y met beaucoup de volonté alors que je ne passe que très peu de temps à l'extérieur.

— Quel dommage ! Vous avez des arbres fruitiers incroyables. Je ne savais pas qu'il était possible d'en posséder d'aussi extraordinaires sur Moscou.

— Je n'ai malheureusement pas le temps d'en profiter. Souffla

— Votre travail semble très prenant mais si il vous plait alors vous faites le bon choix. Ne vous tracassez pas. Osa Fiona avec cette bienveillance qui la caractérisait tant.

L'homme fut touché par ces mots anodins. Non pas parce qu'il avait besoin d'être rassuré sur ce sujet mais parce que la femme en face de lui l'avait prononcé avec une innocence pure et une bonté sans limite.

— Vous sentez vous mieux aujourd'hui? S'enquit il en s'approchant plus près afin de s'asseoir près d'elle.

Fiona resta silencieuse un instant, perturbée par la présence si proche de cet homme qui faisait trembler son corps.

— Je... Je vais mieux. Je vous mentirez si je vous affirmez que je vais bien. Une part de moi sait parfaitement que mes problèmes sont loin d'être réglés. Se confia Fiona en fixant l'étendu d'eau.

— Je peux vous poser une question? Se surprit il à demander.

— Allez-y.

— Vous avez mentionné votre belle mère mais... Ou est votre « vraie » famille?

Fiona baissa la tête pour étouffer sa peine.

— Mes parents sont morts. Dit elle calmement.

— Je suis navré. Je l'ignorais.

— Vous ne pouviez pas le savoir.

Fiona expira un long moment. Puis une envie de parler de son histoire et de sa vie lui parut comme une évidence. Elle n'allait certainement pas resté très longtemps avec cet inconnu. Et personne à part sa meilleure amie Annia connaissait son histoire. Mais étrangement, son intuition lui dicta de se livrer au beau brun devant elle, car elle percevait en lui des qualités qu'elle n'avait jamais vu chez un homme auparavant.

— Ma mère est morte d'une longue maladie quand j'avais 8 ans. Je suis restée seule avec mon père pendant deux années, mais son travail de pharmacien était trop prenant pour lui. Il partait très tôt et rentré très tard. J'étais souvent seule en rentrant de l'école.

La jolie blonde marqua une pause pour racler sa gorge qui se nouait.

— Et puis un jour il est venu à la maison avec Olga. Elle avait dix ans de moins que mon père Je pense bien qu'elle m'a un peu aimé au début, enfin je l'espère. Et puis, il y a quatre ans Papa a fais une crise cardiaque alors qu'il était seul dans sa pharmacie. Et à partir de ce jour, ma vie a totalement basculé.

— Vous n'êtes pas obliger de me dire tout ça Fiona.

Alexei venait de l'appeler par son prénom et cette simple attention serra son coeur fragilisé.

— Il faut que vous connaissiez la suite, je vous assure. Après ça ma belle mère a vendu la pharmacie de mon père et a dépensé tout l'argent que nous avions, pour vivre une vie au dessus de nos moyens. Elle me disait que c'était pour l'aider à faire son deuil. Alors je n'ai jamais été un frein dans son train de vie. Et puis, est venus le jour ou nous n'avions plus rien. J'étais en cinquième année pour recevoir mon diplôme de Botaniste. Il me restait une année pour valider ce diplôme qui aurai rendu fière mon père. Et quand je suis partie à la banque pour récupérer l'argent que mon père avait épargné pour mes études. Il ne restait plus rien. Pas même un centime. Olga avait tout dépensé.

— Alors elle vous a vendu à Vasilev? S'emporta Alexei en serrant ses mâchoires.

— Non pas tout de suite. J'ai commencé par travailler dans les champs de céréales pour nous faire vivre elle et moi. Ce fut un travail très éreintant mais au moins j'avais la satisfaction de mériter mon salaire. Et puis Olga a commencé àramener des hommes à la maison. La situation était insupportable.

Fiona évita volontairement de lui expliquer qu'elle s'enfermait â double tour dans sa chambre de peur qu'un homme vienne se glisser sous ses draps. Plusieurs des compagnons de sa belle mère avaient tenté de la toucher, mais à chaque fois elle avait réussi à s'enfuir.

— Et puis un soir, ma belle mère est entrée avec ce Vasilev. Je les ai vu s'enlacer sur ce même canapé ou mon père se reposait le dimanche après-midi. J'en avais la nausée.
Et puis Vasilev a jeté un oeil sur moi alors ma vie est devenue un cauchemar.

— Ne m'en dites pas plus Fiona. C'est insupportable.

— Ma vie est un enfer. Sanglota la jolie blonde.

—Votre vie a été un enfer, mais je vous promet que ça ne sera plus la cas. Jura Alexei.

— J'aimerai vous croire, mais... Je sais pertinemment que Vladimir me retrouvera. Tôt ou tard.

Alexei observait Fiona avec impuissance. La peur se lisait dans son époustouflant regard. Et une envie impétueuse de la protéger quoi qu'il lui en coute s'encra dans son esprit.

— Je vous aiderai à vous mettre à l'abris. Je vous en fais la promesse. Affirma le beau brun en lui tendant sa main aux veines apparentes.

Fiona fixa cette dernière quelques instants avant d'y glisser la sienne encore tremblotante.
La poigne d'Alexei était rassurante, protectrice.

Et la jolie blonde arrima son regard à celui du milliardaire.
« Qu'il était beau » songea t-elle.
Il était définitivement sa bonne étoile.

Sous sa protectionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant