38 ~ Réveil brumeux

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Les rayons du soleil viennent malicieusement caresser mes paupières endormies. Ma tête est terriblement lourde, tout comme le reste de mon corps. Mes souvenirs sont brumeux, j'ai l'impression d'avoir la tête vide et de ne me souvenir de rien. Que s'est-il passé ? Comment suis-je arrivée ici ? Où suis-je ? Toutes ces questions me font vriller et ne font qu'accroitre mon angoisse. Je sens alors une main se glisser dans la mienne et la chaleur qui s'en dégage parvient à m'apaiser, étrangement.

– Rose, murmure faiblement une voix, comme si elle avait peur de me réveiller.

Je lutte de toutes mes forces et parviens difficilement à entrouvrir mes lourdes paupières. Ma vision est floue et ne fait que renforcer ce sentiment de malaise qui m'habite, me donnant presque envie de vomir. Je cligne plusieurs fois des yeux et finis par m'habituer à la luminosité de la pièce. Mon regard se pose alors sur un homme assis à mon chevet, un grand blond qui me dévisage de ses yeux noisette. Je peux aisément percevoir toute la peine qu'il porte à travers son regard tant ce dernier est expressif. Son visage s'illumine complètement lorsqu'il remarque que je suis à nouveau consciente.

– Tu es enfin réveillée, j'étais terriblement inquiet, souffle-t-il avec soulagement.

Il se lève alors de sa chaise et se penche vers moi, hésitant quelques secondes, avant d'enfin sceller nos lèvres par un doux baiser. Ses lèvres sucrées ont un goût étrangement familier qui ravive en moi quelques vieux souvenirs enfouis. Sa main gauche vient se glisser sur ma joue et la caresse amoureusement du bout des doigts. Je sens mon cœur s'emballer dans ma poitrine, et une douce sensation de bien-être s'empare de moi. J'ai un passif avec cet homme, j'en suis pratiquement certaine.

Je le sens sourire contre mes lèvres tandis que sa main vient se loger dans mes cheveux. Je me redresse légèrement sur mon lit et place mes deux mains à l'arrière de sa nuque pour mieux m'agripper à lui comme à une bouée de sauvetage. Plusieurs souvenirs incompréhensibles remontent dans mon esprit. Je nous vois nous embrasser à plusieurs reprises et dans divers endroits ; je me vois également complètement nue avec cet homme pour partager un moment charnel sur ce qui semble être de la paille. Je ne peux empêcher mes joues de virer au rouge vif suite à ce souvenir intime.

Malheureusement, alors que je m'attends à ce que notre baiser aille plus loin, il se ravise et met fin à notre échange, me laissant un étrange goût amer dans la bouche. Nos yeux se captent et ne parviennent plus à se lâcher, nous sommes captivés l'un par l'autre. En creusant au fin fond de ma mémoire en piteux état, je parviens alors finalement à mettre un nom sur ce visage familier.

– Reiner, murmuré-je plus pour moi-même que réellement pour lui.

Son visage semble s'illuminer lorsque je prononce son nom et il m'adresse un sourire chaleureux. Il reprend ma main entre ses doigts et resserre légèrement son étreinte. Reiner continue de détailler silencieusement les contours de mon visage, il semble d'ailleurs hypnotisé par mon regard azur. Je le quitte des yeux et observe la pièce dans laquelle nous nous trouvons. Il s'agit d'une chambre très modestement meublée. Le lit sur lequel je suis allongée fait face à la porte. Un bureau trône contre le mur de droite, et une commode contre celui de gauche. Une petite fenêtre à côté de mon lit laisse faiblement entrer la lumière dans la pièce. Mon inspection de la pièce étant terminée, je replonge mon regard dans celui de Reiner.

– Que m'est-il arrivé ? demandé-je finalement. Je ne me souviens de rien ...

Reiner se rassied sur la chaise installée juste à côté de mon lit mais sans pour autant lâcher ma main.

– Tu as eu un accident ... Ton avion s'est crashé, et tu es restée inconsciente un long moment.

Il devient soudain anxieux et je sens ses doigts frémir autour de ma main. Je fronce les sourcils et le questionne du regard mais ses yeux semblent vouloir me fuir à tout prix. Sentant un certain malaise s'installer entre nous, je décide de ne pas approfondir la question et détache mes yeux de lui pour observer la cour de la caserne active comme une fourmilière à travers la fenêtre. Il me cache quelque chose, j'en suis pratiquement certaine, mais je préfère ne pas le brusquer pour l'instant. De toute manière, ma tête est terriblement douloureuse et résonne comme un tambour, alors je n'ai pas envie de trop me creuser la tête aujourd'hui.

A l'extérieur des murs [Livaï x OC] [Reiner x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant