24 ~ Je t'aime

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Livaï Ackerman ouvre difficilement les yeux, ébloui par la clarté aveuglante des rayons du soleil qui s'immiscent malicieusement par sa fenêtre. Tout son corps est engourdi et étrangement lourd. Un bourdonnement incessant retentit dans sa tête et le fait vriller. Sa bouche est pâteuse et sèche, il a terriblement soif. Au moindre mouvement, il tressaille, pris de douloureuses courbatures. Chaque parcelle de son corps le fait souffrir, comme si toute la cavalerie venait de lui galoper dessus.

Mais que s'est-il passé ? Qu'a-t-il fait pour se retrouver dans un état pareil ? Livaï l'ignore, ses souvenirs sont brumeux et indistincts. Il distingue le doux visage de Rose parmi ses souvenirs vaporeux et esquisse malgré lui un sourire niais. Il fronce les sourcils lorsque, en tournant la tête, il ne l'aperçoit pas à ses côtés. C'est étrange, il avait pourtant l'impression d'avoir passé la soirée à ses côtés. Le soleil est haut dans le ciel et Livaï a dormi anormalement longtemps, Rose s'est probablement levée il y a plusieurs heures et a déjà entamé sa journée de travail.

Livaï se pince les lèvres d'un air coupable. Tout le monde s'est levé aux aurores pour bosser pendant qu'il était occupé à faire une grasse matinée étrangement longue. D'ailleurs, comment se fait-il qu'il ait pu dormir aussi longtemps ? Lui qui a d'ordinaire tant de mal à trouver le sommeil et à dormir plusieurs d'affilée, c'est étrange qu'il soit tombé comme une masse et fait une nuit si longue.

Envahi par la culpabilité, Livaï se redresse brusquement dans le but d'enfin se lever, un peu trop brusquement d'ailleurs puisqu'il est saisi d'un fulgurant vertige. Il agrippe fermement ses draps et ferme les yeux en attendant que cette terrible sensation de nausée s'estompe. Mais que lui arrive-t-il ? Jamais de toute sa vie il n'a été dans un état pareil. Lui qui ne boit jamais la moindre goutte d'alcool, il a l'impression d'avoir bu un tonneau entier de vin et d'avoir une sacrée gueule de bois.

C'est donc ça que ressent Rose pratiquement tous les matins en se levant, ricane sa conscience.

Oh voyons, ce n'est pas comme si Rose buvait tous les j... Oui, bon, peut-être que si en fait, mais là n'est pas la question. Livaï rouvre précautionneusement les yeux et s'assied sur le bord de son lit. Il ne parvient à distinguer que des formes floues, ce qui accentue ses haut-le-cœur. Il prend sa tête entre ses mains à s'en arracher les cheveux et pince les lèvres. Il n'est pas en pleine capacité de ses moyens, et il déteste ça.

Trois coups secs sont frappés à la porte de sa chambre et résonnent violemment dans sa tête, comme si quelqu'un s'amusait à y sonner les cloches d'une cathédrale. Livaï pousse un long râle inintelligible avant d'autoriser la personne à entrer. La porte s'ouvre sur le visage rayonnant mais néanmoins inquiet d'Hanji. Cette dernière fronce les sourcils en voyant le caporal dans un tel état et décide d'entrer dans la pièce.

– Livaï ? Est-ce que tout va bien ? s'inquiète-t-elle.

Livaï secoue lentement la tête de gauche à droite, réveillant ainsi son mal de crâne. Les pas d'Hanji résonnent comme un assourdissant bruit de tambour dans la pièce silencieuse, arrachant une grimace au caporal. Le cadre du lit grince sinistrement lorsque Hanji s'assied à côté de son ami. Cette dernière semble mal à l'aise et ne semble pas savoir quoi faire pour le réconforter. Livaï est accoudé à ses genoux et tient sa tête entre ses mains.

– Je pensais que tu ne buvais jamais, plaisante Hanji pour détendre l'atmosphère.

Elle laisse échapper un rire timide qui bourdonne douloureusement aux oreilles de Livaï et lui donne envie de se cogner la tête contre un mur.

– Je n'ai rien bu, grogne Livaï.

– Oh voyons, à d'autres pas à moi, surenchérit-elle en lui donnant un coup de coude amical.

A l'extérieur des murs [Livaï x OC] [Reiner x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant