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Les pensées se mélangeaient dans sa tête, comme un tourbillon sans fin, ne voulant le relâcher, l'entraînant dans une spirale noire, une spirale infernale de pensées négatives, entraînant en son cœur, une migraine horrible.

Rintarō n'en avait pas dormi, avalant doliprane sur aspirine, ne s'arrêtant que quand sa vue se brouilla légèrement. 

Assis sur le lit, la tête entre ses mains, les mêmes échos parvenant à son esprit, le torturant sans relâche.

Il soupira.

Sa tête était comme transpercée d'une longue aiguille de fer, ses jambes étaient lourdes d'effort, ses bras courbaturés par l'entraînement, le tout donnant un mélange de douleurs continuelles et insupportables.

Voyant que le soleil était sur le point de se lever, il se massa les tempes espérant soulager sa boîte crânienne.

Malgré ses muscles tiraillés, Rintarō se leva, titubant sur ses jambes et avança jusque là porte.

Poussant la poignée, il s'engagea dans les couloirs, voulant rejoindre la salle de réunion, où il était attendu, depuis sûrement cinq bonnes minutes.

Mettant un pied devant l'autre difficilement, son corps entier titubait, manquant de le faire tomber à chaque tournant qu'il prenait. 

Un cachet n'aurait pas été de refus.

Ruminant dans sa barbe, il n'entendit pas les pas pressés de quelqu'un qui semblait vouloir le rattraper.

Et c'est quand il sentit une main sur son épaule, une respiration coupée, et surtout ce parfum envoûtant qu'il comprit qu'il était trop tard.

— Rin'.

Il se retourna, à l'appel de son surnom, pensant que son retard n'allait qu'être aggravé.

Mais ces pensées futiles disparurent bien vite quand il vit l'air inquiet qu'arborait Osamu.

— Osamu ?

Sûrement qu'il aurait dû lui aussi l'interpeller par un surnom, mais pour l'instant, il était bien trop gêné pour pouvoir le faire.

Puis Rintarō se souvint; de toutes ces fois où, au détour d'un couloir, apercevant une chevelure grise ou blonde, il s'était enfuit en courant, de ces missions où il ne prononçait à peine une phrase, évitant le regard des deux jumeaux, ou de ces fois où il avait fait semblant d'été occupé, pour ne pas parler à une certaine personne.

La liste était longue.

Alors, tout en se perdant dans ces yeux profonds, la culpabilité l'envahit, peu à peu, jusqu'à l'ensevelir entièrement.

Mais, alors qu'Osamu aurait pu lui reprocher un million de choses, la seule qu'il prononça réussit à couper son souffle.

— Rin', tu vas bien ?

Un frisson parcourut son corps, serpentant dans sa colonne vertébrale, le chatouillant la nuque.

— Oui, et toi ?

Osamu lui sourit timidement, voyant qu'il s'était inquiété peut-être pour rien.

— Ça va.  Mais...

Oubliant toute gêne, Rintarō fronça les sourcils, attendant la suite de sa phrase.

— Mais ?

Osamu pouffa, devant son air, faisant immédiatement ressentir ce petit quelque chose que Rintarō ne parvenait pas à décrire.

— Mais tu m'as manqué.

Rintarō s'autorisa à sourire faiblement, voyant que son absence avait marqué son ami.

Rompant le contact qui s'était formé entre leurs deux regards, Osamu s'enfuit à toute allure, laissant Rintarō, seul, encore chamboulé par le passage éclair de son ami.

« Ma réunion », se souvint-il précipitamment, avant de s'enfuir dans la direction opposée à celle de l'objet de ses pensées.




Hey :3

Report (OSASUNA)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant