Chapitre 4

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Bonjouuuur ! Petit chapitre avec des dialogues importants pour la suite. Enjoy :D

 Miriam se réveille la première. Amina dort sur le côté, face à elle. Il fait déjà jour, le soleil les éclaire par la lucarne de la salle. La jeune femme se souvient qu'elle n'avait pas fermé la porte de la chambre. La nuit précédente lui revient en mémoire, dans les moindres détails. Elle ressent les baisers et les caresses, se souvient des odeurs et des goûts. Ses pensées lui montrent les gestes qu'elle aurait voulu faire, mais qu'elle n'avait pas osé. Devant elle, le corps d'Amina est dénudé. La chaleur de la nuit leur a permis de dormir sans aller attraper le drap. Ce qui aurait été une tâche compliquée, puisqu'elles s'étaient endormie à l'envers, les pieds sur l'oreiller de la patronne.

Miriam observe la courbe de l'épaule et du bras. Elle arrive au niveau des hanches, les poils visibles la font rougir et détourner le regard. En remontant, elle tombe dans les yeux grands ouverts de son amante.

— Bonjour, Miriam.

— Bonjour... Je t'admirai.

Pourtant gênée de s'être fait prendre, la jeune novice préfère lui dire la vérité. Elle ne veut rien lui cacher de ses envies à son égard. Les joues d'Amina, qui ne peut retenir un grand sourire, se teintent de rose. Son sourire perdure lorsqu'il va se poser sur la bouche de Miriam.

— Tu as bien dormi ? lui demande Amina, toute proche de son visage.

— Mieux que sur la banquette...

L'hôte rit doucement en retrouvant les lèvres douces.

— Et toi ?

— Je crois que je n'avais pas aussi bien dormi depuis des années. Je me sentais libre et apaisée.

Un nouveau baiser.

— Qu'est-ce qui se passe entre nous, Amina ?

— Je te retourne la question, Miriam. C'est toi... qui a fait ces pas vers moi ces derniers jours. Quand tu es venue au Café, quand tu m'as embrassée dans la voiture mardi. Et hier soir...

La patronne n'ose pas dire à haute voix ce qu'elles ont fait la veille. Elle a l'impression qu'il faut encore un peu préserver son amante, bien qu'elle ait l'air beaucoup plus avenante qu'au début. La jeune novice prend le temps de réfléchir. Elle sait ce qu'elle veut. Être aux côtés de cette femme, même si cela est impossible aux yeux de la société.

— Je veux t'embrasser, comme mardi dans la voiture, je veux... faire l'amour avec toi, comme hier.

L'expression renvoyant à leur soirée fait frisonner Amina. Son amante la surprend de plus en plus.

— Qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis à ce point ? Il y a quelques jours encore, tu refusais mes avances. Parce que je suis une femme, parce que tu es mariée, parce que tu as des enfants.

— C'est parce que je suis une femme que je veux être avec toi. Je m'en suis rendu compte la dernière fois que mon mari a levé la main sur moi. Je le déteste. Je peux cohabiter avec lui, oui, sans problème, mais je le déteste. Je le déteste, parce qu'il est un homme et qu'en tant que tel, il brime mes libertés. Que ce soit lui ou un autre, aucun homme ne pourrait me rendre aussi heureuse que toi, une femme. Sa main sur ma joue, la sensation de brûlure. Je t'ai vu toi. Amina. Douce, ton regard tendre, tes gestes toujours intentionnés. Et j'ai couru vers toi. Mardi, lorsque je suis venue travailler pour le Café, j'ai couru te retrouver. C'est avec toi que je veux partager mes nouvelles pensées, mes nouvelles lectures, mes gestes du quotidien, mes baisers.

La jeune tenante ne sait pas quoi répondre. C'est tout ce qu'Amina avait espéré lorsqu'elle avait croisé Miriam pour la première fois. Un espoir qui avait duré une poignée de seconde, car elle savait très bien que tout serait impossible entre elles. Maintenant que la nuit précédente a eu lieu, cette sentence est-elle toujours vraie ?

The Next World UnseenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant