Chapitre 11 - Révélations

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Chris

Tout le trajet de retour s'était déroulé dans un calme relatif. Mélanie chantonnait sur de la variété belge et française, Mantis dormait, avachie sur la vitre et Lyam... Ah Lyam. Il avait le regard perdu dans le vide, mais quand il revenait à lui, il cherchait directement mon reflet dans le rétroviseur droit de la Mini. Ma respiration devenait toujours plus laborieuse dans ces moments-là.

Je me demandais si Mélanie comprenait ce qu'il se passait. Elle devait forcément se douter de quelque chose, les traces que j'avais laissées sur le corps de Lyam n'étaient pas passées inaperçues. Elles avaient même été encore légèrement visibles aujourd'hui puisque son corps était exposé. Il affichait ces marques de débauche sans la moindre gêne, sans aucun complexe. J'appréciais ça chez lui, ce côté je-suis-beau-gosse-et-je-me-fiche-de-ce-que-vous-pensez. Il n'avait pas peur d'afficher ce côté décadent de sa personnalité.

Cette partie débauchée de lui m'excitait beaucoup plus que je n'osais l'admettre.

J'étais loin d'être un saint, mais je n'avais jamais dévoré la peau de quelqu'un avec autant de sauvagerie. Car oui, il avait des morsures sur tout son buste. Dans mon désir enfiévré, je n'avais même pas remarqué l'ampleur de ma bestialité. Il réveillait cette part animale en moi, celle inhérente à chaque être humain, mais que nous n'étions pas tous capables de dompter. Quand il m'avait dévoilé son corps, j'avais perdu toute maitrise du mien.

J'avais demandé à Mélanie de me déposer chez Anaïs, là où j'avais laissé ma moto. Ce n'était pas un très beau modèle ni très récent d'ailleurs, mais ça me permettait de me rendre où je voulais et c'était largement suffisant étant donné mon peu de moyens financiers actuellement.

J'avais évité de croiser le regard de Lyam en quittant la voiture, je savais que je n'arriverais pas à faire comme si c'était un échange anodin. Pour ne pas me faire griller, j'avais préféré éviter toute tentation.

Je saluai d'un geste évasif la voiture avant qu'elle ne démarre et disparaisse dans la nuit.

-       J'espère que tu as passé un bon moment avec Lyam, lâcha Anaïs d'une voix doucereuse.

Je ris instinctivement et particulièrement nerveusement.

-       Avec vous tous, oui, la corrigeai-je.

La petite Asiatique leva les yeux au ciel et fit la moue.

-       On dirait que sur mon front il est inscrit : fille naïve, plaisanta-t-elle. À ton avis, pourquoi je t'ai invité aujourd'hui ?

Je détestais les questions pièges des filles, je ne savais jamais quoi y répondre et de toute façon, je me plantais toujours.

-       Parce que tu apprécies ma compagnie ? tentai-je en esquissant un sourire hypocrite.

Elle pouffa de rire en rejetant un mèche de cheveux par-dessus son épaule.

D'accord, je m'étais vautré. J'avais pourtant cru que je lui plaisais bien.

-       Si je dois être totalement honnête, j'avais d'abord flashé sur toi (ah, je me disais aussi). J'avais clairement une idée derrière la tête quand je t'ai invité la première fois et même la deuxième, en fait. Mais je ne suis pas aveugle, j'ai remarqué comment tu le regardais.

Je ne savais pas très bien pourquoi, mais entendre quelqu'un d'autre que Lyam insinuer que j'étais attiré par lui me dérangeait. Tout cela dépassait les murs que nous avions érigés entre nous et le reste du monde. Et même si Mélanie devinait sans doute ce qui se passait, elle ne l'avait jamais formulé clairement devant moi.

Cœur perdu ('Trop Beau')Où les histoires vivent. Découvrez maintenant