Étrange rêve

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PDV Eléos

Je pris une grande bouffée d'air frais, et rentrai dans la chambre d'hôpital où l'odeur de renfermé régnait. Je m'approchai du lit où la malade atteinte de démence regardait la télévision.

- Bonjour... lui dis-je doucement.

Pendant un instant, je vis dans ces yeux une lueur de peur, du fait que je sois une inconnue qui entre dans sa chambre, cependant, elle me reconnu, à mon plus grand soulagement.

- Entre, Eleos, je t'en prie.

Elle tapota le fauteuil de sa main frêle, et je m'y assis.

- Tu peux changer la chaîne, si tu veux, m'informa-t-elle en me tendant la télécommande que je refusai d'un mouvement de tête.

- Je ne vais pas rester, avouai-je. Je viens juste faire un petit coucou avant de retourner à la maison d'accueil.

Elle parut déçue, mais changea vite d'expression.

- Eléos ! s'exclama-t-elle tout sourire. Comment vas-tu ? Tu es là depuis longtemps ? Tu veux regarder la TL ?

Elle plaça la télécommande au creux de mes mains et je m'obligeai à la garder.

- Je vais très bien, lui dis-je. Je viens juste d'arriver, mentis-je, car, si j'avais bien appris une chose sur les malades atteints d'Alzeihmer, c'est qu'il ne fallait jamais les contredire.

- Tu restes longtemps ? questionna-t-elle.

- Non, repetai-je en me levant et enfilant mon manteau, j'ai beaucoup de devoirs et je dois rentrer. C'était un plaisir de passer.

- Merci à toi, Eléos. Remets un bonjour à tes parents de ma part.

Je fus parcourue d'un frisson, mais je m'obligeai avec peine à hocher ma tête.

En sortant de l'hôpital, je rencontrai quelques amis à moi qui faisaient eux aussi du bénévolat auprès des malades.

Je fermai la porte de la maison d'accueil derriere moi, et un enfant déboula sur moi en me tirant des flèches en plastique dessus. Quel accueil !

- Dégage Tommy ! le grondai-je tandis qu'il éclate en sanglots, prévenant Vivianne, notre mère adoptive.

- Eleos ! Où étais-tu ? cria-t-elle en entrant dans le hall, une manne à linge sale dans les bras.

Je soupirai, et enlevai mes chaussures, pendant que Tommy me tirait la langue, et Vivianne me fusillait du regard.

- Je suis allée voir Léonore, la malade d'Alzeihmer dont je m'occupe bénévolement.

- Bien sûr et moi, je suis la Reine d'Angleterre ! aboya-t-elle.

- Non, sinon tu aurais un minimum d'éducation et tu te ferais respecter ! répondis-je malgré moi.

- Dans ta chambre, chuchota-t-elle pour ne pas se casser la voix, en pointant l'étage du doigt.

Je montai les marches, en évitant de glisser sur les jouets en plastique, et entrai dans la plus petite pièce de cette immense maison, après le placard (NDA : Je ne vais quand même pas faire dormir notre héroïne dans un placard à balais comme Harry Potter.). Dans cette pièce, un lit une place et une armoire étaient les seuls meubles. L'armoire servait, à l'intérieur de ranger mes vêtements, et sur le dessus de poser quelques cadres, et aussi de bureau pour travailler. Malgré le fait que je n'avais pas de chaise.

Je me jetai sur mon lit et m'endormis le ventre gargouillant, peu désireuse de descendre pour revoir ma "famille".

D'habitude, je prenais du temps pour être accueillie par les bras de Morphée. Je me posais des questions sur mes vrais parents, ma vraie famille. S'ils étaient morts, ou simplement ne voulaient pas de moi. Mais cette fois, je sombrai très vite dans un étrange rêve.

Il y avait une fille. De mon âge plus ou moins. Non, exactement comme moi. On avait la même taille, la même corpulence. Mais on ne se ressemblait pas. Ses longs cheveux blonds pendaient le long de son épaule dénudée, car elle portait un top à une seule bretelle, qui tombait molement sur son autre épaule. Elle paraissait tout aussi perdue que moi. De longs cils clairs encadraient ses yeux d'un noisette si pronfond qu'on y etait décontenancé. Son top remontait sur son nombril, laissant voir des hématomes qui laissaient croire qu'elle était maltraitée. J'hésitai longtemps avant de m'approcher d'elle pour lui parler. Elle fit de même.

- Qui es-t... commençai-je en même temps qu'elle, mais je fus vite tirée de mon étrange rêve par mon saleté de réveil.

Qui était cette fille ? Pourquoi avait-elle l'air si réelle ? Il paraît que toutes personnes que nous voyons en rêve, nous l'avons vu en vrai, que ce soit une fois croisée en rue, ou même aperçu comme figurant à la télé.

Pourtant, j'étais sûre que je ne l'avais jamais vue. Et en même temps, ce visage me semblait si familier...

The light of sisters [En Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant