Chapitre 3

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Hello ! Un rapprochement assez ... rapproché ! pour ce nouveau chapitre ! Bonne lecture :D

 Amina confit à sa nouvelle employée la tâche de remettre le bon de commande au fournisseur. Celui-ci semble ravi d'avoir affaire à une femme si jolie. Il lui lance un sourire charmeur en prenant le papier et retire sa casquette pour la saluer, avant de repartir. En retard d'une heure à cause des manifestants, il peste en rentrant dans son véhicule et en allumant le contact. Cela va être une longue journée pour lui.

Comme Jacob l'avait craint, il y a beaucoup moins de clients ce matin et au rush habituel du déjeuner. Le Café n'est rempli qu'à moitié. Cela permet à Miriam d'aider un peu plus au service, puisque le rythme est plus lent et que ce n'est pas grâce si elle fait quelques erreurs. Amina lui confit les desserts, en plus des koeksisters. Ce job amuse la jeune mère. En attendant de commencer à cuisiner mardi prochain, elle est très heureuse de tester le service. Elle se dit que si les menus indiens ne trouvent pas preneurs, elle pourra toujours aider et devenir serveuse. Tout pour rester aux côtés d'Amina. À ce propos, elle a décidé de rester toute la journée au Café, contrairement à ce qu'elle avait dit à Omar. De toute façon, avec les manifestants, il serait dangereux pour elle de rentrer maintenant.

Après avoir aidé à débarrasser le service du midi, Miriam aperçoit Amina et Jacob, le nez dans la caisse. Jacob semble déçu, tandis que la patronne rayonne. La nouvelle s'approche pour écouter leur conversation.

— Ce n'est pas bon pour le business ces manifestations à répétition, se lamente Jacob, je ne comprends pas comment tu peux le prendre avec le sourire, Amina.

— Alors, Jacob ! C'est évident ! Cela veut dire que les manifestations prennent de plus en plus d'ampleur et qu'elles fonctionnent : elles bloquent petit à petit la ville. Le Café, le marché, le centre-ville aujourd'hui. Bientôt, ce sera le port et les autorités seront forcées de les écouter !

Le collaborateur retrouve le sourire en constatant les yeux brillants de son associée.

— Les écouter sera un premier pas, changer les lois me semble plus compliqué.

— Ne sois pas si pessimiste ! J'ai hâte qu'ils bloquent complètement le Café pour qu'on aille manifester avec eux !

— Oui !!

Tout le monde se retourne. L'interjection vient de derrière, d'un serveur noir qui vient d'exprimer son soutien aux manifestants et à l'envie d'Amina de les rejoindre. Tout le monde est étonné et finit par se mettre à rire, lui le premier. La bonne humeur et les perspectives d'un avenir meilleur font un peu oublier le manque de monde.

L'après midi est plutôt calme, avec de moins en moins de clients. Vers quinze heures, Amina commence à s'inquiéter et fait part de ses doutes à Miriam, alors qu'elle lui explique comment se rangent les réserves.

— Je pense que tu devrais rentrer. Tu risques d'avoir du mal à rejoindre Delhof si tu tardes trop.

Depuis quelques minutes, on entend de nombreux klaxons provenant du centre-ville à quelques pas d'ici. Une rumeur d'êtres humains en colère commence aussi doucement à parvenir jusqu'au Café. Amina a raison, si ses employés tardent trop, il leur sera difficile de rentrer. Mais seule Miriam rejoint le Café en voiture.

— Je ne pense pas que ce soit raisonnable pour moi de partir.

— Tu as peur de rester coincée sur la route ?

— Oui...

Ce n'est évidemment pas la véritable raison de cette envie de rester. Ce qu'elle désire avant tout, c'est d'être auprès d'Amina le plus possible. Hors de question de retourner chez elle pour se retrouver avec son mari. Le magasin doit être encore plus désert que d'habitude. La patronne comprend bien ce qui se cache sous cet argument et n'insiste pas. Elle aussi veut passer le plus de temps à ses côtés.

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