9-1-1 - Professeur de mon cœur

Frère et Soeur

Eddie récupéra la bouteille de lait.

Il n'arrivait pas à croire qu'il l'ait oublié mais après son rendez-vous avec le professeur de Christopher, il était rentré en rêvassant. Buck lui plaisait vraiment et il était resté sur un petit nuage jusqu'à son retour à la maison.

C'était quand il avait dit au revoir à Carla que la bouteille de lait lui était revenu en mémoire et c'était ce qui expliquait qu'il se trouvait au supermarché avec son fils à une heure où Christopher devrait être en train de finir de diner.

- Est-ce que je peux avoir du chocolat ? demanda son fils alors qu'il refermait la porte du frigo.

Et c'était la raison pour laquelle Eddie essayait de ne pas faire les courses avec son fils. Il trouvait toujours un moyen de lui faire acheter quelque chose qui n'était pas prévu à l'origine et toujours quelque chose de sucré.

Et Eddie savait que le sucre était un poison pour lui.

Il devenait tellement excité à chaque fois qu'il en mangeait qu'Eddie frôlait la crise de nerfs surtout à l'heure du coucher.

- Pas de sucre avant d'aller au lit, lui rappela Eddie. Ensuite, tu as du mal à t'endormir.

- Je serais déjà au lit si tu n'avais pas oublié d'acheter le lait, répliqua son fils. Donc, j'ai le droit à une compensation.

- Une compensation ? lâcha Eddie. Mais où tu vas chercher tout ça ?

- C'est M. Buckley, répondit Christopher.

- Quoi ? sursauta Eddie. C'est ton professeur qui te raconte ces bêtises ?

- Non, regardes, papa ! C'est M. Buckley, là !

Eddie se tourna et vit en effet le jeune homme à l'entrée du magasin.

Son cœur rata quelques battements à l'idée de le voir deux fois dans la même soirée, mais il se brisa lorsqu'une jeune femme se pendit à son bras.

- Oh allez, s'il te plait, lâcha-t-elle alors qu'ils s'étaient arrêtés au rayon fruits, à seulement quelques mètres de là où il s'était figé.

- Je ne sais pas, Mads, je suis fatigué, se plaignit-il.

Eddie sentit son cœur se briser en mille morceaux.

Il avait parié sur le fait que Buck était intéressé part son bégaiement adorable et le rougissement de ses joues, à chaque fois qu'Eddie lui avait souri. Il avait flirté avec lui parce qu'il avait mal interprété les signes et maintenant, il se sentait honteux de se rendre compte qu'il avait une petite amie.

Une jolie petite amie en plus.

- Oh allez, on est en congés demain, argumenta-t-elle. J'adore tes cocktails. S'il te plait, s'il te plait, s'il te plait.

- D'accord, soupira-t-il. De toute façon, je ne peux rien de refuser.

- Je t'adore, sautilla-t-elle.

Eddie se ressaisit lorsqu'il se rendit compte que s'il restait planté là, il allait finir par le voir. Il regarda dans quelle allée il pourrait se faufiler sans être vu lorsque son fils reprit la parole.

- M. Buckley, eh oh, M. Buckley ! cria-t-il à tue-tête.

Buck et sa petite amie se tournèrent vers eux et Eddie avait envie que le sol se dérobe sous ses pieds lorsqu'ils se dirigèrent à leur rencontre.

- Hey Christopher, s'exclama Buck. Qu'est-ce que tu fais là, Superman ?

- Papa a oublié d'acheter le lait, répondit-il naturellement alors qu'Eddie sentait ses joues s'enflammer.