3. 𝙴𝚗𝚌𝚘𝚛𝚎 𝚞𝚗 𝚓𝚘𝚞𝚛.

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Ce matin, comme toujours durant ces vacances de fin d'année, tu te levas à l'aube pour aller marcher dehors.
Pour songer.
Encore et encore.
Au rythme de tes pas, de la musique dans tes oreilles, tu marchais.
En passant devant les vitrines de magasins décorée majestueusement avec des décorations de Noël, tu vis ton reflet.
Presque effayé.e de ce que tu voyais, tu reculas en secouant la tête.
Tu avais des cernes immenses.
Le visage pâle.
Tes yeux presque vides.
Sans l'ombre d'un sentiment à l'intérieur.
Au final, c'est comme ça que tu te sentais.
Comme une carcasse.
Rien d'autre qu'un robot.
Un robot activé en pilote automatique.
Et pourtant.
Tu ressens une souffrance si profonde que tu en suffoques le soir.
Comme si juste la douleur était encore présente.

Des problèmes, ô combien tu en avais.
Tous peu importants.
À tes yeux.
Et aux leurs.
Mais qui malgré tout te faisaient mal.
Pourtant, à l'extérieur, un magnifique sourire se dessine sur ton visage chaque fois qu'on te regarde.
Tu as si peur qu'on lise en toi.
Qu'on voit ce qu'il s'y cache.
Mais en même temps, tu aimerais tellement.

Tes parents sont une source de problème.
Fortuné, ton père avait choisi son épouse pour sa beauté, tandis que ta mère était follement amoureuse de lui.
Mais depuis quelques années, les conflits étaient incessants.
Du matin au soir, ils s'hurlaient dessus, frappant les meubles, tuant les verres, prononçant des phrases d'une telle violence que même le diable s'assoit pour écouter.
Et toi, depuis petit.e, tu es au milieu.
Et tu subis.
Tu te dois d'être l'enfant parfait.
Bon en tout.
À la hauteur.
Ils te rabaissent, te comparent, sans cesse et sans cesse.
Ton frère, lui, est parti du foyer dès qu'il a pu.
Coupant les ponts avec tout le monde.
Tu n'avais toujours pas de travail, toi.
Donnant un prétexte de plus à tes parents pour te détruire à chaque fois que tu croises leur regard.

Poussant un profond soupir, tu dépassas la vitrine et poursuivis ta route vers nulle part.
C'est un peu ta destination.
Juste rien.
Tu cherches encore ton chemin.
Et il n'y a personne pour te guider.
Te donner une carte.
Te montrer la bonne direction.

J'ai mordu les appâts appelés Douleur, et personne n'a remonté le fil de pêche pour m'en libérer.
J'ai besoin qu'on me tende la main.
Mais malheureusement, personne ne se retourne pour moi.
Est-ce que ça vaut la pei-...

Tes pensées furent alors soudainement coupée par quelqu'un qui sauta sur toi en s'exclamant joyeusement ;

— Minjin ! Comment tu vas ? Qu'est-ce que tu fais si tôt dehors ?

Après deux secondes d'incompréhension, tu compris que ton "agresseur" était en fait Lee Félix.
Alors tu passas tes bras autour de lui pour le serrer contre toi en retour.
Ses étreintes arrivent toujours au bon moment.
Félix est très tactile.
En fait, il montre son affection plus facilement et différemment de comment tu le ferais.
Mais après ces quelques semaines ensembles tu appris à ne plus être gêné.e lors de ces preuves d'amitié.

— Bonjour Félix. Je te retourne la question. Tu dis, souriant contre son épaule.

— Je vais chez Chan, on a répétition avec le groupe ! Qu'il te répondit en souriant également.
Tu te détachas alors te lui pour le contempler.
Tout emmitouflé dans sa veste et son écharpe, il ressemblait à un petit poussin adorable.

— Si tôt ?

— Oui. Il est exigeant, et veut qu'on répète le plus possible !

— Ça n'a pas l'air de te déranger.

— De quoi ? Questionna Félix en se mettant à marcher à tes côtés.

— De travailler si tôt et si dur.

— Non. Parce qu'après, je suis fier du travail accompli ! Fit-il en haussant les épaules comme si ce n'était rien.

Tu marchas alors à ses côtés, dans un petit silence apaisant.
Sa présence t'empêchait de te plonger à nouveau dans tes sombres idées.

— Dis, est-ce que ça va ? Tu as l'air fatigué.e... Te demanda un peu timidement l'Australien, comme de peur de dire quelque chose qu'il ne fallait pas.

Pendant un court instant, ton regard croisa le sien.
Tu y vis de l'inquiétude.
Réelle.
Et durant cet instant, tu eus l'impression qu'il aurait pu lire en toi.
Tu hésitas.
Tu hésitais à tout lui avouer.
Pourquoi ta peau pouvait être bleutée, pourquoi tu avais des cernes de dix km de long, pourquoi tu semblais si perdu.e.

Je vais mal, je vais tellement mal Félix. J'ai besoin de quelqu'un, n'importe qui, toi, aidez-moi. Je ne tiendrai plus très longtemps.

— Je vais bien, ne t'en fais pas. Finis-tu par dire en affichant un grand sourire éclatant.
Au même moment, vous arriviez au coin d'une rue. Là où Bang Chan habitait.

— Mouais...N'hésite pas à m'en parler si jamais Min' ! Répondit Félix, sur le palier de l'immeuble.
Même si il se voulait convaincu, tu voyais très bien que l'inquiétude n'avait pas quitté une once d'instant son regard.
Ce fut avec un petit signe de la main que tu le saluas, grand sourire aux lèvres.

Et tu fis demi-tour alors que la ville s'éveillait.

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Petite précision ; Minjin n'habite pas directement à Séoul, mais dans les environs.
Il lui faut donc un peu de temps pour y arriver.
J'espère que l'histoire vous plaît.
J'ai choisis de faire un.e protagoniste avec un état d'esprit assez...Compliqué disons.
Je veux qu'on puisse voir son évolution.
Et peut-être son bonheur.
Ou pas.
Qui sait ?
Hehehe

À la revoyure ~

𝑇𝑒𝑥𝑡 𝑚𝑒. | 𝐇𝐰𝐚𝐧𝐠 𝐇𝐲𝐮𝐧𝐣𝐢𝐧.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant