Arsène
Je me réveille avec un mal de tête atroce. J'ai chaud et je sens une couette ainsi qu'un bras sur moi. Je me rends compte que je suis collé à quelqu'un. Je recule violemment vers l'arrière en panique face à mon incompréhension de la situation. Je tombe sur le sol entraînant l'édredon dans ma chute, ce qui provoque un grognement de la personne qui se trouve encore dans le lit. Il se redresse et je vois son visage.
- Erdem ?!
- Oui c'est bien moi, c'est une raison pour retourner mon lit au réveil ?
- Espèce de mufle, ne joue pas à ça avec moi ! Qu'est ce qu'il s'est passé hier soir pour que je me retrouve dans ton lit ?
- Ne sois pas trop déçu mais il ne s'est rien passé mon joli !
J'attrape un oreiller et lui lance dessus.
- Tant de violence ! Tu devrais me remercier de m'être occupé de toi alors que tu étais ivre, boulet.
- Dans tes rêves, saleté. Si tu n'étais pas arrivé pour tout foutre en l'air, j'aurais passé une soirée calme avec Amel !
- Comme s'il voulait passer une soirée calme avec toi.
- Obsédé, tu sais très bien que c'est faux, et même si c'était le cas ça te regarde ?
- Non mais même en te détestant, j'avais tellement pitié que je n'ai pu m'empêcher de venir à ta rescousse.
- Je ne suis pas un chaton bloqué en haut d'un arbre. Et je suis certain que tu te voiles juste la face. Tu ne supportes pas que je parle à quelqu'un d'autre c'est tout, Amel a tort tu n'es pas intéressé par moi, tu es juste intrigué, et ça te suffit pour me pourrir la vie.
Il me regarde avec colère.
- Tu comptes développer une thèse à partir de tes conneries dans ma chambre encore longtemps ou tu peux me laisser ? Tu rends l'air irrespirable.
- Non ça c'est juste ton haleine qui s'approche du gaz toxique, Erdem.
Je quitte la pièce en claquant la porte.
Erdem
Je me masse les tempes en me remémorant la soirée précédente.
"J'ouvre la porte de l'appartement et la referme derrière nous.
- Bon Arsène, vas prendre une douche et va te coucher. Tu es loin d'être ivre mort alors débrouilles toi.
- Ordure.
- Tu te crois vraiment en état de démarrer une joute verbal ?
- Pour toi c'est peut être un combat, pour moi c'est uniquement de l'honnêteté.
- Ta haine est inégalable je te l'accorde mais elle est toujours autant injustifiée.
- Tu as détruits ma vie. Te haïr est la chose la plus justifiée que je puisse faire.
- On n'a rien en commun Arsène. Je ne sais pas ce que tu inventes mais la seule chose que je t'ai faite, c'est répondre à tes piques.
- Ne fais pas semblant ! C'est toi qui a publié mes conversations avec mon petit ami ce jour là, ça ne peut être que toi, n'essaye pas de nier. Alors, ça t'a bien amusé de me voir me faire pourrir pour une chose que je n'ai pas choisie ?
Je le regarde sous le choc en entendant sa voix se briser sur la dernière phrase. Cette haine se construit-elle sur une montagne de blessures et d'illusions depuis tout ce temps ? Mon cœur se sert et je peine à trouver les mots qui me brûlent pourtant les lèvres.
- Je n'ai jamais fait ça, je ne suis pas ce genre de personne ! Pourquoi penses-tu ça ?
- Tu es le seul qui a pu toucher à mon téléphone et avoir accès à mes conversations. Je l'ai laissé juste quelques minutes et ça t'a suffit.
Il me regarde avec cette lueur de colère habituelle, mais maintenant je la vois comme elle est réellement : une carapace. Pour la première fois, j'éprouve de la peine pour lui.
- Je te le promets, ce n'est pas moi.
Je le vois hésiter et arrêter la lutte. Juste pour ce soir. Instinctivement je lui ouvre mes bras et il s'accroche à moi.
- Je t'interdis de me laisser.
- Je suis fatigué, allons nous coucher."
Il a peut-être été blessé mais il a été infect avec moi. Je ne dois pas me laisser faire. Ce n'est pas comme si avoir de la pitié pour lui allé changer la situation. Je vais lui prouver qu'il a tord, que je n'ai rien fait et qu'il déteste la mauvaise personne depuis le début. Je veux voir détruit le véritable coupable.
Je compose le numéro de mon meilleur ami et j'attends qu'il réponde.
- Allo ?
- Allo, c'est Erdem.
- Je sais on fait des progrès fou de nos jours, alors au cas où ça t'échapperais les noms s'affichent quand un contact nous appelle.
- Très drôle Neil, en parlant de technologie, tu es toujours aussi fort ?
- Eh bien, oui je suppose.
- Tu pourrais me rendre un service ?
- Bien sûr.
- Tu serais capable de retrouver l'identité de quelqu'un à partir de publications anonymes qui datent d'il y a plus de trois ans ?
- Je pense mais ça prendra plus ou moins du temps la personne peut avoir changé d'appareil, etc entre temps.
- Très bien. Tu vois ce gars Arsène ? Il se trouve que c'est maintenant mon nouveau colocataire.
- Oh chauddd.
- Assez oui, mais il se trouve que j'ai appris pourquoi il me déteste à ce point.
- Il refoulait ses sentiments pour toi ?
- N'importe quoi, idiot.
Je l'entends ricaner au bout du fil.
- Bref quand on était en seconde, des pages de conversation avec son petit ami ont été publiées sur le forum de l'école avec son identité.
- Quel rapport avec toi ?
- J'y viens, ça lui a valu beaucoup d'agressions homophobes apparemment.
- Tu l'as agressé ?
- Mais non enfin !
- Mais tu n'as pas protesté contre non plus.
- On était ennemi.. Je ne faisais pas attention à lui, je n'y ai jamais fait attention.
- Tu aurais aimé faire autrement ?
Je marque une pause.
- Peut être... Je t'envoie le lien du forum. Essayes de retrouver l'identité de la personne qui a fait ça s'il te plaît.
- Oui mais pour quoi faire au fait ?
- Pour lui prouver qu'il a eu tort de s'en prendre à moi.
- Mouais, car c'est ton genre maintenant de vouloir répliquer dans ce genre de situation ?
- Je ne veux pas savoir ce que tu insinues.
Je raccroche avant qu'il n'ait le temps de répondre.
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Tissu d'illusions
RomanceArsène aspire à un changement de vie drastique, un renouveau. Pourtant tout ses espoirs semble s'écrouler devant lui lors de son entrée à l'université, à cause de ce garçon. Pourquoi Erdem Dulci, son pire ennemi, doit il encore tout gâché ?