STALKER (BxB)

PEUR

"Celui qui a été mordu par le serpent, a peur de la corde."

Proverbe marocain

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Noa se réveilla, le sourire aux lèvres. Collé à son torse, Jules dormait paisiblement, la bouche grande ouverte. Avec précaution, il défit l'étreinte et se leva pour enfiler des habits propres. Le placard de Jules était rempli de ses affaires, ce qui le fit sourire d'autant plus.

Sur la pointe des pieds, il entra dans la cuisine, prêt à s'activer aux fourneaux. Jules lui avait concocté un repas digne de ce nom, à lui d'en faire autant ! Une quinzaine de minutes plus tard, il réveillait son homme, un plateau rempli à raz-bord dans les mains.

- Qui a commandé des pancakes et un chocolat chaud ?

- J'imagine que c'est moi, lui répondit Jules en se redressant, les yeux à moitié fermés.

Noa posa le plateau sur ses genoux et lui embrassa les tempes.

- Allez, mange vite avant que ça refroidisse.

La journée passa rapidement. Noa n'avait pas bougé de la chambre de son petit-ami qui, affalé sur son lit, tentait vainement de terminer ses devoirs.

- Je ne comprends rien... Qui est le con qui a inventé les algorithmes ?

- Ce n'est pas si compliqué.

- Parle pour celui qui est né avec une calculette dans la main.

Noa leva les yeux au ciel sous l'agacement de son petit-ami.

- Tu peux m'aider avec cette formule ?

- J'aimerais bien, mais je vais devoir y aller.

Jules se laissa tomber avec dépit sur son lit, ses brouillons éparpillés autour de lui.

- S'entraîner un dimanche... Ton coach a parfois de ces idées ! Tu n'as même pas eu le temps de te remettre de ton match !

Noa lui glissa un baiser aux coins des lèvres.

- Je sais... On se voit demain ?

- Bien entendu !

- Je t'aime.

- Et moi donc !

Il franchit la porte d'entrée, son sac de sport sur l'épaule. Alors qu'il fermait la porte, il entendit son petit-ami qui pestait une énième fois sur son exercice, ce qui lui soutira un ricanement moqueur.

Lorsqu'il entra sur le terrain, paré à s'entraîner, tout le monde l'attendait.

- J'ai du retard ?

- Non, lui assura son entraîneur, occupé à disposer des plots un peu partout. Je voulais juste vous toucher deux mots avant de débuter.

- Que se passe-t-il ? demanda-t-il en se tournant vers ses coéquipiers qui semblaient tout aussi inquiets.

Leur coach revint à petits pas. Sous son énorme moustache, ses lèvres étaient étirées dans une affreuse grimace.

- Comme vous le savez tous, un taré est en liberté, dans notre ville. J'aimerais que vous fassiez preuve de prudence et d'intelligence. Ne traînez pas à la nuit tombée et rentrez chez vous dès la fin de vos cours. À partir de demain, les entraînements se dérouleront à dix-sept heures, cela convient-il à tout le monde ?