1. 𝚄𝚗 𝚜𝚒𝚖𝚙𝚕𝚎 𝚋𝚘𝚞𝚝 𝚍𝚎 𝚙𝚊𝚙𝚒𝚎𝚛.

1.3K 78 57
                                    

Le soleil se cachait derrière des montagnes de nuages sombres.
Un air froid flottait dans les mœurs tandis que la pluie s'annonçait comme invitée de cette fin de journée morose.
Tes pas résonnaient sur le trottoir vide de ta ville, mais ton esprit ne se souciait nullement de la météo qui se dégradait.
Tes pieds t'emmenaient à travers les rues au rythme d'une douce mélodie que propageaient tes écouteurs dans tes oreilles.
Les mains engoncées dans les poches de ta veste épaisse, plus rien n'existait outre la musique et ta respiration qui faisait flotter un petit nuage à chaque expiration.
Le froid venait s'emparer de toi, jusqu'à t'éventrer, te griffer de ses mains glaciales les parties non couvertes de ta peau pâle.
Cette sensation te laissait totalement indifférent.e.
En fait, tu ressentais peu de choses.
Tu avais trop ressenti, dans ta vie, chaques jours, chaques heures, chaques minutes.
Et toujours, ton âme finissait blessée dans une quelconque fin.

Roulant doucement sur ta joue rosie par le froid, une larme glacée et amère traçait son sillon à la suite d'une autre, à la chaîne d'une interminable cascade de tristesse.
Ou simplement de lassitude.
Et tu ne faisais rien pour les arrêter.
À quoi bon, après tout ?
Ton existence est seule sur ce bitume.
Aucune âme qui vive à l'horizon.
Comme un long chemin terne pour rentrer chez toi.
Chez eux.
Aucune main pour venir essuyer ton visage.
Aucun sourire pour réchauffer ton cœur.
Aucun être humain assez bon dans son âme pour venir te porter compagnie.
Mais au bout de tes longues années d'existence tu avais pris l'habitude.
Habitué.e à la solitude.
Devenue, quant à elle, une amie fidèle.
Bien trop.

Tes pas te menèrent vers un parc désertique.
Les arbres dépourvus de leurs attraits, fades, n'attirant plus la moindre attention, étaient juste au repos.
Renouvellement constant de la vie auquel tu aimerais participer mais auquel tu es toujours exclu.e.
Le rythme de la musique donnait une touche majestueuse à l'endroit.
Quelques bancs de fer froid, des parterres de feuilles mortes et de différentes teintes d'orange, une fontaine de pierre faisant encore couler de l'eau par la statue qui y trônait paresseusement.
Le tout formant une petite place ronde entourée d'arbres et de chemins pour mener à d'autres similaires.

Please, hold my hand
Let's walk together in the sand,
Be mine
Let's fine
There's still a chance for us
Let's try,
Be focus
If we stay together let's be happy
Just, please, don't forget me
If the time is over
Cold and shivering
Let's be the last players
Until the end rings ~

Quelques notes de piano finirent la chanson au même moment où tu te posas sur l'un des bancs glacé.

Malgré tes vêtements molletonnés, aucune chaleur ne pouvait réchauffer ton cœur en cet instant.
Ton souffle continuait de matérialiser de courts nuages sur lesquels tu aimerais flotter, et tu plongeas à nouveau dans tes pensées.
Quelques demie-heures passèrent, se transformant en longues heures sur lesquelles tu ne bougeas pas, n'ayant ni l'envie ni la motivation de rentrer dans la chaleur étouffante de ton appartement.
Cependant, le jour tomba aux alentours de 18h30, et les étoiles apparurent dans la foulée.
Peut-être cherchaient-elles à bercer ton âme secouée.
Mais ces fragments d'astres lumineux ne te firent ni chaud ni froid.
Et ça te plongeait encore plus loin dans les abysses sombres de ton esprit.

Finalement, ce fut le son grave d'une chouette qui te ramena à la réalité.
Trouvant un peu de courage, tu eus la force de te lever.
Mais quelque chose attira ton attention.
La lumière dorée du lampadaire éclairait un petit bout de papier soigneusement plié sur le banc, là où tu étais quelques instants auparavant.

Je n'avais sûrement pas remarqué.

Tu sortis alors une main de ta poche, et le froid vint immédiatement te la lacérer.
Mais tu ne réagis pas.
Tu pris simplement le petit bout de papier et le déplia.

Un numéro de téléphone y était inscrit d'une écriture fine et penchée, laissant deviner une personne d'un naturel doux.

Te demandant ce que cela faisait ici, tu hésitas à le prendre.
Mais en le laissant, il pouvait tomber entre de mauvaises mains.

Au fruit d'un long combat interne, tu rentras chez toi.

En ouvrant la porte, des éclats de cris se firent entendre dans la cuisine.

Tu essayas alors de passer sans te faire remarquer.

- Tiens donc...Mais qui voilà ?

Trop tard.
Alors, serrant le petit bout de papier dans ta poche, tu te retournas vers la personne qui t'avait interpellé.e.

Et tu laissas avec lassitude les paroles lancinantes t'attaquer, ouvrant des plaies internes que personnes ne verrait jamais.

Peut-être que ce numéro changera tout...

-------------------------------------

Nouvelle Fanfiction.
Elle n'était absolument pas prévue mais j'avais envie.
Celle-ci risque d'être relativement courte.
En espérant qu'elle vous plaira,
Rendez-vous au prochain chapitre ✨

𝑇𝑒𝑥𝑡 𝑚𝑒. | 𝐇𝐰𝐚𝐧𝐠 𝐇𝐲𝐮𝐧𝐣𝐢𝐧.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant