Savez-vous ce qu'est la cardiomyopathie ?C'est une pathologie impitoyable qui provoque une défaillance cardiaque aiguë, menant inévitablement au décès lorsque le cœur est soumis à un stress émotionnel intense. Cette maladie vicieuse s'insinue dans les tréfonds de l'organisme, faisant vaciller la vigueur du muscle cardiaque jusqu'à son ultime défaillance. Imaginez-vous dans cette situation terrifiante. Votre cœur brisé, vos muscles cardiaques se contractant de manière excessive, s'affaiblissant à chaque pulsation... et vous voilà emporté vers la mort, telle une feuille emportée par une tempête destructrice.
Je commence lentement à reprendre conscience, émergeant d'un abîme sombre où mes pensées se sont perdues. Les battements de ma tête résonnent violemment dans mes tempes, menaçant d'exploser à tout moment. Une douleur lancinante envahit mon crâne, comme si chaque pulsation était un coup de marteau s'abattant sur mon être.
Mon corps, engourdi et lourd, refuse de répondre à mes sollicitations. Une sécheresse oppressante étreint ma bouche et ma gorge, et je lutte pour avaler la maigre quantité de salive que ma langue parvient à produire, frottant désespérément contre mon palais comme pour apaiser cette aridité dévorante.
Dans un effort douloureux, j'essaie d'ouvrir les yeux, mais ils semblent réticents à coopérer. Finalement, je parviens à les entrouvrir, mais une fine lueur s'engouffre aussitôt, provoquant un battement effaré de mes paupières, comme si elles étaient des papillons cherchant à s'échapper de leur cocon.
Ma vision est floue, presque insignifiante. Cette étincelante source de lumière ne provient pas du soleil matinal, comme on pourrait le croire. En scrutant à travers la fenêtre en face de moi, je réalise que la nuit règne à l'extérieur, son voile sombre enveloppant le monde. La lumière émane donc de la lampe qui se trouve sur la table de chevet, près de mon lit, projetant une lueur timide dans cet univers nocturne.
Je suis confinée dans une chambre d'hôpital, captivée par les murs blancs qui semblent me murmurer des secrets insondables. Les bruits feutrés des pas dans le couloir, les voix étouffées des infirmières, tout cela résonne dans l'atmosphère, imprégnant l'espace de cette ambiance hospitalière si singulière.
Peu à peu, les raisons de ma présence ici se rappellent à moi. Deux minces tuyaux en plastique s'immiscent dans mes narines, leur présence intrusive me rappelant ma vulnérabilité. Un troisième cathéter traverse ma bouche, sa présence indésirable me donnant une sensation de répulsion profonde.
Quant à mon bras gauche, il a été piqué par une aiguille, transperçant ma veine au pli du coude. Une marque indélébile de mon statut de patiente, de ma dépendance aux soins médicaux, de ma fragilité mise à nu.
Deux questions tourmentent sans cesse mon esprit, tourbillonnant comme des papillons perdus dans la nuit :
Combien de temps ai-je été alitée dans cet état de semi-conscience, en proie à la fragilité de ma condition ?
Où sont mon père et ma grand-mère, mes piliers de soutien dans cette épreuve ?
Du coin de l'œil, je perçois un mouvement à ma gauche. En tournant la tête et clignant des yeux pour améliorer ma vision, je découvre la présence d'une silhouette masculine vêtue de noir, affairée avec précaution autour de l'appareil de perfusion. La lampe projette suffisamment de lumière sur lui pour révéler quelques détails, mais pas assez pour dévoiler son visage, comme si le destin jouait avec mes sens.
Certainement l'infirmier, me dis-je, scrutant attentivement ses gestes précis, cherchant des réponses dans sa présence énigmatique. Mais pourquoi ne porte-t-il pas son uniforme habituel ? Pourquoi cette aura de mystère l'enveloppe-t-elle ?
Mes lèvres s'ouvrent, prêtes à prononcer quelques mots pour lui signaler mon réveil, quand tout à coup, des picotements électriques parcourent tout mon corps, de la tête aux pieds, comme si un courant invisible parcourait mes veines. Une sensation de fourmillement intense m'envahit, m'arrachant une grimace de douleur.
Ma respiration s'alourdit. Inspirer et expirer semblent être des efforts surhumains. L'air, auparavant si facile à absorber, est devenu une denrée précieuse, se refusant à mes poumons asphyxiés. Je sens la pression oppressante dans ma poitrine, comme si un étau invisible se resserrait implacablement autour de mon cœur affaibli.
J'ai l'impression de me noyer, engloutie par les flots tumultueux d'un océan déchaîné. Mon corps, cette embarcation fragile, lutte contre les éléments destructeurs, mais je sens que je suis sur le point de sombrer, de m'abandonner à la mer implacable.
J'ai envie de crier, de lancer un appel désespéré à l'aide, mais je n'en ai pas la force nécessaire. Ma voix se meurt dans ma gorge desséchée, étouffée par la faiblesse de mon être.
Alors que je me sens m'enfoncer inexorablement dans les ténèbres de l'inconscience, je ne peux m'empêcher de penser à ce tintement strident de l'électrocardiogramme, annonçant mon arrêt cardiaque imminent, comme une funeste mélodie jouée par la Mort elle-même.
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BRISEIDE
RandomPlongée dans ses cours de théâtre, ses répétitions et son travail à New York, Briseide avale régulièrement ses médicaments, comme tous les matins et soirs au cours des sept dernières années. Le théâtre au-delà d'être une passion, est le seul moyen...