Chapitre 4

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Angelica analysa la pièce. Nous ne vîmes pas ce qu'elle pensait, elle arborait encore et toujours cet air froid dénué d'émotions. Elle sembla comprendre toute seule où était son lit, car elle s'assis sur celui de gauche et posa son sac à côté de ce dernier. Enfin, elle enleva sa veste et posa ses chaussures à côté des nôtres près de la porte, puis, elle s'allongea dos à nous, rabattit le plaid sur son corp et ferma les yeux comme pour dormir.

- Tu... Dors avec ces vêtements ? Tu n'as pas de... Pyjama ? Demandais-je.

- Mes affaires ont brûlées. Dit-elle avec un calme olympien d'où aucune émotions ne perçait.

- Si... Si tu veux, je peux t'en prêter ? Lui proposais-je. Elle m'arrêta d'un simple geste de la main.

- J'en achèterais demain. Puis le silence s'installa. Je le rompis malgré moi.

- Comment tes parents sont-ils morts ? Elle grogna comme si je l'avais dérangée.

- Compliqué. La conversation s'arrêta là. Plus tard, Wil et moi sommes allés nous coucher.

Le lendemain matin, nous nous rejoignîmes tous dans la cour.

- Salut les garçons !

- Salut Léa, salut Wil !

- Vous savez pas la dernière ! Débutais-je

- Quoi ? Demandèrent-ils avec enthousiasme comme si nous allions révéler un secret vraiment incroyable.

- Angelica est dans notre foyer, ET, dans la même chambre que nous ! Leur expliquais-je.

- Et alors ?

- Elle est exactement pareille qu'ici. Mary nous a dit que ses deux parents étaient morts, mais on ne sais pas comment ni quand...

- Ah.

Un silence pesant et angoissant s'installa. Je décidais de le briser:

- Ingrid n'est toujours pas là ?

- Non.

- Vous l'avez vu ? Demanda Curtis.

- La dernière fois que je l'ai vu, c'est hier, après que nous nous sommes quitté. Elle est venu me voir pour m'avouer ses sentiments. Nous indiqua Craig.

- Et que lui as-tu répondu ?

- La vérité ! Je n'allais pas lui mentir ! En plus vous savez que j'étais contre le fait qu'elle s'incruste dans notre groupe !

- Donc tu la rejetée, notais-je.

- Elle doit être chez elle en train de pleurer alors, s'exclama Wilson.

La cloche sonna et nous entrâmes dans la salle de classe et ce que nous vîmes nous glaça le sang. Ingrid était là, elle pendait au bout d'une corde à vingt centimètres du sol, sa peau était violette, ses cheveux blonds flottaient dans l'air et des larmes sur ses joues avaient pour source ses yeux clos. Je ne pus détourner mon regard de cette vision d'horreur. Du coin de l'œil, je vis Angelica, elle n'avait pas l'air affectée, elle avait toujours cette expression de détachement et de calme. Elle avait juste l'air... Pensive... Elle toucha un médaillon, une chaine en argent au bout duquel pendait un cristal violet.

- Elle... S'est... Suicidée... Par déception amoureuse ? Demandais-je tout en connaissant la réponse à l'avance. Je me concentrais sur Angelica pour éviter de regarder le cadavre de mon amie mais sa réaction me choqua. Elle regarda Ingrid avec une expression de jugement. Puis elle dit un mot, un seul, mais qui nous plongea tous dans la plus grande incompréhension :

- Pathétique.

Cette fille ne ressentait-elle aucune émotion ? Elle était devant le cadavre d'une fille et le seul mot qu'elle trouvait à dire était : Pathétique ?

...

La malédiction du cristalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant