Mieux que sur scene

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Le souffle coupé, je panique sous le poids de ses mots qui pèsent une tonne sur mes épaules.
Est ce que je lui avoue que oui? Je lui ai déjà dit que je n'avais pas aimé embrasser Shoto, mais ma réponse ne satisfie pas sa curiosité morbide.
Il s'approche encore plus, et ce n'est plus qu'une question de millimètres entre nos deux bouches.

-Repond moi Deku.
Il murmure ses mots comme si quelqu'un pouvait nous surprendre à parler trop fort.
Tétanisé par sa grandeur, je bredouille.

-Oui.

Il sourit, regarde mes lèvres, et continue de me narguer. J'ai terriblement envie de l'embrasser, de l'avoir pour moi et rien que pour moi.

-Oui quoi?

-Oui je veux t'embrasser. Je veux que chaque parcelle de ton corp m'appartienne, que tes lèvres ne touchent que les miennes, je veux envahir tes pensées du matin au soir.

Ce soudain élan de confiance en moi le surprend autant que moi. La distance entre nous n'en ai pas moins réduite, et au contraire, je sens enfait le contact brûlant de ses mains dans mon cou, et de ses lèvres sur les miennes. Avec une passion dévorante, nos lèvres dansent les unes sur les autres.
La chaleur de sa langue et de son toucher me fait frissonner, j'ai chaud.
Les yeux fermés, je ressens son corp se coller au mien, me perdant encore un peu plus sur le mur pour me faire comprendre que je ne pourrais pas m'enfuir si j'en avais envie. Mais je ne veut plus, et je veux que ce moment dure pour toujours.

La sonnerie nous ramène en un vacarme brutal, nous annonçant le début de la prochaine heure de cours.
Malgré nous, nos bouches se séparent.
J'ai le souffle court et mon coeur bat la chamade. Ses yeux brûlants de passion et de désire, il ne me lâche pas du regard quand il dit:

-C'est meme mieux que sur scène.

Et il se défait lentement de mon emprise, se dirigeant vers le couloir principal menant à notre salle de classe.
Je le suis, mais je n'ose pas regarder autre chose que le sol qui est soudain extrêmement intéressant.

Mieux que sur scène.

Cette phrase résonne en moi pour le reste de la journée, et à chaque fois que je croise son regard, je le revois prononcer ses mots avec une légèreté pourtant fatale.
Je n'arrive plus à penser à autre chose que le souvenir de ses lèvres sur les miennes, ce sentiment si redouté et pourtant si attendu.
J'ai peur, également. Peur que je ne m'engage dans une rue en cul-de-sac, pas de retour en arrière à partir de maintenant.
J'ai beau penser à lui toute la nuit, je ne dors pas. Je n'arrive plus à penser à autre chose, enfait.
Il m'a ensorcelé, et je serais sous son emprise à jamais.

Pdv Katsuki

Après que l'on se soit embrassés, j'ai pleuré.
Pas immédiatement. Je suis rentré dans ma chambre aux dortoirs, j'ai fermé la porte et posé mon sac de cours. Alors je me suis tenu debout, devant ma chambre décorée de vêtements et de brol.
J'avais encore le souvenir de son regard affolé et amuse par ce qu'il était entrain de se passer, le frisson de ses mains dans mon dos et de nos deux corps collés, la chaleur étouffante et cette fin d'hiver.

J'étais debout devant ma chambre et j'ai commencé à pleurer.
Toute la pression retenue deux années durant se sont soudainement relâchées brutalement, malgré moi. J'ai pleuré, assis sur le bord de mon lit, mon visage entre mes mains, sans savoir si c'étaient des larmes de bonheur.

Silence.. action! Où les histoires vivent. Découvrez maintenant