INQUIÉTUDE

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"L'homme méchant est comme le charbon : s'il ne te brûle pas, il te noircit."

Proverbe italien






Il avait conduit comme un taré pour rentrer chez lui, dépassant les limitations de vitesse autorisées et grillant les feux de signalisation dès que la panique le gagnait.

Une fois garé, Noa avait sauté de sa voiture et s'était enfermé à double tour dans son appartement, le cœur au bord de la nausée. Et alors que ses jambes se mettaient une nouvelle fois à trembler, il se laissa glisser le long de la porte d'entrée et enfouit sa tête entre ses mains. Qu'est-ce qui s'était passé ? Et qui était cet homme ?

Une petite voix lui susurrait à l'oreille qu'il s'agissait du fameux Ayden Vigel, mais une autre part tentait tant bien que mal de lui soutirer le contraire. Pourquoi cet homme était-il venu à son encontre ? Lui ? Un étudiant parmi tant d'autres qui n'avait rien demandé...

Ses poils s'hérissèrent lorsqu'il se remémora les prunelles argentées du garçon qui glissaient sur sa silhouette. Il l'avait observé avec tant de... de désir ?

Alors qu'il fermait les yeux, une mélodie le fit sursauter. Il se leva derechef et sortit son téléphone de sa poche. Et si c'était lui ? À son grand soulagement, le prénom de son petit-ami apparut à l'écran.

— Allô ?

— Salut, Noa ! chantonna Jules au bout du fil. C'est moi !

— Je sais, ton prénom est affiché sur l'écran.

Il avait tenté d'être drôle, mais sa voix trahissait son angoisse.

— Tu vas bien ? Tu as l'air bizarre.

— Non, non, ça va ! répondit-il d'une manière qui lui parut trop convaincante.

— Bien ! Ton entraînement s'est bien passé ?

— Comme d'hab'... marmonna Noa en passant une main dans ses cheveux.

Il y eut un léger silence.

— Je vais en boîte avec Tonny demain... Tu viens avec nous ?

— C'est lundi, demain...

— Et alors ?

Noa ouvrit la bouche et la referma. Que pouvait-il dire ? Qu'un psychopathe voulait sa peau ? Qu'il avait peur de sortir ? Mais depuis quand en était-il arrivé à ce point ? Il n'avait peur de personne en règle générale ! C'est ce qu'il avait fait comprendre à un groupe d'étudiants homophobes en première année. Les pauvres avaient fini à l'hôpital deux jours après le début des cours...

— Noa ? T'es toujours là ?

C'était une mauvaise idée.

— Noa ?

Une très mauvaise idée.

— Ok, je suis partant !

— Cool ! On se rejoint chez moi pour vingt-et-une heure, c'est bon pour toi ?

— Pas de soucis.

Des bruits de couverts résonnèrent dans le téléphone de Jules.

— À demain, Noachou.

STALKER (BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant