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Je suis rentrée chez moi. Les jours suivant c'était
préparation du mariage à Mohamed, y avait geh
des gens qui m'interpellaient dans la rue, je
connaissais même pas ou juste de vue et qui me
disait "ah inchallah dans 1 mois le mariage de ton
fréro ça va gérer". Mohamed il était entrain de
péter un câble parce que lui il aimait trop les
valeurs zehma discrétion, il était trop comme mon
père. Et ma mère était entrain de retourner la
France jusqu'au bled !

Ma soeur Rim elle me parlait d'aller voir Youssef au parloir, je tentais de lui enlever cette idée de la tête, c'était inutile, elle allait tout droit dans le mur, mais elle est trop têtu ! Le bac approché à grand pas, et puis le soir j'étais trop occupé entre l'auto-école et m'occupé des examens de khalti ainsi que de sa maison.

Avec Houssam c'était à base d'appel léger juste après les cours, au moment de son réveille. Il était grave occupé et moi aussi, donc il me passait un salem ça va pour me dire qu'il était toujours vivant et voilà.

Quand je le croisais il me tapait sur la tête ou me lâcher des sourires y avait rien de bien exceptionnel. Mais il était là j'avais toujours contact avec lui et je savais que si ça allait pas il m'appellerait et c'était déjà ça de prix.

On vivait une relation à distance, si ce n'est même pas une relation mais l'important pour moi
c'était qu'il comprenne que je serais là, quoi qu'il
arrive, je le lâcherais pas. Et une fois khalti elle m'a
dit "benti grâce à toi mon fils il rentre plus dans des
sales états le soir, il rentre tard mais il rentre
normal". C'était déjà ça de prix ! Je faisais
beaucoup la prière de consultation à cette époque.

Le soir je restais des heures à serrer le pendentif
avec la chevalière à Houssam, parfois je pleurais et
d'autre fois je me calmais en me disant "dis al
hamdulillah il est vivant et en bonne santé"

Puis un matin il était environ 5 h pour téléphone
s'est mit à vibrer grave fort, je flippais que ça
réveille les filles ou pire mes frères. Comme
d'habitude quand je répond au téléphone fallait que
je chuchote, que je m'étouffe son la couverture ou
que je mette par le fenêtre. Heureusement la
chambre de mes frères étaient pas collés à la notre
sinon il aurait été impossible pour moi de répondre
à ce fichu téléphone!

Moi : hum.

Houssam : tu dors là ?

Moi : bah j'dormais oué

Houssam : ah smeh.

Moi : mehlich!

Houssam : t'as cours là ce matin ?

Moi : bah oué pourquoi

Houssam : à quel heure ?

Moi : 8h

Houssam : ah .... t'as quoi comme cours ?

Moi : sport et philo

Houssam : vas-y ça sert à rien comme cours ça, ça
'dit pas de venir avec moi ce matin et j'te ramène
cette aprème

Moi : euh. bah si tu veux. Mais faire quoi ?

Houssam : prends des fringues de sport et descend
je t'attend au parking derrière la tour à osman

Moi : ah zehma tu veux pas me dire

Houssam : vas-y speed

Moi : oué j'me depêché inchallah

Houssam: azy

Il raccroche. C'était grave pas sérieux de ma part de
sécher surtout la philo à moins d'un mois du bac.
Mais voilà c'était Houssam et je savais qu'il allait
pas appeler en me disant "je vais pas bien viens on
se voit". Fallait comprendre le côté subliminal du
truc, il disait ça hyper zen zehma tout va bien, on
va faire du sport à 8h du matin alors que t'as cours
de philosophie, pour me dire finalement "je pense
que j'ai besoin de prendre l'air".

La Chronique d'Intissar : Mon thug loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant