Rêve Cruel

11

Je sors de la salle de test avec des bandages sur le corps, je rejoins Ito et Yuri en salle d'attente.

- Monsieur, Yuri.

Yuri, en me voyant se lève d'un trait.

- Asuka, ça va ? s'empresse-t-il de poser

- Oui, ne t'en fais pas. Je réponds non sûre de moi

Vais-je bien ? Ou est-ce un masque qui s'est inconsciemment installé ? Le prof se contente de me regarder.

- Ça s'est bien passé ? demande M. Ito

- Oui. Les résultats seront dans une demi-heure.

- Bien, allez prendre l'air un peu. Poursuis notre professeur

Yuri s'avance à moi, prend ma main et m'emmène dehors. Je n'ai pas trop envie de sortir, sans sécurité.

Je me stoppe nette au milieu du couloir.

- Qu'est-ce qu'il y a Asuka ? interroge Yuri

- Je veux pas sortir prendre l'air... dis-je en tremblant

- Asuka, tu es en sécurité. Rassure-t-il

- Même, j'ai trop peur.

- Je suis là.

Je me jette dans ses bras en pleure, il me serre. Sa main sur l'arrière de ma tête, son bras autour de ma taille. Certes il est là, mais il est venu trop tard, certes c'est de ma faute. Je m'en veux, comment il arrive à me réconforter ? Comment il peut supporter ce que j'ai fait ?

Je m'effondre mais il me tient debout, il n'a jamais eu la vie facile et moi je l'empire ! Quelle conne ! Je ne le mérite pas ! Ryo le rendait plus heureux !

- Viens, on sort prendre l'air un peu, juste cinq minutes.

Il me pousse gentiment vers la sortie.

Les rayons du soleil attaquent mon visage larmoyant. Je ne peux pas le nier, cette chaleur me fait du bien. Je m'assois à terre, dans le silence, que même Yuri ne sait pas comment le briser. Mon regard est plongé dans l'horizon de mes sombres pensées. De ce sombre souvenir, qui me hantera toute ma vie.

Le silence se brise par des cris venant de loin, me sortant de mon monde, je perçois donc nos amis. Que font-ils ici ? M. Sasaki les accompagne.

Je comprends maintenant pourquoi M. Ito et Yuri voulaient que je sorte prendre l'air, ils veulent me changer les idées. Est-ce que ça va marcher ?

Yuka saute sur moi, nous mettant littéralement au sol, ses larmes mouillent le t-shirt qu'on m'a passé. Tout le monde semble inquiet et ne savent pas comment réagir.

- Soyez normal les amis, je suis là pour penser à autre chose. Je sors avec un faible sourire

- Tu as compris notre plan, déclare Yuri

Ayame m'enlace, il tremble, mon pauvre ami...

- J'ai eu tellement peur Asukat.

- Ayame...

Ensuite, les autres l'accompagne. Comment ils arrivent à être comme ça avec moi ? Je suis répugnante, repoussante. Personne ne voudrait être mon ami à présent. Je suis pitoyable ! Pire qu'au début de cette aventure qui devait être joyeuse. J'ai pourri les vacances de tout le monde...

Ils se retirent tous, M. Sasaki pose sa main sur mon épaule.

- Ma p'tite, ne sois pas dure avec toi-même, l'erreur est humaine. Ne te reproche pas trop cette erreur, et pense pas du pire de toi. Même de la vue des autres. Discours le prof

- Impossible Monsieur, comment faites-vous ? Je dois vous dégouter, vous devez être énervé et me détester, j'ai gâché les vacances... pleure-je

- Idiote ! hurle Daiki au milieu des autres, en quoi on va te détester ? Tu es notre camarade nan ?! Tu nous as protégé en te mettant en danger, tu as fait la conne comme dirait les flics et les profs, mais t'as pas gâché les vacances, meuf, on ne serait pas là si on te détestait. Si on s'est pointé c'est pour toi et pour te faire oublier cette merde.

Un silence se place juste après la déclaration de Daiki, mes larmes se versent de plus belle, oui, je suis idiote, ce sont mes amis, comment pourraient-ils me haïrent ?

Ils seront toujours là, du moins si on ne se perd pas de vue. Je parviens à me lever, je ne tremble plus, par contre, j'ai encore peur.

L'infirmier est venu me chercher pour les résultats, Yuri est resté avec les autres sous mon ordre, nous rejoignons Ito. Le docteur survient le dossier à la main, les résultats ne sont pas graves, juste un léger traumatisme dû à l'évènement et j'ai dû également me cogner la tête. Si j'ai quoique ce soit, je dois consulter un médecin, ce qui me semble logique.

Mon professeur signe quelques papiers, puis nous sortons de l'hôpital.

Il explique le cas à mes camarades et au professeur.

- Bien, Asuka je te conseille de te reposer demain, et de ne pas quitter l'hôtel, et la plage, là où nous sommes généralement. Conseille M. Sasaki

J'acquiesce d'un hochement de tête, nous repartons à l'hôtel en bus que le lycée a loué si nous voulons aller loin en classe.