Elle m'rendait fou. Elle m'avait toujours rendu fou. Dès le premier jour. Au début, j'pensais c'était juste une go de plus que j'allais baiser, mais putain cette sorcière elle m'avait fait un truc parce que à l'époque j'arrivais pas à m'passer d'elle. Pas une journée passait sans que je ne parle d'elle, pas une heure sans que je ne pense à elle, pas une minute sans lui envoyer de message. Elle m'rendait fou et dans le bon sens, je crois. Là, elle m'rendait fou parce qu'elle seule détenait la vérité, et que cette vérité qui me concernait aussi, elle ne voulait pas me le dire. Pendant presque dix piges, j'ai essayé de comprendre. Comprendre pourquoi elle était partie, pourquoi elle ne m'avait rien dit, pourquoi elle m'a laissé comme un tocard qui ne valait rien à ses yeux. Elle était partie du jour au lendemain, sans laisser un mot, un message, sans un discours à transmettre. Rien. Elle avait disparu mystérieusement. Et la voilà. Dix ans plus tard, elle revenait. Elle revenait pour je ne savais quelle raison. Mais elle était de retour. J'avais perdu cette Alya. Cette Alya pétillante, pleine de vie, heureuse. Dix ans plus tard, elle était revenue vide, sans âme, sans coeur. C'était pas elle. Celle que j'avais connu, elle aurait jamais tenté de se suicider parce qu'elle aimait beaucoup trop la vie. Celle que j'avais connu, jamais elle n'aurait touché au crack ou toute autre drogue. La Alya que je connaissais, elle était vivante.Désormais, ce n'était qu'un tas de chair et d'os qui survivait face à la jungle. Elle était morte, mais personne ne le voyait.
On était toujours sur ce putain de toit. Putain qu'est-ce qu'on en avait passé du temps ici. À parler, pleurer, rire. On était jeune. Peut-être trop même. La blonde regardait ailleurs, elle fixait le vide. Elle était perdue dans pensées. Je remarquais ses mains tremblantes, et quelques goutes de sueurs qui dégoulinait sur son front. Elle était devenue addict. Elle était devenue une putain de toxico.
- J'dois y aller. Disait-elle avant de disparaître, comme à son habitude.
Je la laissais partir. J'avais une centaine de questions qui se bousculaient dans ma tête : elle était partie où pendant tout ce temps ? Pourquoi est-ce qu'elle ne m'avait jamais renvoyé de message après ? Pourquoi est-ce qu'elle ne m'avait rien dit ? Tout ça, c'était des questions sans réponses, et probablement, elles n'en auront jamais.
A mon tour, je descendais pour rejoindre mes gars dans le hall. Je savais qu'ils allaient me bombarder de questions, surtout Lucas. Après tout, c'était lui qui m'avait prévenu de son retour en région parisienne. Mais tant que Tarik n'était pas au courant, j'm'en battais les couilles.
- Alors ? Tu l'as ken ? Demandait Nader
Je lui tapais l'épaule avant de rire.
- Nan j'lui ai vendu du crack. Miskina elle était en manque.
- Elle pouvait pas demander à son daron celle là ? Questionnait Lucas
- Il en fait pas avec de l'ammoniaque, et madame en voulait avec de l'ammoniaque.
- Tu vois Bilna, ça c'est une meuf avec des gouts de luxe. Fuis loin tant qu'il en est encore temps. Répondait Nader
- Tarik il le sait toujours pas qu'elle est revenue ? Demandait Lucas
- Savoir quoi ? Intervenait mon ainé.
Putain. Il arrivait toujours dans les pires moments. Alya, il la détestait et ça, surement depuis le premier jour. Depuis qu'il a vu l'emprise qu'elle avait sur moi. Pour lui, c'était loin d'être une bonne personne.
- Rien.
Lucas soupirait. Il allait tout balancer c'batard.
- Alya est revenue sur Paname. Nabil vient d'lui vendre du crack.
- Tu casses les couilles frère. Disais-je
Mon frère me regardait. Il avait envie de m'étriper. Je le sentais, je le voyais, il était vénère contre moi.
- Tu continues ? Tu vas refaire le Roméo pendant un an et après elle va encore s'barrer ? T'es vraiment con Nabil quand t'y mets putain. Tu sais qui c'est son daron ? SON DARON PUTAIN ! C'est à cause de lui que papa il est en prison et toi tu vas lui jouer la sérénade.
- De quoi tu m'parles toi ? Tu m'fais des leçons alors que Nélia c'est ta meilleure pote ? Elles sont d'la même famille, tu l'oublies trop vite. Le père de Nélia c'est le frère de Ricardo et crois moi que ce fils de pute de Ricardo il a pas crée son business tout seul. Si papa il est en prison c'est aussi à cause de cet enculé de Fernando.
- Fernando c'est un grand du quartier, parle bien d'lui Nabil.
- J'en ai rien à foutre. Mets les Costa dans le même sac si c'est pour dire des conneries sur Alya. Ils ont le même sang Tarik, l'oublie pas.
- T'sais quoi ? J'espère elle te reprendra encore pour un con et qu'elle se tirera encore pour que t'ouvres les yeux sur cette tass-pé. Wallah Nabil, tu mérites mieux.
Tarik. Il avait jamais aimé Alya. Il ne l'avait senti. Il m'avait toujours dit qu'un truc clochait chez elle et c'est lorsqu'il a apprit que c'était la fille de Ricardo qu'il a commencé à la haïr. Pour lui, c'était l'ennemi. Et l'ennemi, fallait l'abattre. Et je savais très bien qu'il hésiterait pas une seconde à lui coller une balle entre les deux, ne serait-ce pour faire chier ce connard de Ricardo et le détruire lui, et son business. Alya, c'était le noyau de toute cette merde. L'appât. Si on chopait Alya, on chopait son daron. Si on tuait Alya, on tuait aussi son daron. Et ici, aux Tarterêts, c'était ce qu'ils désiraient tous.
Détruire l'ennemi.
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𝐚 𝐥'𝐚𝐦𝐦𝐨𝐧𝐢𝐚𝐪𝐮𝐞⎮ 𝐧𝐨𝐬
FanfictionDeux personnes, Deux coeurs, Même haine. 𝒶 𝓁'𝒶𝓂𝓂𝑜𝓃𝒾𝒶𝓆𝓊𝑒 ...