* Une culpabilité lancinante *

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Petite information : Hua Cheng appelle Xie Lian, Gege. Dans ce conteste c'est une appellation affectueuse qu'on utilise pour une personne plus âgé que l'on porte dans son cœur. Cela veut dire grand frère.

Xie Lian appelle Hua Cheng, San Lang. Car c'est le nom avec le quelque Hua Cheng c'est présenté à lui.

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Je ne me rendais pas compte que je m'étais fermement accroché aux épaules salvatrices de Hua Cheng

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Je ne me rendais pas compte que je m'étais fermement accroché aux épaules salvatrices de Hua Cheng. Alors que nous nous déplacions de tunnel en tunnel, ceux qu'il avait créés pour parcourir les mondes sans être vu. Au moment où notre course prit fin, je me retrouvai dans une chambre, encore dans ses bras. Il y avait une cheminée allumée devant laquelle trônaient deux sièges, un grand lit à baldaquin avec des étoffes flamboyantes et deux petites tables de nuit. Sur celles-ci étaient posés des bouquets de fleurs blanches odorantes.

Il relâcha mes jambes et se recula brusquement, quand mes pieds touchèrent le sol. Ne comprenant pas sa réaction, je le fixai. Il fuit mon regard, son corps tendu et son visage accablé par un chagrin dont j'ignorais la raison.

— Gege, je vais te laisser te reposer. Tu dois être épuisé, murmura-t-il avant de se diriger vers la porte.

Il était vrai que la fatigue me gagnait petit à petit sous le coup des émotions récentes, mais j'aurais voulu le remercier. Il disparut aussi vite qu'un éclair dans un ciel orageux. Je me dévêtis alors de ma première robe, la déposai soigneusement sur un des fauteuils et me lovai sous la couette duveteuse.

Mes rêves se transformèrent en cauchemars sanglants, me ramenant à une époque funeste. Je battis des paupières pour m'en sortir et observai l'endroit dans lequel je me trouvais.

Soulagé, je me souvins que j'étais dans la demeure de Hua Cheng à la cité fantôme. Je regardai vers la cheminée, il était assis sur un des deux sièges. Les papillons de ses bottes étincelèrent comme des étoiles dans le ciel et sa tenue rouge s'illumina sous l'effet des flammes.

J'étais partagé entre deux sentiments, celui de l'affection que je portais à cet homme et celui de la culpabilité pour mes actes passés.

— Je dois t'avouer quelque chose, prononçai-je tout bas.

— Gege, je n'ai pas besoin de le savoir. Quoique tu aies fait, je ne doute pas que c'était pour une bonne cause.

Touché par la douceur de ses mots, je me redressai et voulus qu'il connaisse tout de moi. J'agrippai la couverture et la serrai entre mes doigts par peur d'être rejeté.

— J'étais coupable de ce que le prince m'accusait, soufflai-je, abattu.

— Je m'en fiche, ça n'a pas d'impotence pour moi et ça ne changera pas la façon dont je te vois.

— Ça a de l'importance pour moi ! criai-je.

Je me surpris d'avoir élevé la voix pour la première fois sur lui et blêmis quelques secondes. Un long soupire m'échappa d'entre mes lèvres avant de continuer avec l'envie de tout partager avec cet être qui me protégeait envers et contre tous.

— Tu sais, j'ai été le Général Hua. À cette époque, j'avais été banni pour la première fois et je cherchais encore comment calmer les tensions entre les humains pour éviter le prolongement de la guerre. Mais hélas, j'ai dû prendre une décision lourde de sens... m'arrêtai-je, les larmes au bord des yeux.

Hua Cheng ne réagissait aucunement à mon récit, muré dans le silence et figé dans sa contemplation du crépitement du feu.

— J'ai tué le roi pour maintenir la paix, mais les hommes sont rancuniers. Ils voulaient venger leur souverain et éliminer tous les êtres vivants sur leur passage. J'ai tenté en vain de les calmer... marquai-je une courte pause, attristé. Je suis mort et banni pour la deuxième fois.

Je vis sa main gauche se refermer fermement et entendis un souffle lourd. - L'ai-je déçu ? m'alarmai-je. Un silence pesant s'installa dans la pièce, seul le craquement des bûches dans la cheminée le rompait. J'attendis une réaction de sa part, mais il resta muet. Je me découvris d'un geste vif, posai mes pieds nus sur le sol froid et marchai jusqu'à lui. Arrivé à sa hauteur, j'écarquillai les yeux. Une larme coulait le long de sa joue. Dans sa main droite, il tenait avec vigueur une petite fleur blanche au parfum envoutant. Je reportai mon attention sur son visage chagriné, avançai pour saisir ses pommettes et capturai de mes iris les siens. Il me regarda un instant, puis baissa le menton. Je me figeai, ne sachant comme réagir à sa dérobade.

— Tu ne devrais pas m'approcher de la sorte, je risquerai de te souiller.

Je me raidis sous le poids de ses paroles et laissai retomber mes bras sur mes flancs. Il me repoussa pour se lever, m'évita et marcha quelques pas avant de se retourner.

— Un être tel que toi n'a rien à faire avec un monstre comme moi. Je ne ferai que t'abimer ! hurla-t-il, les yeux brillants.

Perdu dans un océan d'incompréhensions, je me noyais peu à peu. Pourquoi pensait-il une pareille chose ? Je n'allai pas le laisser croire cela. Il n'était pas une créature monstrueuse ! Moi j'avais failli à mon devoir bien des fois.

— As-tu écouté ce que je viens de te raconter ? S'il y a quelqu'un ici qui peut souiller l'autre, ça ne peut qu'être que moi, élevai-je la voix à mon tour.

Ses yeux s'élargirent, il s'élança vers moi, m'enlaça et murmura à mon oreille.

— Tu ne sais pas ce que tu représentes pour moi. Tous ce que j'ai fait dans un seul but t'avoir à mes côtés. Et ce que je serais capable de faire pour te garder.

Mon cœur s'emballa à sa première phrase. J'entourai sa taille et posai mon front sur son épaule, sentant un mélange de fraise, de cannelle et de camphre émaner de lui. À cet instant tout me sembla s'arrêter, il n'y avait plus que lui et moi. Un détail me revint comme une douce odeur d'autre fois. Cette fleur ? Le garçonnet au bandage sur le visage dans le sanctuaire. Ce pourrait-il que ça soit lui ? Je me dégageai pour ancrer mon regard dans le sien.

— San Lang répond à ma question. Est-ce toi, le garçon du temple ?

— Gege, pourquoi me demandes-tu ça ? se déroba-t-il, la voix tremblante.

— Je veux savoir ! m'agaçai-je.

— Si Gege veut savoir, alors la réponse est oui.

Pantois, je ne pouvais y croire. L'enfant que j'avais incité à vivre pour moi était juste devant mes iris. Puis quelque chose surgit dans mon esprit, une conversation et un souvenir douloureux.

— Tu nous as dit que tu avais vu mourir sous tes yeux la personne que tu aimais. Tu étais là, le jour où je suis...

— Oui, quand les hommes que tu protégeais t'ont piétiné à mort, me coupa-t-il, le visage assombri.

— Alors cette personne...

— Oui, c'est toi. Dans ma vie de vivant, je n'ai pu te sauver. Dans la mort, j'ai trouvé un moyen de te protéger contre les hommes, mais pas encore contre les dieux, m'interrompit-il, accablé.

Des perles salées glissèrent lentement sur ses pommettes, son souffle était court et les battements de son cœur fébriles. Je posais une main sur sa joue pour le réconforter. Ses yeux d'ambre fixèrent les miens. Ses traits se crispèrent et il se déroba à nouveau, m'abandonnant à l'effervescence de mes sentiments troublés.

J'avançai, bien décidé à tout savoir de lui. Il recula à chacun de mes pas. Le mur lui bloqua toutes échappatoires, il était à la merci de mon interrogatoire. Je capturai ses poignets de mes phalanges, l'empêchant ainsi d'utiliser la magie pour sans fuir.

— San Lang, qu'as-tu fait pour me protéger ?

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Hésitez pas à me donner vos impressions, ça fait toujours plaisir et ça motive pour la suite.

😊 Merci à Morgan_Fictions pour ces corrections sur ce chapitres.

La cruauté des Dieux et des hommesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant