La malédiction du cristal

Chapitre 3

Les cours étaient terminés, nous nous étions tous quittés et Wilson et moi sommes rentrés au foyer. Wilson et moi sommes frère et sœur. Nous avons eu la chance de ne pas être séparé comme beaucoup d'autre. Nous étions dans notre chambre. Une chambre très impersonnelles, aux murs blancs immaculées et au parquet gris clair. Il y avait dans la pièce, un lit superposé à droite de la pièce à l'ossature de métal noire avec des matelas aussi blancs que les murs. Seul touche de couleur, deux plaids d'un orange délavé sur chacun des matelas. A gauche, un lit simple, assorti au premier. Au centre de la pièce, un tapis en toile de jute, de forme ronde, de couleur noire. Un placard à portes coulissante prenait toute la place entre le mur à droite de la porte et le pied du lit. A l'identique au côté gauche. Sur le mur du fond, parallèlement à la porte, une fenêtre et juste devant, trois bureaux en métal noir accompagné de chaises assorties.

- Léa ? Te souviens-tu de cette fille ? Angelica ? Demanda Wilson.

- Oui, pourquoi ? Elle t'a taper dans l'œil ? Répondis-je taquine. Ses joues rougirent un peu.

- J'ai vu juste on dirait. Dis-je en rigolant.

- OH !!! ESPÈCE DE PETITES MERDES !!!! VENEZ ICI ?!!!

- Je crois qu'on nous appelle... Dis-je sombrement. Nous sortîmes et retrouvâmes Mary. La responsable de notre foyer. Son mari, Loïs n'était pas là.

- Surtout prenez votre temps ! Empotés ! Grogna-t-elle.

- Qui a-t-il Mary ?

- Je vous ai déjà dit de ne pas m'appeler comme cela ! Vous êtes sourd !

- Pardon madame.

- Loïs est parti chercher une jeune fille de votre âge ! Ses deux parents sont mort ! Elle sera dans votre chambre ! Maintenant hors de ma vue !!! Bande de bon à rien !!! Tsss !!!!

Nous retournâmes dans notre chambre impatients de connaître cette fameuse fille mais aussi compatissants pour la douleur de son deuil.

***

La sonnette retentit et nous nous dépêchâmes d'aller au salon pour accueillir la nouvelle venue. Mary ouvrit la porte sur Loïs. Il entra suivit par... La surprise se lut sur nos visages. Le sien resta froid comme un iceberg. Si elle était surprise, elle n'en laissait rien paraître. J'avais l'impression même qu'elle s'était encore plus renfermée que tout à l'heure. Elle portait les même vêtements que ce matin, et ses lèvres étaient toujours recouvertes par ce noir profond. Devant nos yeux ébahis se tenait Angelica, cette même Angelica dont nous parlions il n'y a même pas quelques minutes, cette même Angelica qui avait emballé le cœur de mon frère, cette même Angelica qui nous avait étonnée toute la journée. Mary prit son ton le plus mielleux pour lui parler :

- Bienvenue parmi nous Angelica ! J'espère que tu t'y plaira ! La jeune fille prit son temps pour regarder Mary de haut en bas puis de bas en haut d'un air dédaigneux et empli de mépris. Puis elle détourna le regard souffla de manière calme et désagréable :

- Je n'aime pas les hypocrites. Puis elle entra et posa son sac de cours par terre.

- TU POSES PAS TON SAC L...! Un sourire en coin d'Angelica la fit taire.

- COMMENT OSES TU SOURIRE AINSI EFFRONTÉE !!!

- Les masques tombent à ce que je vois... S'exclama-t-elle du même ton monotone et inébranlable qui lui sied tant. Elle prit son sac.

- VOUS EMMENEZ-LA AVEC VOUS DANS VOTRE CHAMBRE !!! Hurla-t-elle, en proie à une crise de nerf.

Nous nous dirigeâmes vers nos chambres et elle se contenta de nous suivre. Avant que la porte de la chambre ne se referme, elle sortit une dernière pique :

- Ah et au fait, ces personnes... Dit-elle en nous montrant du doigts nonchalamment tout en marquant une pause. ... Ne sont pas vos larbins, alors, parlez leur mieux, au lieu de vous comporter comme les tyrans dont vous n'arriverez jamais à égaler l'élégance et la manipulation !

Puis la porte se referma derrière elle.

...