Chapitre 5

14 2 5
                                    

Les cours avaient été suspendus. Angelica alla faire les magasins comme elle l'avait dit hier. Pendant ce temps, Wil et moi dessinions côte à côte. C'est ce que nous faisions à chaque fois pour comprendre et évacuer nos sentiments. Mais je ne pus me taire plus longtemps.

- Wil ?

- Oui ?

- Tu te souviens de la réaction d'Angelica face au cadavre d'Ingrid ?

- Son fameux : "Pathétique" accompagné d'un regard dédaigneux ?

- Oui.

- Elle n'a surement jamais connu l'amour, voilà pourquoi elle ne comprend pas...

- Même, elle n'a pas frémi, elle avait toujours cette même expression sur le visage, comme si cela ne lui faisait rien. On aurait presque dit qu'elle avait côtoyé des cadavres toute sa vie...

- Toute ma vie ? Lança une voix narquoise. Nous nous tournions vers la porte, adossée là, Angelica nous regardait d'un air goguenard. Puis elle s'exclama :

- N'exagère pas non plus. Puis elle se tut et s'assit sur son lit. Elle avait avec elle plusieurs sac en plastique rempli de vêtements sombres.

- Alors... Tu... As vraiment côtoyé des cadavres ? Demandais-je d'une voix tremblante. Elle sourit.

- Je n'ai rien dit, c'est toi qui saute de suite aux conclusions...

- Mais... Tu... En a déjà vu d'autres ?

Elle claqua sa langue contre son palais d'agacement.

- Je ne crois pas que ce soit tes affaires. Dit-elle plus sévèrement.

- Pourquoi réagis-tu comme cela ?

- Que veux tu dire ?

- Tu es toujours dans la provocation, sur la défensive...

- Et dans les coins tordus de ton esprit il est impossible que je sois naturellement comme ça ?

- Non mais...

- Il n'y a pas de mais !

- Oui maman.

À mes mots, elle sembla soudain pensive, puis se murmura de manière nostalgique comme pour elle même :

- Dégage...

- Qu'as-tu dit ? Demanda Wilson.

- Rien. Et elle s'empressa de plonger le nez dans ses sacs pour en retirer le contenu.

***

Le professeur était en train de parler :

- Vous allez compléter cette feuille en groupe de cinq ! Donc, vous cinq ensemble, vous cinq, vous cinq , vous cinq et... Vous... C'est vrai, Ingrid n'est... Angelica !

- Quoi ! Répondit cette dernière.

- Ne me parlez pas sur ce ton mademoiselle !

- C'est mon ton habituel ! Au moins il est pas en boîte... Mon thon.... Et puis il a pas l'âge d'aller en boîte il est mineur... C'est un ton en ré mineur...

- Parlez vous à vos parents de la même manière chez vous ?

Je vis dans ses yeux, de la colère, bientôt remplacé par son même ton calme, froid, distant. Puis elle répondit de manière arrogante :

- Mes parents sont morts !

- Oh ! Je suis désolé !

- Être désolé ne ramènera personne à la vie monsieur.

Il sembla mal à l'aise.

- hum... Oui. Bref, vous travaillerez maintenant avec Léa, Curtis, Craig et Wilson !

- Et si je refuse ?

- Vous n'avez pas le choix mademoiselle !

- On a toujours le choix dans la vie. Comme pour un livre, on a le choix de le lire ou de ne pas le lire. C'est nous qui sommes les responsables de ce qui nous arrive à partir de ce choix...

- Vous travaillerez avec eux ! Point final !

Je vis Angelica soupirer, mais elle vint finalement s'installer près de nous.

...

La malédiction du cristalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant