Vipère

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Le noir.

Et je parle pas de celui enfermé dans ma cave.

Tu te trouves drôle en plus.

Oui. Désolé j'adore l'humour noir

C'est tout ce que je voyais pour l'instant.

On m'avait bâillonné, ligoté, bandé les yeux et enfermé dans le coffre de la voiture pour ne pas que je puisse voir où on allait.

Ils auraient pu tout simplement juste me bander les yeux mais apparemment ce n'était pas assez drôle pour eux.

Enfin pour Stean et Zack du moins. J'entendais encore Stean ricaner sadiquement en m'attachant avec Zack qui lui était resté silencieux.

Je me retrouvais coincée là dedans sans pouvoir sortir avant qu'on soit arrivés à destination.

Je m'ennuyais toute seule à l'étroit dans ce coffre alors je m'amusais à compter les moutons le temps qu'on arrive.

Ce qui m'aidait à m'assoupir avec les bercements du moteur de la voiture.

-Nayra...Nayra réveille toi bordel !

Je me pris une claque dans la gueule ce qui me fis me réveiller en un seul bond.

-Ah enfin. Rajouta-Roxie qui venait de me gifler.

Elle venait de me détacher, je sors du coffre puis m'étire pour me dégourdir les membres.

Je regarde aux alentours mais seul un énorme parking qui s'étendait sur pas mal de mètres s'offrait à moi.

Zack était posé sur sa moto en train de fumer une clope. Dès qu'il me vit il s'approcha de moi d'une démarche assurée.

-Ecoute moi bien, essaye une tentative foireuse de fuite et tu rejoindras ta mère.

Je l'ignore avant de me diriger vers le grand centre commercial en face de moi. Je le déteste.

Cet homme je le déteste. Vous devez penser que je ne réagis pas alors que l'ampleur de ses paroles et de ses actes sont énormes.

Mais je savais qu'il pouvait me tuer.

Et qu'il n'allait pas hésiter à le faire s'il le fallait.

C'est bien pour ça que je ne me permettais pas trop d'écart.

Je m'y connaissais bien à ce genre de chose, ce genre de monde.

Ce n'est pas comme vous le pensez, comme on le vend dans les films ou les histoires.

Là c'est la vraie vie.

Un écart on vous tue, un mot de travers on vous tue, un acte déraisonnable devinez quoi ?

On vous tue.

On n'avait pas le droit à la seconde chance ni au bénéfice du doute.

C'était un monde cruel et impartial où le juste milieu n'existait pas.

Si tu es faible tu es mort, si tu es sentimental tu es mort, si tu te démarques trop des autres tu es mort.

Au moins une personne dans ce putain de monde voudra ta peau c'est sûr et certain.

Certaines personnes on tentait de se défaire de ce monde mais une fois qu'on y est entré on ne peut plus en ressortir.

Et c'est bien ce que je craignais.

Si je me mélange trop à eux je vais finir par être prise pour l'un des leurs ce qui n'est pas du tout le cas et on voudra ma peau en plus de la leur.

Own herOù les histoires vivent. Découvrez maintenant