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Il me fallait du crack

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Il me fallait du crack. Au plus vite. Et je savais que le meilleur se trouvait aux Tarterêts. Il fallait que je m'y rende et au plus vite avant que je ne devienne complètement folle. Les souvenirs de la veille m'étaient remontés, et je ne voulais pas m'en rappeler. Pas parce que j'avais honte, ou que je me sentais ridicule, mais simplement je ressentais la culpabilité de ne pas avoir sauté. Je m'en voulais parce que lorsque j'avais voulu agir, il était trop tard. Alors il fallait que je plane, il fallait que j'aille dans mon autre monde pour enlever ce poids qui me pesait depuis mon réveil.

Message :

- il m'faut du crack

+33********* : t'as cru gt ton dealeur toi ?

- Nabil stp

+33********* : ntr demande à ton daron

- il en fait pas avec de l'ammoniaque

+33********* : tu veux combien ?

-j'men fou, suffisamment pour rouler des joints

+33********* : passe dans une heure, à l'endroit de d'habitude

- j'la veux pas dans une heure, j'en ai besoin maintenant

+33********* : alya casse pas les couilles, dans une heure sinon tu te démerdes

- j'tiendrai pas pendant une heure

+33********* : raconte pas ta vie, j'men blc

+33********* : dans 30 min ça te va ?

- oui

vu

Trente minutes, c'était le temps qu'il me fallait pour aller à cette putain de cité. Je devais esquiver mon paternel, sinon j'allais recevoir des millions de questions sur le où je vais, avec qui... Parfois, j'avais l'impression d'avoir encore seize ans. Il me traiter comme une adolescente, alors que j'avais eu mes vingt-cinq ans il y a déjà quelques mois. Je voulais prendre mon indépendance, mais cette indépendance ne me mènerait nulle part, sauf dans les fins fonds d'une cité, soit à dealer, soit à me prostituer, mais en soit, c'était deux univers que je connaissais à la perfection.

J'avais donc réussi à m'échapper de mon donjon sans attiser le moindre doute. Les employés de mon père étaient trop occupés à couper la marchandise qu'ils ne m'avaient même pas vu partir. Ça m'arrangeait d'un certain point. Je prenais ma ligne de bus 144 et regardait les paysages défiler. Enfin du moins j'essayais. J'étais en manque, et mon corps me le faisait bien savoir. Mes mains tremblaient, mon angoisse s'amplifiait, je sentais un crise d'angoisse monter. Si j'avais pas mon crack dans la prochaine heure, j'allais vriller.

Le bus s'arrêtait, enfin. Je descendais de ce dernier à une vitesse qui, moi-même me surprenait et je courrais limite vers le bâtiment quatre. Je devais faire attention. Si je croisais ne serait-ce qu'un pote à Nabil, je risquais d'avoir de gros ennuis, encore pire si je croisais l'aîné des Andrieu, ou même, leur père. Alors je mettais ma casquette sur mon crâne et la recouvrait par la capuche de mon pull, je planquais mes cheveux blonds dans ce dernier et baissais la tête en traversant l'entrée du bâtiment, et surtout le hall d'entrée où ils étaient tous postés. Je sentais les regards se poser sur moi, les jugements aussi, mais je n'y prêtais pas plus attention, je me contentais simplement de monter tout les étages jusqu'au toit de la tour où Nabil devait surement m'attendre.

J'ouvrais la porte, essoufflée par tout ces étages, il était posté là, devant moi, les bras croisés, et dans son regard, je pouvais y voir la noirceur qui le hantait, et surtout toute la haine qu'il éprouvait envers moi.

- T'es en retard.

- Vaut mieux tard que jamais.

- Ce que tu m'as demandé.

Il me balançait le pochon comme si j'étais une bête de foire. Je savais pas à quoi il jouait, mais il me tapait déjà sur les nerfs.

- Aller, barre toi maintenant. T'as l'habitude nan ?

Je soufflais. Il radotait, sortait les mêmes phrases en permanence. Il ne changeait pas de disque. C'était sans cesse la même chose. J'avais l'impression qu'à chaque fois que j'allais le voir, il allait me rappeler mes erreurs du passé, ma fuite, notre histoire...

- Change de disque. Tu te répètes trop.

- Nélia m'a dit que t'avais essayé de te tuer hier soir.

- Elle sait pas la fermer celle-là.

- C'est pas la solution Alya. Il baissait son regard sur le pochon que je tenais. T'as besoin de te faire aider, pas de fumer.

- Tu joues à quoi Nabil ? Y'a deux minutes tu me disais de me casser et maintenant tu joues au super-héro ? Au justicier ? Un coup tu me détestes pour une histoire qui date d'il y a dix piges, et après tu veux m'aider ? Faire le gentil comme à l'époque ? C'est quoi ton putain de problème ? Tu m'as braqué avec ton arme la semaine dernière ! Et là tu me sors des « c'est pas la solution » ? Décide toi. Soit tu me détestes, soit tu me tolères. Mais arrête de faire le bipolaire.

- Le jour où tu me donneras de vraies explications, peut-être que j'arrêterai de faire le bipolaire comme tu dis. Je t'aiderai à t'en sortir jusqu'à ce que ce moment arrive parce que j'veux pas rester toute ma vie dans le flou. Et quand tu m'auras tout dit, j'te laisserai te bousiller comme tu le veux. Mais crois moi, j'compte pas t'lâcher.

C'était comme si... comme si j'étais sa marionnette. Me laisser en vie jusqu'à ce que je lui raconte tout ce qu'il c'était passé, et après, il en aurait plus rien à foutre. Il m'utilisait. Comme tout les autres hommes que j'avais pu connaître auparavant. 







✳︎✳︎✳︎

coucouuu! 

purée ça date que j'ai pas posté et j'en suis désolée! mes vacances n'ont pas été de tout repos et je n'avais pas trop le temps d'écrire. 

Bref, je vais essayer de reprendre un rythme régulier, et de vous sortir au moins deux chapitres par semaine! 

j'espère que l'histoire vous plait!

bisous <3


𝐚 𝐥'𝐚𝐦𝐦𝐨𝐧𝐢𝐚𝐪𝐮𝐞⎮ 𝐧𝐨𝐬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant