celui que je deteste | pt.1

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Pdv Izuku

Le soleil était sur le point de se coucher. L'atmosphère autour de moi se rafraîchissait au fur et à mesure que les minutes passaient, et j'attendais.

Je n'ai pas attendu sa réponse, je n'ai pas vérifié si il a vu mon message. Je suis juste parti de l'internat, les mains dans les poches.
Je suis sur le banc sur lequel j'ai coutume de m'asseoir après les cours, quand j'ai des heures d'étude, ou même le week-end quand je n'ai rien à faire je viens ici avec mes écouteurs.
Je suis sur le banc et j'attend. J'attend de le voir arriver.

L'air commence à vraiment être froid. J'aurais du prendre mes gants. L'hiver est tout juste sur le point de se terminer, dans deux jours exactement.
Dans deux jours, il y auras également le spectacle, ce concours auquel Aizawa nous a inscrit sans vraiment nous demander notre avis.
Je n'arrive pas à m'empêcher de repasser toutes mes répliques en tête, réviser mes emplacements et gestures, l'ordre des scènes. Je suis certain qu'on y arriveras, mais pas certain que l'on gagne le concours. Toutes les classes de Yuei participent à ce concours, ce qui fait donc très peu de chance...

Au bout de 10 minutes, comme prévu je vois Bakugo arriver.
Je suis surpris qu'il soit venu. Mais c'est à mon tour de lui dire ce que je pense.
Il s'approche dans ma direction, l'allure nonchalante et le regard fuyant le mien.
Je me lève, et il s'arrête à un mètre de moi, et me regarde. Son visage est plus... doux que d'habitude. Il est détendu, mais son esprit ne l'est pas. La tension est pareil, presque pire que celle qui régnait lors de la première scène du baiser.

Nous nous regardons pendant quelques longues secondes, avant que l'un de nous décide de dire quelque chose, et c'est lui qui commence.

-Est ce que c'était sincère?

Pris de court, je trébuche sur mes mots.

-Qu'est ce qui était sincère?

-Tout à l'heure, dans le couloir. Tu en te souviens pas de... ce que tu m'as dit?

Il sort ses mains de ses poches et les croise sur son buste. Il est bien plus grand que moi, ce qui rend la situation... gênante. Je dois lever la tête quand je lui répond.

-Si... Si je me souviens. C'est pour ça que je t'ai demandé de... de venir ici.

C'est à son tour de ne pas comprendre.
Il s'approche un peu de moi et me demande.

-Tu voulais que je vienne pour me répéter la même chose? Dit il d'un ton moqueur.

-Bien sur que non!! Je rétorque, d'une manière qui le fait rire. Son sourire est honnête, et le son de sa voix grave me fait frissonner.
J'ai envie de lui dire, mais je n'y arriverais peut être pas. Pas ce soir, mais je lui ai demandé de venir.

-Alors pourquoi?

Sur le moment, je ne pense pas que je réfléchis vraiment à ce que je dis. Mes mots m'échappent, ils sont dérobés.
Je parle sans me dire que c'est peut être une connerie.
Je m'étend dire :

-Je t'aime.

Une seconde, deux secondes, trois secondes, le temps semble s'être arrêté.
Je n'ose pas le regarder, mes doigts s'entremêlent nerveusement, je tremble, j'ai envie de pleurer. Mon coeur bat vite et je sens mes joues rougir.
Je sais qu'il me regarde, mais il ne dit rien. Pas un son, pas un geste, pas un mot.
Nous sommes tout les deux sous le choc des trois mots que j'ai réussi à prononcer.

Je t'aime.

J'aurais pu dire qu'il me plaisait, mais ce n'était pas ça. Je ne le déteste pas, lui oui. Et j'ai choisi de dire à la personne qui me hait le plus « Je t'aime ».
Ce n'est pas rien, les « je t'aime » sont précieux.
Bakugo ne bouge toujours pas, et quand je relève la tête vers lui, il me regarde, mais la façon dont ses yeux me voient n'est plus là même.

Pdv Katsuki

Je reste planté la, comme un con. Les mots résonnent comme un bruit de fanfare, un bruit infernal.
Le doux bruit infernal des « je t'aime ».

Et Deku me l'as dit. Je suis sous le choc. Cet imbecile m'a vraiment rendu faible.
Je le regarde mais je n'arrive pas à répondre. Je ne trouve pas les mots. Qu'est ce qu'on fait quand la personne que vous détestez et aimez vous dit « je t'aime »?
Certaines personnes l'entendent tout les jours.

-C'est la première fois... que j'entend ça.

Il lève la tête brusquement comme effrayé par mes paroles. Ses yeux sont luisants de larmes pas encore tombée, ses joues rougies et ses cheveux ébouriffé lui donne un air encore plus enfantin.
Je souris, contre mon propre gré.

-C'est la première fois qu'on me dit « Je t'aime

Silence.. action! Où les histoires vivent. Découvrez maintenant