Chapitre 4

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Après cette douche endiablée, nous redescendions plus proches que jamais dans la pièce familiale où le repas allait être bientôt servi. Ici -à part quand Elsa est en retard !-, on mange à heure fixe. Midi trente pour le déjeuner, dix-neuf heures trente pour le dîner. Mais le couvert est dressé trente minutes avant ... Et c'est comme ça depuis que je viens ici !

Le repas se déroula au calme, sans encombre, ni remarque déplacée. Les frères jumeaux parlaient jeux vidéos, Caroline n'a pas dit un seul mot, Francis racontait espérer attraper un sanglier pour le repas d'anniversaire de sa "fille chérie", et Elsa me regardait droit dans les yeux chaque fois qu'elle le pouvait, éveillant en moi des sens que j'avais mis en veille volontairement.


Vingt-et-une heures quarante-cinq.

Les parents d'Elsa sont dans le salon en train de regarder la télévision, qui est d'ailleurs très forte. Après m'être assurée que leur émission n'était pas prête de se terminer, je me dirigeais dans la cuisine où Elsa était en train de vider le lave vaisselle.

J'arrive discrètement, sur la pointe des pieds, et me glisse derrière elle, venant mettre mes mains sur ses hanches et ma tête dans son cou.

- Mais tu es folle ! Me lança-t'elle, on pourrait nous voir !

- Tes parents sont à fond devant leur programme, et tes frères sont montés, il n'y a personne.

- Tu es folle quand même, répéta-t'elle en me faisant face cette fois-ci.

- Folle de toi oui, ça ne fait aucun doute.

J'avais toujours mes mains sur ses hanches, et je la regardais droit dans les yeux. Il y avait une tension entre nous, une tension passionnelle, une tension sexuelle.

Quant à elle, elle avait posé ses mains derrière ma tête, et passait ses doigts dans mes cheveux.

- Ils ont poussés depuis la dernière fois que j'ai fait ça !

- Ça fait un moment que je ne les ai pas fait couper effectivement.

- Mais ça te va bien, j'aime bien comme ça.

Avant, j'avais une coupe plutôt très garçonne, rasée sur les côtés et la touffe sur le haut du crâne. Maintenant, je laisse de la longueur, et mes cheveux tombent très légèrement sur le haut du cou et derrière les oreilles.

- Qu'est-ce que tu vas faire ? Dis-je en ayant tout de même peur de casser un peu l'ambiance. Je n'ai toujours pas envie d'être la fille de l'ombre tu sais ...

- Oui je sais ... Je n'y ai pas réfléchi, mais je te promets d'agir.

- J'ai très envie de dormir avec toi ce soir.

- Tu sais que ce n'est pas possible.

- Même si je te rejoins discrètement une fois tout le monde au lit, et que je te promets de juste te prendre dans mes bras sans aucune arrière pensée ?

- Même ! D'autant plus que je sais très bien que tu en as, des arrières pensées !

- Merde, je suis grillée !

Je souriais, me retenant même de rire pour ne pas déranger la maison, Elsa aussi, et je venais frotter de nouveau mon nez contre le sien. C'était notre truc, notre marque de fabrique. J'aimais faire ça.

- On peut au moins regarder un film ensemble ? C'est pas trop bizarre ça si ?

- Oui, mais ne fais pas genre de t'endormir dans mon lit, je te connais !

J'avoue tout, cette idée m'avait frôlé l'esprit ! On rejoignait alors sa chambre où on s'installait dans le lit. Peu importe le film qui défilait à l'écran, l'important ici était juste de passer du temps ensemble. J'avais passé mon bras droit autour de ses épaules, et elle était calée contre moi. Je lui caressais le bras, sans rien de plus, juste ça. Et finalement, c'est elle qui s'endormit contre moi ! Elle aura tenue à peine trente minutes !

Alors qu'est-ce que je pouvais bien faire ? La réveiller ? Me glisser discrètement dans les draps pour m'endormir à mon tour ? Je choisissais cette deuxième option. Mais avec un bras engourdi, la tâche n'était pas aisée !


- Aby ?

- Hm ?

Quelque chose me caressait le visage, et je mis plusieurs secondes avant de m'apercevoir que je ne rêvais pas, et que c'était bien la main d'Elsa !

- Je crois que je me suis endormie avant toi !

- Effectivement, et je n'ai pas eu à cœur de te réveiller ... Il est quelle heure ?

- Déjà neuf heures trente ...

- T'as bien dormi mon chat ? Tentais-je craignant qu'elle ne prenne la fuite.

- Je me rappelle pas avoir si bien dormi que dans tes bras ...

Je me tournais alors vers elle pour la regarder. Elle était toujours aussi belle, même le matin, même pas coiffée, pas maquillée, le visage encore endormi. Je posais ma main sur sa hanche et venait l'embrasser. Trois mots brûlaient mes lèvres; "je t'aime". Finalement ...

- Je t'aime si fort ... Chuchota-t'elle.

- Je t'aime encore plus fort.

Je resserrais l'étreinte autour d'elle, consciente de tout ce qui se passait. On avait fait l'amour hier soir, on avait dormi ensemble, elle me disait je t'aime, le tout sous le toit de ses parents ! Ma Elsa serait-elle enfin prête à vivre comme elle le mérite ?




On retournera voir la merOù les histoires vivent. Découvrez maintenant