One-shot- Swanqueen

Dont be late for diner Sherrif

Emma bailla doucement en couvrant sa bouche de sa main et pressa légèrement le pas jusqu'à atteindre son point de rendez-vous. Elle s'adossa au mur, frotta sa main sur son visage avant de la passer dans ses cheveux, elle s'étira légèrement et se mordit l'intérieur de la joue pour combattre la fatigue.

Elle n'était pas habituée à se lever aussi tôt, elle avait tendance à faire la grasse matinée avant d'aller courir après toutes ses personnes qu'elle était payée pour retrouver. Les rares fois où elle commençait aussi tôt, elle ne dormait pas de la nuit pour être certaine d'être debout donc ce soudain changement d'horaire et d'habitude était sacrément violent pour elle et ses longues heures de sommeil dont elle avait plus que besoin avant d'aller à la rencontre du monde extérieur.

La jeune blonde soupira doucement et attrapa son téléphone portable dans la poche arrière du jean bleu foncé qu'elle portait, elle jeta un coup d'œil à son écran verrouillé et laissa un profond soupir de soulagement traverser la barrière de ses lèvres quand elle constata qu'elle n'était pas en retard. Elle était même tout juste pile à l'heure ce qui était une grande première dans sa vie.

Durant vingt-huit longues années, elle avait été en retard à chacun de ses rendez-vous que ce soit chez le médecin, chez le dentiste, au poste de police, à l'hôpital, à la mairie ou encore au tribunal, elle avait toujours été en retard partout mais aujourd'hui ce n'était pas le cas.

Elle n'était pas en avance, certes, mais elle n'était pas en retard non plus et ça, c'était sans doute un petit pas pour l'humanité mais un très grand pas pour Emma Swan.

Si elle était capable de se battre contre ses mauvaises habitudes qui étaient tout aussi âgée qu'elle pour être à l'heure à un rendez-vous de son fils, ça voulait bien montrer qu'elle était prête à tout pour lui.

La jeune femme glissa son téléphone dans sa poche avant de relever la tête, un immense sourire se dessina sur son visage en voyant sa petite tête brune arriver au coin de la rue et elle le regarda courir dans sa direction sans bouger. Heureusement Henry pensa à ralentir avant de lui sauter dessus sinon ils auraient tous les deux finis au sol, en plein milieu de la rue.

L'enfant entoura ses hanches de ses bras et posa délicatement sa tête au niveau du creux que formait son ventre, il ferma les yeux et prit une profonde inspiration de l'arôme de cannelle qui enveloppait constamment la blonde.

Emma jeta un léger regard circulaire dans la rue et vint délicatement glisser sa main dans ses cheveux doux. Elle n'était pas encore habituée aux contacts humains et elle n'était pas non plus habituée à recevoir de l'amour ou encore de la tendresse surtout venant de son fils.

Son fils, qu'elle avait abandonnée dix ans plus tôt alors qu'elle purgeait une peine de prison qui n'était pas la sienne, son fils qui avait fini par la retrouver grâce à un site internet assez louche et qui n'avait pas trouvé de meilleure idée que de voler la carte de crédit de sa professeure pour venir fièrement toquer à la porte de son appartement alors qu'elle soufflait sa vingt-huitième bougie.

Elle avait encore énormément de mal avec tout ce qui était attention physique, tendresse, câlin, bisous alors qu'Henry ne semblait pas du tout perturbé par la situation. Il agissait avec un naturel qui la mettait presque mal à l'aise, il n'hésitait pas à la prendre dans ses bras comme si de rien était, comme si tout était normal, comme si elle avait toujours fait partie de sa vie..

La garante de caution avait encore un peu de mal avec tout ça mais elle n'allait certainement pas s'en plaindre. Pendant dix ans, dix très longues années, elle avait tant rêvé de pouvoir serrer son fils dans ses bras, le contempler de haut en bas le matin avant de le déposer à l'école, lui embrasser le front pour lui souhaiter une bonne journée ou une excellente nuit, lui offrir une crème glacée pour lui remonter le moral après une mauvaise note ou,  au contraire, l'écraser à une partie de jeu après une bonne note. Alors, malgré les difficultés et barrières qu'elle avait encore, elle ne se plaignait pas et elle ne le ferait jamais. Elle profitait pleinement de chaque seconde qu'elle pouvait passer en sa compagnie, de chaque câlin qu'ils partageaient, de chaque fou-rire qu'ils avaient don't elle tentait,petit à petit, d'en être l'instigatrice.