Chapitre 3

1.1K 59 14
                                    


Après le départ de Draco, Hermione se réinstalla dans le sofa. L'adrénaline de la journée se dissipait, lentement mais sûrement, laissant la place à la fatigue. Il ne l'avait d'ailleurs pas soigné avant de partir en trombe. Cette fois-ci, elle avait dû s'en charger elle même. Draco était parti précipitamment. Que s'était t-il passé dans sa tête au moment où il s'était jeté sur elle ?  Hermione ne cessait de se le demander. Quelle qu'en soit la raison, il était désormais en conflit avec sa nature même et il avait l'air d'avoir bien du mal à le supporter.
Malgré ses efforts pour essayer de rester concentrée sur la question, Hermione sentit ses yeux devenir de plus en plus lourds. Elle souleva le drap qui recouvrait le sofa et se glissa dessous, sa baguette toujours à la main.
Elle pensa à Harry et Ron. Elle savait bien que Dobby était parti avec eux en la laissant derrière,  car dans le chaos général, il n'aurait pas pu sauver tout le monde. Après la chute du lustre, elle avait été convaincue qu'elle allait mourir. Et elle même savait que le plus sage était de sauver Harry.  La réalité la frappa alors de plein fouet : sans Draco, elle serait morte dans le manoir. 
Harry et Ron la recherchaient-ils ? Pleuraient-ils se disparition ? L'idée que ses amis puissent être accablés par son absence d'une manière ou d'une autre lui serrait le cœur. Elle s'en voulut un peu, mais son esprit s'embruma petit à petit et, épuisée, elle sombra dans le sommeil. 

C'est la lumière du soleil qui la réveilla, une poignée d'heures plus tard. Hermione fut surprise de ne pas avoir mal au dos, le sofa semblant de prime abord peu confortable. Force était de constater que son sommeil avait été plus réparateur que prévu, malgré le froid. Elle s'était réveillée plusieurs fois en grelottant, le drap qui couvrait le canapé n'étant pas bien épais et la toiture visiblement mal isolée.
Décidant de laisser les questions concernant son évasion à plus tard, elle sortit du grenier et commença à explorer la bâtisse. Elle n'était jamais rentrée chez Barjow et Beurk. Si l'endroit ne semblait pas accueillant - ni de réputation, ni de l'extérieur - l'intérieur était encore plus lugubre que ce qu'elle ne pensait. La lumière qui baignait les combles grâce à la large fenêtre semblait être un lointain souvenir lorsqu'elle descendit les marches une à une, méfiante. Arrivée en bas, elle prit quelques instant pour observer la pièce. Le papier peint décrépit pendait par endroit, les lattes de bois irrégulières grinçaient sous ses pas, et tous les meubles étaient recouverts d'une épaisse couche de poussière. Par endroits, des traces plus claires apparaissaient où les objets avait été posés, à l'époque où la boutique avait encore des clients. Maintenant, la pièce était quasiment vide, à l'exception d'une petite boite qu'Hermione refusa de toucher et de quelques vases et bocaux au contenu douteux.
Draco lui avait dit que quelques livres avaient survécus aux rafles, aussi Hermione se confia la mission de les trouver. Ce ne fut pas très long, elle en trouva deux qui étaient tombés derrière une étagère. Elle ramassa les ouvrages précautionneusement avant d'en examiner les couvertures en grimaçant. Le premier s'intitulait «Plantes et Racines magiques d'Écosse » et l'édition datait de 1899. La couverture était déchirée et certaines pages, mangées par les mites, menaçaient de glisser hors du livre. Le second fit frissonner Hermione. «Histoire et Origines d'Azkaban », publié en 1930. Au moins celui-ci promettait d'être moins assommant que le premier. Satisfaite de ses trouvailles, elle remonta au grenier et commença à lire.

Elle s'était installée confortablement sur le sofa, qu'elle avait poussé sous la fenêtre afin d'avoir le plus de lumière possible, et avait choisi de commencer la lecture de «Plantes et Racines magiques d'Écosse ». Il ne lui restait plus que deux chapitres à lire lorsqu'un bruit sourd éclata derrière elle. Elle hurla de surprise et se retourna, baguette dehors, manquant de tomber du canapé.
Severus Rogue se tenait devant elle, tel un corbeau lugubre sortit de son charnier. L'expression qui saisissait son visage était sans pareille. Le professeur de potion lui avait toujours inspiré la crainte, mais cette fois, Hermione était littéralement paralysée. Sa bouche était grande ouverte et ses yeux écarquillés devant sa silhouette austère. Cependant, elle ne baissa pas sa baguette, figée.
- Granger. Gronda t-il en écarquillant les yeux.
Hermione frissonna. Tremblante, elle se leva d'un bond et s'écarta le plus possible de Severus, qui l'observait toujours de ses grands yeux noirs.
- N'approchez pas, articula t-elle d'une voix presque éteinte.
- Il sait.
Draco entra dans son champ de vision. Hermione baissa légèrement sa baguette. Elle n'aurait jamais cru se l'avouer un jour, mais elle était contente de le voir. Il ne portait plus aucune traces des blessures qu'elle lui avait infligé la veille. Aussitôt, Rogue le saisit par le col de sa chemise dans un tourbillon de cape noire.
- Avez-vous perdu l'esprit ?! dit-il, menaçant. 
- Lâchez moi. 
Draco se défit de sa poigne et se décala aux côtés d'Hermione tandis que le professeur se plantait devant eux, plus sombre et menaçant qu'il ne l'avait jamais été. Le jeune serpentard posa la main sur la baguette d'Hermione afin qu'elle l'abaisse.
- Vous n'êtes qu'une paire de sombres idiots. Inconscients ! Gronda t-il avant de faire les cents pas dans la pièce.
- Que vouliez vous que je fasse ??
- Que vous vous mêliez de vos affaires, pour une fois ! Qu'avez vous donc dans la tête ?
- Je ne vous ai pas appelé pour que vous nous sermonniez pendant des heures, professeur, répliqua Draco d'un ton amer.
- Je me passerais bien de vous sermonner, Malfoy, si seulement vous faisiez un effort pour vous comporter comme un adulte, et non comme un enfant capricieux dénué de cervelle !

PARA DOXA | DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant