Jour Quatre [ Corrigé ]

60 10 16
                                    

- Je me souviens, du début de notre relation Romane. On était si jeunes et si heureux. Les choses les plus simples que tu faisais me rendaient heureuse et tes promesses j'y croyais fortement.
On a commencé à vivre ensemble très tôt et on s'est fiancés. J'étais là dernière merveille du monde pour toi car il n'y avait plus rien de plus beau après moi disais-tu. Même ma copine qui voulait nous séparer n'a pas pu car tu m'en as fait part. Tu me disais que j'étais différente des autres, que j'étais unique. Mais qu'est-ce qui s'est passé pour que tu en arrives là Romane? On s'est mariés quand tu t'es senti prêt à passer le cap, je ne t'ai jamais pressé ou quoi que se soit. Tu n'étais pas obligé de le faire si tu ne voulais pas. Tu aurais pu me laisser partir quand tu t'es rendu compte que je n'étais pas là bonne pour toi.

Je le regardais et il me regardait aussi. Il resta muet et je ne saurais dire à quoi il pensait.

- On a juste fait deux ans heureux de mariage Romane. Juste deux ans!! Qu'est-ce qui s'est passé ? C'est vrai qu'on se connaissait depuis six ans avant ce mariage mais pourquoi c'est justement quand on légalise tout que c'est la catastrophe? RÉPOND MOI ROMANE!!! lui criai- je en tapant sur son torse.

- Jane calme toi! S'il-te-plaît! Je sais, j'ai déconné. Je ne sais pas ce qui m'a pris. Tu sais que je t'aime. Je vous aime toi et Soane. Je ne suis qu'un salaud je le sais. Mais pardonne moi ma chérie.

- Ce n'est pas ce que je veux entendre Romane. Revois notre conversation et répond moi quand je reviendrai tout à l'heure. Bonne journée!

- S'il-te-plaît, ne me laisse pas seul Jane! Je vais devenir fou attaché dans cette chambre seul. Je dis la vérité quand je te dis que je ne sais pas ce qui m'a pris tu as toujours été parfaite. Tu es mon amour.

Je l'observai sans dire un mot puis je sortis de la pièce. Je l'entendis crier mon nom mais je n'en avais rien à faire. Qu'il continue de crier, il allait se casser la voix et s'arrêter tout seul.

Heureusement pour moi, notre chambre était insonorisée. Les voisins n'entendaient pas ces cris énervants qu'il nous balançait. C'est juste à ce moment là qu'il a retrouvé la voix. Malgré tout ce que je faisais, j'avais peur de sa réaction quand je l'aurai détaché. Il pourrait porter plainte ou me faire du mal. Est-ce que je pourrai revenir avec lui après tout ça? J'étais assez tordue pour le faire mais j'allais quand même bien méditer sur ce sujet.

- Ma petite Soane, je suis tellement désolée que tu doives rester loin de ton papa pendant cette semaine. Mais c'est nécessaire pour qu'il voit le mal qu'il a causé à sa famille. Qu'il accepte vraiment ses actes, qu'il me dise pourquoi il les a commis en me demandant des excuses sincères et non pas juste pour que je le libère, me dis je à moi même.

Je me servis un verre de vin rouge après avoir enfilé un gilet sur cette nuisette de la même couleur. À force de vouloir le faire craquer je ne portais plus que ça. Qu'est-ce que je ne vais pas faire pour arriver à mes fins?

Putain, mais qu'est-ce que tu me fais devenir ? Cinglée !!

Je m'assis sur le balcon de notre appartement, calmement. Il y avait toujours cette voix dans ma tête qui me jugeait, qui me faisait la morale. Mais elle ne m'atteignait pas. La Jane gentille qui acceptait tout et n'importe quoi était partie, très loin.

Je regardai le soleil se coucher, il devait être dans les 17h45 ou 18 h je n'ai pas vérifié ma montre. J'aimais voir cette couleur orangée qui recouvrait le ciel, les nuages qui dandinaient dans cette étendu mystérieuse, s'évaporant et se réformant. Une lune presque apparante montrait déjà les signes de sa splendeur éclatante lorsque le ciel deviendra obscur. L'horizon qui semblait encore plus beau qu'à l'accoutumée avec ce mélange de couleurs vives dont l'orange, l'or et le rouge.

Les phares des voitures qui clignotaient en bas, du haut de mon immeuble ressemblaient à des lucioles très rapides et multicolores. Plus tard, lorsque l'obscurité aurait repris son dû, c'était encore plus magnifique! Malheureusement ce beau portrait était loin de représenter l'état actuel de mes ressentiments. Ce décor me faisait plutôt penser à notre lune de miel à Limbé. C'était beau, j'étais heureuse comme toujours avec lui! J'étais si naïve!

Un goût de dégoût me traversa la bouche et la déforma en un rictus amère. Je n'avais rien vu venir! Mon cœur se serra encore une fois quand ces mots résonnaient dans ma tête. Je ne cessai de me demander ce que j'avais fait de mal pour qu'il en arrive là. Lui même n'arrivait pas à me le dire concrètement. Ses réponses ne me suffisaient pas. Il y avait anguille sous roche! Il devait se décider à me dire la vérité sinon tout ce que je faisais ne servirais à rien. Heureusement, il ne savait pas que je le retenais juste cette semaine. Après j'improviserai!

Ma sœur et ma mère devaient déjà avoir fait tout genre de commentaires sur cette semaine en amoureux enfermés dans la maison. Le petit garçon que j'ai engagé pour me faire des courses quand je ne le pouvais pas passera demain. Parfois il m'arrivait de ne pas vouloir  sortir car je ne voulais rencontrer aucune des connaissances de Romane qui me demanderaient de ses nouvelles. Ces hypocrites qui me parlaient juste par curiosité malsaine que par réel intérêt.

Je n'étais mieux que personne surtout en ce moment mais j'ai connu bien trop d'hypocrites dans la vie pour pouvoir les blairer.

Mon verre étant fini, la nuit était déjà tombée; remarquai-je en sortant de mes pensées. C'est vrai que je m'ennuyais des fois dans cette maison et ma petite fille me manquait tellement. À certains moments, je voulais tout arrêter pour aller la retrouver. Cependant, je n'étais pas de ceux qui laissaient un projet en suspend ça jamais! C'est cet état d'esprit qui m'a conduit à créer ma propre entreprise qui connait tant de succès aujourd'hui.

Un vent frais me fouetta le visage balayant mes cheveux vers l'arrière, et mes jambes dénudées se couvrèrent de chaire de poule tellement il est glacial. Alors, je décidai de rentrer à l'intérieur. Je ne devais pas tomber malade car il restait encore trois jours de torture pour Romane . Il ne fallait pas que je fasse un faux pas et qu'il réussisse à s'échapper. Tout tomberait à l'eau sinon.

Je me positionnai devant la télé attendant son heure de repas qui ne tarda pas à arriver. Ensuite, je fis son plateau et me dirigeai vers la chambre.

- Bonsoir! Romane voici ton plat préféré. Je t'ai fait l'okok sucré.

Je déposai le plateau au chevet du lit et le fixais. Lui aussi me regarda avec des yeux brillants. Quel bel acteur!

- Qu'est-ce qu'il y a ? C'est quoi ce regard?

- Je... J'ai envie de toi Jane!

Il avait l'air gêné. C'était trop mignon! Notez le sarcasme!

- Et qui te dit que moi j'ai envie de toi? Si c'était le cas j'aurai déjà pris mon pied sans que tu ne t'y attendes.

Il souffle.

- Nos anciens moments me manquent. Ceux-ci sont froids et il n'y a pas de véritable complicité.

Certaines images se matérialisèrent dans ma tête m'inondant d'une chaleur au bas ventre. Je m'empressai de les chasser. Non. Non. Et non.

- Je ne te considère plus comme mon complice depuis que tu m'as trahie. Mais bon, c'est mon devoir en tant que ta femme de satisfaire les besoins de mon mari. Je me déshabille ou je reste avec cette robe?

- Pas de cette façon! Détache moi Jane et tu verras la différence qu'il y a avec ces moments froids que tu nous infliges depuis des jours. Tu veux détruire notre couple pourtant on a encore une chance. Je ne sais pas si tu sais ce que ça fait d'aimer et de détester une personne en même temps. Ce sentiment est inexplicable et étrange. Mais ne t'inquiètes pas je ne t'en veux pas! Il n'y aura pas de vengeance je comprends tes motivations. Mais tout ça a assez duré. Mets fin à cette folie avant qu'il ne soit trop tard, finit-il plus sérieusement.

Je souris, mais pas parce que j'avalais ses paroles. Plutôt parce qu'il n'aura rien de moi à part son repas.

- Sache que je ressens les mêmes émotions que toi. Je t'aime et te déteste à la fois. Mais la haine est plus forte en ce moment. Tu ferais mieux de te mettre en position pour manger si tu ne veux pas dormir affamé..., lui crachai je froidement pour masquer malgré tout l'indécision qu'il a créé en moi...

Marié à une psychopathe [ Corrigé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant