Will you marry me ?

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Regina soupira profondément en se rongeant nerveusement les ongles, son téléphone portable collé à l'oreille, elle tournait sur sa chaise de bureau les yeux fermés. Encore une fois, elle avait tenté d'appeler sa petite amie qui était au front, encore une fois après des semaines sans aucune lettre elle avait craquée et lui avait téléphoné, encore une fois elle tombait directement sur la messagerie, encore une fois elle écoutait la douce voix de sa petite amie en retenant tant bien que mal les larmes qui menaçaient de couler le long de son visage. Six mois que sa compagne était partie au front, quelque part dans le monde. Quatre mois qu'elle n'avait plus aucune nouvelle d'elle. Quatre mois en se demandant si elle était toujours en vie ou si, à tout moment, des militaires allaient venir lui annoncer que sa petite amie était morte en héros. Se silence radio la tuait, pourtant elle y habituait puisqu'elle sortait avec Emma depuis plus de quinze ans. Elles s'étaient mises ensemble alors qu'elles étaient encore au lycée, alors qu'elles avaient dix-sept ans. A dix-huit ans, diplôme en poche, Regina était entrée à la faculté et Emma s'était inscrite à l'armée, moins d'un an plus tard elle était déployée pour la toute première fois. Personne n'avait cru en elles, tout le monde était persuadé que le couple que formait la cadette Mills avec une orpheline militaire ne tiendrait pas longtemps. Aujourd'hui, elles avaient trente-deux ans, Emma était générale de corps d'armée et visait le grade supérieur : générale d'armée. Elles étaient toujours ensemble, elles étaient toujours folles amoureuse l'une de l'autre comme au début de leur relation. Elles leur avaient fièrement montrée qu'elles étaient capables de le faire, que leur couple et l'amour qu'elles se portaient étaient suffisamment solide pour dépasser toutes les épreuves qu'elles croiseraient. Elles leurs avaient montrés qu'ils avaient tous eu tors et qu'elles avaient gagnés. Elle soupira à nouveau et laissa son téléphone tomber sur son bureau en bois sans prendre en compte l'écran qu'elle aurait pu casser. Elle noua ses bras sur le meuble et enfouit son visage à l'intérieur en mordillant l'intérieur de ses joues pour ne pas craquer. Quinze ans qu'elle vivait un véritable conte de fée auprès de la femme qu'elle aimait, quinze ans qu'elle avait la chance de pouvoir partager la vie d'une femme formidable, quinze ans qu'elle était plus que fière d'annoncer que sa compagne était une militaire de haut rang, quinze ans qu'elle souriait stupidement en lisant chaque lettre que sa petite amie lui avait envoyé du front. Quinze ans que cette vie était devenue sa vie. Elle le savait pertinemment, en était sur le champ de bataille, Emma risquait sa vie chaque jour, à chaque moment, et elle ne pouvait pas toujours se permettre de prendre vingt minutes pour lui écrire une lettre entre deux bombes, cinq minutes pour l'appeler et lui dire qu'elle allait bien entre deux rafales de balles. Elle le savait mais cette absence de réponse la tuait. Au fond, elle essayait de se rassurer en se disant qu'il fallait mieux ne pas avoir de réponse. Il n'y avait donc pas un diction qui disait : « pas de réponse, bonne réponse. » ? Et bien, tant qu'elle ne retrouvait pas deux militaires l'attendre devant la porte de son manoir, elle se raccrochait à l'idée qu'Emma allait bien, qu'elle était en sécurité, qu'elle était en vie, qu'elle n'était pas blessée, qu'elle combattait pour protéger ses frères d'armes et qu'elle n'avait tout simplement pas le temps de lui écrire, qu'elle n'avait pas le temps de chercher du réseau pour partager un appel de quelques minutes. Tant que personne ne viendrait lui dire que la femme qu'elle aimait été malheureusement une victime de guerre, elle se raccrocherait à cette image de son Emma combattant fièrement. Elle soupira profondément, se redressa dans sa chaise de bureau en entendant des coups être frappée contre sa porte et autorisation la personne à la déranger dans son cocon.

« Madame la directrice, le match de basketball ne va plus tarder à commencer. » Informa une jeune blonde en passant simplement sa tête dans la pièce.

« Bien, allons-y alors. » Soupira-t-elle en se levant.

En tant que directrice du seul lycée qu'il y avait dans la petite ville portuaire de StoryBrooke, elle se devait d'être présente pour absolument tous les évènements qu'elle organisait dans son établissement. Aujourd'hui, les élèves d'un lycée de Boston avaient fait le déplacement pour venir disputer un match de basketball avec l'équipe de son lycée et elle devait y assister. Elle n'aimait pas tellement le basketball, elle n'aimait pas vraiment le sport tout simplement mais Emma si. Emma avait été la capitaine de l'équipe de basketball pendant leurs années de lycée, il lui arrivait très souvent de rejoindre ses amies pour partager quelques paniers lorsqu'elle n'était pas en mission à l'autre bout du globe, elle avait même essayé d'apprendre les rudiments de ce sport à Regina qui s'y était intéressé pour lui faire plaisir mais qui n'allait certainement pas mettre la théorie en pratique. Elle prit son téléphone portable, quitta donc son bureau, le ferma à clé et suivi de près sa secrétaire, Chloé, qui tentait gentiment de lui faire la conversation. Elles traversèrent le lycée et rejoignirent le gymnase dans lequel se déroulait la rencontre sportive du jour. Regina ne quitta pas l'écran de son téléphone attendant désespérément de le voir s'allumer, de voir s'afficher le nom de sa petite amie. Elle soupira à nouveau, regarda sa secrétaire et mit son téléphone en mode silencieux. Elle s'approcha de Chloé et complimenta le directeur du l'autre lycée, elle lui serra la main et ils pénétrèrent dans l'immense gymnase tout juste rénové. Elle adressa un sourire poli mais forcé aux élèves qui l'acclamaient, elle monta sur la petite estrade – qui était installée en plein milieu du terrain sans qu'elle ne comprenne pourquoi – elle attrapa le micro et attendit d'avoir le silence pour pouvoir prendre la parole. En tant que bonne directrice qu'elle était, elle commença tout d'abords par remercier les élèves, professeurs, et parents qui avaient fait le déplacement pour assister à ce match. Elle remercia également les sportifs et le directeur qui venait du lycée de Boston et leur souhaita la bienvenue dans son établissement mais également dans la ville. Elle prit tout de même la peine de leur rappeler que se match était purement amical, qu'aucun coup ou infraction au règlement ne serait autorisée et que, qu'importe le vainqueur, ils seraient tous extrêmement fiers d'eux. Finalement, elle leur souhaita une bonne chance à tour, quitta l'estrade et alla se positionner entre deux gradins, auprès d'autres professeur, préférant rester debout durant le match.

One-shot- SwanqueenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant