Être enceinte en ayant dix-huit ans nous prive de beaucoup de chose, d'un avenir prometteur mais à vrai dire, je m'en fous parce que je peux me trouver un travail malgré la charge de mon enfant, la grossesse prive surtout des petits plaisirs adolescent comme sortir la journée entière avec ses amis, à cause de la fatigue et du poids du ventre, je suis aussi privée de soirée, d'alcool, je suis privée d'une vie d'adolescente... Hadès m'a enlever le plaisir de l'adolescence... non ! Asuka, tu as réussi à oublier tous ces mauvais évènements, y repenser n'amènera pas le bonheur. Je chasse les mauvaises pensées je dois penser à quelque chose qui va me préoccuper l'esprit comme le prénom de la petite, je ne sais pas comment on pourrait l'appeler et Yuri n'est pas doué pour ça donc il m'a laissé la liberté de choisir moi-même, le problème c'est que je ne sais pas quel prénom lui donner.

On rentre chez mes grands-parents, mamie nous salue papy lui est parti chercher de quoi préparer le repas. On enlève nos chaussures puis les tourne vers la sortie, en entrant dans la cuisine là où ma grand-mère attend pour faire le repas, je pose mon suivi de grossesse sur le plan de travail, Yuri siège aux toilettes. Mamie feuillète le dossier que j'ai posé.

- Eh bien, il est pointilleux ton médecin. Remarque-t-elle

- Oui, c'est le cousin de ma meilleure amie. Je lui fais part

- Yuka ? Tiens, je ne savais pas que son cousin était gynéco

- Maintenant tu le sais, il est vraiment respectueux, il m'a vite pris sous son aile. Je lui explique

- J'aime bien les personnes comme lui, solidaire.

Elle range les papiers et tombe sur l'échographie d'aujourd'hui, j'avais oublié que Kaname a imprimé les échographies pour compléter le suivi, mamie regarde attentivement la photo, je vois des larmes lui monter. Je la prends vite dans mes bras. Ma pauvre mamie, elle doit sentir un lourd poids dans son cœur à cause de tout ça.

- Ma puce... tu as grandi trop vite... dit-elle entre deux reniflements

- Je sais mamie... je sais...

Papy rentre et mamie n'a pas pu s'empêcher de lui montrer mon échographie. Il la tient fermement dans sa main, il a un regard tendre et ajoute :

- Même si cet enfant vient d'un viol, je le considèrerai comme mon arrière-petit-enfant, je te le promets Asuka.

- Vous n'êtes pas obligé, déjà que papa me considère plus il va pas considérer le bébé.

- Nous ne sommes pas ton père ma petite ! Même s'il n'est pas voulu, si Yuri le considère comme son propre enfant pourquoi nous on le considèrerait pas ? indigne mamie

- Vous êtes mignon.

Papy m'embrasse le front. Ce geste venant d'un adulte m'a manqué... Yuri sort des toilettes, à nous quatre nous préparons le repas de ce soir. Cela fait longtemps que je n'ai pas cuisiné avec eux, la nostalgie de moi enfante me revient, j'épluchais les pommes de terre avec mamie, je ne peux même pas compter le nombre de fois où je me suis râper un doigt. Je sens mon cœur se fendre à me remémorant ces bons souvenirs, dire que ma fille ne vivra pas ça avec ses grands-parents à elle... du moins il y a peut-être un espoir avec la mère de Yuri qui maintenant que j'y pense, il devait l'appeler pour la poussette mais à cause de la prière au temple et à la suite de la journée, nous avons oublié d'en reparler.

- Yuri, j'y pense, t'a appelé ta mère pour la poussette ? je lui demande

- Ouais, parlant de ça, elle m'a envoyé un message hier, elle l'a gardé j'irai la chercher avant ton accouchement. Répond Yuri

- Ne la fais pas attendre longtemps. Je lui conseille

- Le temps qu'elle mérite. Lâche-t-il froidement

Mes aïeux sont surpris du ton froid que Yuri a pris, ils le sont encore plus quand ils me voient normale, je m'attendais à ce genre de scène. Yuri en veut horriblement à sa mère je ne l'ai pas oubliée mais je veux vraiment qu'il la laisse s'expliquer davantage, Asuka prend les commandes, je dois aider sa mère tout comme lui. Leur relation s'est brisée à cause de son père et de son oncle.

- Yuri dis à ta mère que tu iras la chercher dans trois mois, le temps qu'on se trouve un appart' pour stocker les affaires de la petite. Je lui ordonne

Il pousse un soupir agacé il a compris mon jeu, sauf qu'il ne peut refuser car il m'aime plus que tout et que surtout son subconscient veut laisser une seconde chance à sa mère.

Il sort alors son téléphone et envoie un message à sa mère lui indiquant ce que je viens de dire. Ensuite, nous retournons à nous légumes, mes grands-parents se prennent de nostalgie puis commencent à raconter leurs souvenirs de quand ils étaient jeunes, et aussi quand j'allais chez eux dormir ou juste passer l'après-midi. Certains de leurs souvenirs ne sont pas les miens, alors à mon tour, je raconte les souvenirs que j'ai et qu'ils ne sont pas les leurs. C'est un pur moment de bonheur qu'il se passe, Yuri apprend la petite fille que j'étais avant de devenir l'adulte que je deviens, papy et mamie n'épargne pas mon début d'adolescence, cette partie que je trouve honteuse à raconter...Yuri pense la même chose que moi, il écoute scrupuleusement les récits qu'on lui donne, ses yeux s'illuminent. Je remarque que je ne connais pas de moment joyeux de son enfance ou même du début de son adolescence, en a-t-il vécu avant le début de notre relation ? J'ai l'impression que non, aussi vite un pincement se fait dans mon cœur, il doit se promettre tous les jours qu'il n'infligerait pas de douleur à la petite. Petite que je dois toujours trouver le prénom !

Après un succulent repas, nous regardons le feuilleton préféré de mamie, papy s'est endormi sur le canapé. Yuri commence à bailler, donc nous montons dans notre chambre. J'enfile mon pyjama et m'isole dans le lit confortable, Yuri me rejoint ses mains sur mon ventre, sa tête dans mon cou, son corps collé au miens, je sens son souffle sur mon cou, son cœur qui bat, sa cage thoracique se remplir et se vider de l'air. Toutes ces sensations m'endorment dans la sérénité.

Rêve CruelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant