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Ce soir-là, le soir de notre rupture est resté gravé, est gravé et restera gravé dans ma mémoire. Je n'ai peu de souvenirs sur ce qu'il s'est passé quand je suis rentré chez moi, car après avoir longtemps pleuré sans me relever, j'ai fini par m'endormir. Quand je me suis réveillé le matin, j'étais allongé par terre, personne n'était venu me porter et me mettre dans mon lit. Ça m'a permis de commencer à réaliser que Jae-Eon et moi n'étions plus ensemble. Mais étant en vacances, je ne me suis pas demandé comment j'allais faire quand j'allais le croiser, comment on allait pouvoir rester tous les quatre ensemble. Je suis simplement resté chez moi quelques jours car quoi que je faisais, je pleurais. Il m'était donc impossible de sortir ou de voir quelqu'un dans cet état, mais j'ai fini par aller voir Ye-ji. Il fallait que je la vois, que je lui parle. J'avais besoin de son réconfort.

Quand je suis arrivé chez elle, je n'ai pas pu me retenir et me suis effondré dans ses bras. Je ne sais pas comment elle a fait, mais elle a tout de suite compris ce qu'il m'arrivait. J'ai immédiatement soupçonné Yunho, mais il ne le savait pas, à ma plus grande surprise. Nous avons discuté durant des heures Ye-ji et moi. Je lui ai tout raconté, je lui ai partagé mes inquiétudes, je me suis livré à elle... et elle m'a apporté tout le réconfort qu'il fallait, même si elle a aussi éveillé d'autres inquiétudes et questions. Nous avons passé des jours et des jours ensemble, elle a tout fait pour me changer les idées, pour me réconforter et j'ai fait tout mon possible pour ne pas penser à ce que je traversais. Seulement, tout ce que je faisais, tout ce que je voyais ou tout ce à quoi je pensais me ramenait à lui et me faisait fondre en larmes, n'importe où et n'importe quand. Il a même été compliqué pour moi de rester concentré pendant mes journées de stage durant les trois dernières semaines. On m'a donc par gentillesse et pitié laissé quelques jours de repos. J'ai tout de même beaucoup travaillé quand j'étais à la maison, pour penser à autre chose, et éviter encore et toujours de pleurer. Je n'ai rien dit à mes parents quand je suis allé les voir, j'ai dû leur mentir. Je leur ai dit que Jae-Eon allait très bien, mais qu'il ne pouvait pas être là aujourd'hui. Ils ont été compréhensifs, mais m'ont demandé de revenir avec lui la prochaine fois.

Je n'ai par ailleurs pas eu une seule nouvelle de Jae-Eon depuis. Je lui ai écrit des messages, mais je n'ai jamais eu le courage de les envoyer, par peur de ne jamais recevoir de réponses et je n'ai jamais reçu de message de sa part non plus. Je me demande si lui aussi en a écrit, mais ne me les a jamais envoyés. Je me demande aussi comment il va, si c'est dur pour lui comme ça l'est pour moi. J'aimerais lui poser toutes les questions que je me suis posées dernièrement et j'aimerais sincèrement qu'il y réponde. Comme, combien de temps il va avoir besoin ? De ne pas savoir combien de temps exactement il lui faut, ce qu'il ne sait pas non plus, éveille en moi tant d'inquiétude et tant de tristesse. Cela fait déjà presque un mois, mais c'est déjà trop douloureux. Il est inimaginable pour moi de penser que cela pourrait durer encore des mois, voire des années. Je ne pourrais plus attendre, je serai obligé de le laisser partir, de passer à autre chose. Rien que de m'imaginer ça m'accable de douleur. Si j'avais eu la possibilité de choisir, je n'aurais pas hésité une seule seconde, je serais resté avec lui, même si cela signifiait devoir continuer à vivre avec sa dépression capricieuse. Cela aurait été moins douloureux que de devoir me séparer de lui et d'espérer qu'il revienne... Mais malgré la tristesse, j'ai réussi à vivre normalement. Je n'ai pas perdu l'appétit, j'ai dormi comme à mon habitude, je ne me suis pas laissé abattre par mes sentiments, même s'il a tout de même été difficile pour moi de sourire autant qu'avant, d'apprécier les choses que je faisais et que je fais encore aujourd'hui. J'espère seulement que Jae-Eon n'a pas été trop affecté par la décision qu'il a prise, car même s'il a été un mur ce soir-là, je sais qu'au fond de lui, il était tout autant déchiré que moi. Je sais que quand il s'est retourné, tout ce qu'il venait de retenir s'est libéré. Alors j'espère qu'il n'a pas perdu encore plus pied.

You Did WellOù les histoires vivent. Découvrez maintenant