STALKER (BxB)

DOVE

"Ne faites pas confiance à quelqu'un qui ne fait confiance à personne."

Arturo Graf

Les regards d'Ayden et de Noa se croisèrent une dernière fois, une lueur d'incompréhension et de trahison dans les yeux de ce dernier. Les paroles résonnaient encore dans l'entrepôt déserté, les conditions de l'accord planant comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête de Noa. Ayden, impassible, lui lança une dernière œillade, un mélange complexe de regret et d'inflexibilité.

— Ne t'inquiète pas, murmura-t-il, une promesse qui sonnait plus comme une condamnation qu'une assurance réconfortante.

— Tu ne peux pas me laisser là ! riposta Noa alors qu'Ayden faisait demi-tour avec ses hommes. Ayden ! AYDEN !

Ryan croisa son regard, un masque froid qui lui hérissa les poils. C'était un cauchemar, un horrible cauchemar duquel il allait se réveiller !

Noa sentit une main ferme se poser sur son épaule, le forçant à se tourner vers les hommes de ce gang ennemi. Dove le fixait avec un regard scrutateur.

— Viens, dit-il simplement.

Noa essaya maladroitement de se libérer de son emprise, mais la poigne de Dove était implacable. Il ressentait un mélange de colère, de confusion et de déception. Les larmes menaçaient de trahir l'ouragan d'émotions qui faisait rage en lui.

— Tout va bien se passer, assura Dove d'une voix douce, mais la dureté dans ses yeux ne passa pas inaperçue.

— Lâche-moi ! siffla Noa. Me touche pas putain !

Le gang Mafiosa se dirigea vers la sortie de l'entrepôt. Noa lança un dernier regard derrière lui, fixant Ayden qui semblait plongé dans ses propres pensées. Puis la porte se referma et le verrou s'enclencha. Ayden l'avait abandonné.

Noa ravala sa fierté blessée, ses yeux brillant de larmes retenues.

— Bien, souffla Dove en faisant mine de bailler. Nous avons assez traîné. Je vais te montrer ton nouveau chez-toi.

Le petit groupe se dirigea jusqu'au sous-sol de l'entrepôt qui était plongé dans une semi-obscurité. Dove entraîna Noa à travers les dédales de corridors, le forçant à suivre le rythme rapide de ses pas. Chaque contact physique de Dove sur sa peau était à la fois ferme et méprisante. Noa ravala la bile dans sa gorge et obligea ses pieds à avancer.

Dove le fit entrer de force dans une salle austère. À l'intérieur, plusieurs hommes du gang étaient regroupés, leurs regards se tournant vers le nouvel arrivant. Dove s'avança en le maintenant fermement et prit plaisir à jouer de son inconfort :

— Voici notre invité spécial, annonça-t-il, un sourire cynique étirant ses lèvres. Un petit oiseau tombé du nid, abandonné par son ancien maître. Nous allons en prendre soin, quitte à lui briser les ailes s'il ne se comporte pas correctement.

Un ricanement moqueur parcourut la pièce. Noa, furieux et humilié, tenta un geste de rébellion. Il essaya de frapper Dove, mais avant même qu'il ne puisse y parvenir, une force invisible l'immobilisa au sol. Un des hommes le maintenait avec une force surprenante, écrasant toute velléité de résistance. Noa sentit la rugosité du sol sous lui, impuissant et vulnérable.

Dove s'approcha, laissant éclater un rire sardonique.

— Un peu de fougue, j'aime ça... commenta-t-il avant de lui administrer une claque cinglante.

La douleur pulsa sur sa joue, mais il refusa de montrer la moindre faiblesse et lui cracha dessus. Due à sa position, le mollard n'atteignit que sa cheville, mais l'état scandalisé que Dove lui offrit en réponse fut largement suffisant.