Le landemain matin, Rin était arrivée au lycée avec de grosses cernes sous les yeux et une marque de giffle sur la joue. La raison ? Elle était très simple, il lui était arrivé quelque chose de maloncontreux après manger, elle avait eu le malheur de faire tomber son verre en voulant mettre son assiette sale dans le lave-vaisselle, même si elle ne savait plus trop exactement comment elle avait fait. Dans tous les cas, l'objet transparent s'était bris en de multiples fragments après avoir chuté au sol dans un fracas assourdissant, suivi immédiatement des hurlements de sa mère puis d'une bonne grosse giffle bien sentie. Pire que d'habitude, et elle s'étit faite enguelée jusqu'à 22h pour ça, avant de penser pouvoir réussir à s'endormir à 23h mais d'être réveillé par sa mère qui revenait lui faire un discorud qui lui faisait très mal sur à quel point elle était inutile.
Le discours avait duré presque une heure avant que sa mère ne retourne pioncer dans le lit conjugal et Rin n'avait pas dormi de la nuit de crainte que sa mère revienne. Elle avait essayé d'aller boire à 2h du matin mais avait cette fois réveillé son père qui l'avait gifflée en la regardant d'une manière se passant des mots, bien qu'il en ait quand même prononcé :
"C'est incroyable à quel point tu es pathétique, j'ai du mal à croire que c'est moi qui ait causé ta naissance."
Dernière phrase qui fut ironiquement accompagnée du tic favori de l'homme qui était de se passer les mains dans ses cheveux, exactement du même blond que ceux de sa fille.
Bref, en ce Mercredi 1er Mars 2023, la lyécenne avait plus ou moins envie de mourir. Mais bon, elle avait l'habitude, les jours où ses parents étaient les moins sympa avec elle signifiaient toujours une envie de mourir pendant quelques jours après. Mais pour l'instant, elle n'avait rien tenté. De son point de vue, par peur et par lâcheté.
Dans 16 jours ça fera 16 ans que je suis vivante ça m'étonne presque
Songea-t-elle, comme toutes les années au début de mars. Contrairement à beaucoup, elle n'aimait pas le mois de son anniversaire. Car cela signifiait aussi anniversaire de Lyam et donc gens à la maison qui s'amusent avec son frère et elle enfermée dans sa chambre à broyer du noir et parfois même pleurer en silence.
Parce que je suis pathétique...
Pensa-t-elle confusément, la fatigue de la nuit blanche lui embrumant l'esprit. De toute façon, quand elle venait à 8h (elle commençait à 10h comme tous les Mercredis, mais elle préféreait la permanance que rester chez elle à se faire engueuler pour la veille), elle n'était jamais bien réveillée.
Et elle devait évidemment marcher pendant une heure parce que sinon ce ne serai pas drôle. Son frère avait son forfait de bus mais pas elle, ses parents préféraient qu'elle se débrouille plutôt que de dépenser de l'argent inutile. Ce qui faisait qu'elle devait se réveiller à 6h du matin pour partir à 7h ce qui était éprouvant mais de toute façon, elle avait pas dormi.
Elle avait donc des cernes qui étaient si marquées que certains imbéciles pourraient penser qu'il s'agissait de maquillage, raisonnement complètement con selon l'intéréssée qui ne voyait pas en quoi se dessiner sur son visage quelque chose d'indésirable serai une bonne idée.
Cependant, mise à part quelques exceptions, il ne lui semblait pas qu'on la regarde plus mal que d'habitude. Enfin, quand on la regardait. Rin comprenait parfaitement qu'on ne lui prête aucune attention, après tout, ce n'était pas comme si elle allait avoir un impact sur la vie de tous ces inconnus au lycée, n'est-ce pas ? Enfin bref...
Ce n'était pas comme si ça avait la moindre importance n'est-ce pas ?
Faut que j'arrête de penser à ça. Ou de penser tout court.
Songea-t-elle, alors qu'elle se foutait dans un des coins de la cour où elle n'attirait pas trop l'attention, c'était facile, la cour était toute biscornue, y avait pleins d'endroits dans le genre. La cour inférieure (aussi appellée "Cour N°2" ou "Cour B" par ses camarades) était au pieds d'une sorte de faiblse en haut de laquelle se tenait la cour supérieure et le bâtiment A. Et en bas, du côté opposé à l'escalier reliant à la fois les deux cours et la cour supérieure à l'autre bâtiment, se tenait le bâtiment B. Et sur le côté, vers l'est, se tenait la cantine avec l'infirmerie, la salle des profs et d'autres endroits avec des adultes n'étant pas dans le bâtiment A (où se trouvait toute la direction, genre le bureau du proviseur ou une des deux CPE) à l'étage, cet endroit donnant directement sur le cour inférieure avec la queue de la cantine était appellé Bâtiment C.
En soit, une sorte de complexe un peut chiant, mais vu que la cour suivait les contours de la falaise (avec ses petits filets au cas où, à travers lesquelles poussaient quand même quelques plantes sèches qu'elle voyait PARTOUT sur les collines de la région), il y avait des "biscornitudes" partout et c'était bien pratique quand on aimait pas se faire remarquer par les gens.
En même temps, Rin estimmait que c'était parfaitement logique qu'elle n'aime pas se faire rearquer des gens ni ces derniers en général, elle qui était persuadée qu'ils voyaient sa nullité du premier coup d'oeil et la détestaient en plus de se moquer d'elle dans son dos. Pour elle, n'était pas de la paraonoïa, elle était sûre que c'était réel, car après tout, tout le monde la traîte comme ça.
Sauf Miku et Kyosuke. Mais ces deux là sont bien étrange. Elle ne comprends pas du tout pourquoi ils s'épuisent à essayer d'être sympa avec elle... Ils voulaient sûrement pouvoir plus la briser après. Oui, c'est ça. C'était bien ce qu'avait fait Lyam, non ? Si ça se trouve, il était complice avec ses parents depuis le début. La soutenait pour mieux la détruire après. Et ça avait marché.
Et bah NON ! Cette fois ELLE NE LES LAISSERAI PAS FAIRE !
Bon, après elle pensait ça, mais elle savait qu'en réalité, elle n'osera jamais faire quoi que ce soit. Surtout quand il 'sagissait de se rebeller. Tous ses plans se faisaient décomposer dans sa tête alors que sa gorge se nouait, et qu'elle n'avait souvent, dès qu'on lui disait quelque chose de concrète niveau critique ou, pire, qu'on l'engueulait, elle n'avait plus qu'une envie : se rouler dans un coin et pleurer toutes ses larmes de son corps jusqu'à ne devenir qu'un petit corps désséché.
J'ai envie de hurler.
Pensa-t-elle, confusément, ayant l'impression de chanceler. Ne voulant pas se ridiculiser devant un autre élève ou un surveillant qui passerai par là, elle s'assit à même le sol, la tête qui tournait, elle avait des haut-le-coeur. Rin ne comprenait même pas pourquoi ces mots s'étaient imbriqués dans sa tête de cette panière. Est-ce qu'elle avait vraiment envie de hurler ? Sa gorge éait tellement nouée que même chuchotter aurait été une épreuve, alors hurler... C'était mission impossible.
En fait, elle avait plus envie de vomir toutes ses trippes pour mourir dans un spectacle d'une horreur gore saisissante et marquante pour les sièlces à venir. Mais c'était impossible et elle n'aurait pas envisagé sérieusement de le faire. Pourtant, pourquoi sa bouche s'état-elle ouverte ? Elle eu vite fait de la fermer.
Rin n'avait aucune idée de comment cette phrase lui était venue en tête, mais elle trouva la force pour mumurer, ses yeux bleus rivés sur le sol froid et inconfortable, jonché de caillous de surcoît, des mots qu'elle trouvait cruellement réels :
"Je tourne en rond comme un cheval dans un carrousel."
Je suis en train de perdre la tête.
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Nombre de mots : 1270
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Quelque Chose D'Insignifiant [RÉÉCRITURE]
Teen Fiction《 En fait, les armes les plus destructrices sont peut-être, tout simplement, des mots bien utilisés... 》 Après son déménagement dans une autre région, Rin doit se retrouver dans le même lycée que son frère qu'elle déteste tout particulièrement. C'e...